Les troubles musculosquelettiques (TMS ou LATR, lésions articulaires dues au travail répétitif, au Québec) regroupent de nombreuses pathologies des tissus mous (muscles, tendons, nerfs). C'est la maladie professionnelle la plus courante en France et dans les pays développés à l'heure actuelle. En France, la plupart des TMS sont reconnus dans le tableau 57 des maladies professionnelles du régime général et dans le tableau 39 du régime agricole. On les trouve aussi sous la dénomination d'affections périarticulaires ou encore de pathologies d'hypersollicitation.
Ces troubles ne constituent pas une maladie déterminée mais un groupe hétéroclite de divers états spécifiques.
Les signes avant coureurs, permettant de craindre les TMS, sont:
Le trouble le plus connu est le syndrome du canal carpien. Le nerf commandant les trois premiers doigts de la main est comprimé à l’intérieur du canal carpien. Ceci entraîne des douleurs et des fourmillements la nuit, puis une gêne et des maladresses au travail. Chaque année, en France, il y a 2000 syndromes du canal carpien dont l'origine professionnelle est reconnue pour 130000 opérés. Il existe un phénomène important de sous-déclaration.
Les TMS ne sont pas une fatalité en entreprise. Il est possible de prévenir leur apparition avec notamment une intervention ergonomique. Un ergonome pourra dans une situation de travail mettre à jour les facteurs de risque et les déterminants à l'apparition des TMS au travail.
Les facteurs de risque des TMS sont : les facteurs biomécaniques, les facteurs psychosociaux (le stress), ainsi que les caractéristiques de l'individu . Ce dernier facteur de risque individuel représente un risque assez faible.
Le froid et les vibrations peuvent aggraver ces phénomènes.
En 2003, 24,7% des hommes exerçant une manutention manuelle de charges pendant plus de 20 heures ont un fort taux de risque d'être victime de TMS contre seulement 14.3% des femmes.
Mais les femmes ont plus de risque d'être victimes de TMS en exerçant un travail avec des contraintes visuelles (écran) pendant plus de 20 heures et ce, à hauteur de 58% contre seulement 36.7% chez les hommes.
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Le stress joue un rôle important dans l’apparition des TMS car il peut provoquer des douleurs musculaires, une baisse de la vitesse de réparation des tissus musculaires, l’apparition d’oedèmes, l’inflammation des tendons, etc. Il existe également d’autres effets du stress à long terme comme par exemple les infarctus, les ulcères, les constipations, l’épaississement et le bouchage des artères, etc. Le stress apparaît lorsque les personnes n’ont pas la possibilité d’agir sur une situation qu’ils jugent agressive. S’ils peuvent modifier leur environnement, cela aura un impact bénéfique sur leur état de santé.
Les causes de l'apparition des TMS ne sont pas à rechercher dans les facteurs de risque qui ne sont que des facilitateurs à l'apparition des troubles mais bien dans des déterminants qui impactent la situation de travail. On va ainsi trouver :
On peut agir pour éliminer les risques de TMS au poste de travail, à l'aide de trois types de mesures:
En aucun cas il ne faut toutefois appliquer des solutions toutes faites. Chaque situation de travail est unique et il est nécessaire de faire appel à une analyse ergonomique et ergomotrice du duo Homme-travail pour s'assurer de prendre les bonnes mesures de prévention.
La prise en charge en maladie professionnelle est subordonnée à des critères médicaux et administratifs stricts. Le système de reconnaissance sur tableau dégage le salarié de l'obligation d'apporter la preuve des gestes répétés au travail.
Du 11 au 15 mai 2009, l‘assurance maladie a produit sa deuxième édition de la Semaine nationale de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS). Le thème de l'année 2009 est « l’engagement des filières professionnelles ».
Pour en savoir plus :[2]
Le 17 juin 2010, le réseau ANACT organise à Paris un Forum national consacré à la prévention des troubles musculosquelletiques.
Programme et inscription