Ce vaste sanctuaire bâti à partir du XIIe siècle se composait à l'origine d'une longue nef d'environ 60 mètres de long comprenant trois coupoles sur pendentifs, l'ensemble étant précédé d'un narthex. Partiellement détruite après la révolution, elle a perdu sa façade de style roman saintongeais et deux de ses coupoles, dont on peut voir des traces de part et d'autre de la façade.
L'édifice actuel est réduit à un plan en forme de croix grecque. La nef, formant une unique travée, accueille une vaste coupole, de même que la croisée du transept. Leur hauteur est de 18 mètres, leur diamètre, de 7 mètres 40. Les deux bras du transept, voûtés en berceau brisé, accueillent des absidioles quadrangulaires voûtées d'ogives et ornées de baies gothiques.
Le croisillon sud supporte le clocher, reconstruit au XIVe siècle. Celui-ci, ayant succédé à un clocher roman bâti à la croisée du transept, est formé d'une puissante tour tapissée de deux étages d'arcatures, surmontée d'un étage octogonal cantonné de quatre pinacles. Prévu pour supporter une flèche de pierre, il demeure inachevé. Le croisillon nord servit pendant plusieurs siècles d'église paroissiale, après la destruction de l'église Saint-André, rasée pendant les guerres de religion. Un campanile est toujours visible à l'extérieur du sanctuaire.
Le croisillon nord abrite un retable du XVIIIe siècle, auparavant installé dans le chœur : il fut déplacé durant la campagne de restauration menée entre 1962 et 1983. Richement orné, il comporte en son centre un tableau représentant l'assomption de la vierge.
Le chevet, reconstruit dans le style gothique après la destruction de l'abside romane durant la guerre de cent-ans, est abondamment éclairé par une série de trois baies gothiques. Si l'ensemble du sanctuaire est relativement dépouillé, comme le voulait la tradition monastique, le chœur abrite deux clefs de voûtes sculptées. L'une représente Saint Jean-Baptiste et l'agneau de Dieu, l'autre montre l'assomption de Marie.
Sous le clocher, quelques chapiteaux présentent des figures végétales et humaines. Celles-ci sont néanmoins très discrètes, afin de ne pas détourner l'attention des moines de la prière.
Le logis abbatial, reconstruit au XVIIIe siècle sous la direction de Monseigneur de Maisonnoble, quatrième abbé commendataire, se trouve à l'emplacement de l'ancien réfectoire. Bâti sur deux niveaux, il comporte au premier étage une galerie en arcades, donnant sur quatre vastes pièces. Au rez de chaussée se trouvent une grande cuisine et trois salons. Au pied du bâtiment se trouve un noyer d'Amérique âgé d'environ 140 ans, considéré comme l'un des plus beaux arbres de Saintonge. Le logis abbatial a été classé monument historique en 1989.
La salle capitulaire, récemment restaurée, a perdu ses voûtes en 1925. Elle a néanmoins conservée ses quatre baies romanes. Elle est surmontée de l'ancien dortoir des moines.
Cette porte de style baroque a été construite par le dernier abbé commendataire du lieu, Marie-Nicolas de Bourgogne. Elle porte la date de 1788. On peut y remarquer un détail insolite, témoignage de l'époque révolutionnaire : plusieurs écussons, prévus pour contenir les armoiries des abbés, ont été recouverts d'inscriptions telles que « La nation, la loy, le roy » en 1789. Le mot « roy » a été gratté ultérieurement.