En mathématiques, en géométrie et en physique, un angle solide est l'analogue tridimensionnel de l'angle plan ou bidimensionnel.
L'angle plan étant défini, dans l'espace bidimensionnel, comme le rapport de la longueur de l'arc sur le rayon d'un cercle, l'angle solide, dans l'espace tridimensionnel, est défini de façon analogue comme le rapport de la surface d'une partie d'une sphère sur le rayon au carré. Son unité est le stéradian noté sr.
On le note souvent Ω (oméga majuscule). Il mesure la surface sur laquelle un objet se projette radialement sur une sphère de rayon unité.
Pour calculer l'angle solide sous lequel on voit un objet à partir d'un point donné, on projette l'objet sur une sphère de rayon R centrée en ce point.
Si la surface que cette projection fait sur la sphère est S, l'angle solide sous lequel l'observateur voit l'objet est, par définition :
Avec :
La notion d'angle solide intervient en particulier dans la définition de la luminosité et de ses grandeurs dérivées. En général, ces grandeurs sont associées à des corps sources ou récepteurs dont les positions spatiales sont exprimées en coordonnées curvilignes (par exemple, en coordonnées sphériques : position des étoiles, satellites, capteurs au sol, etc.). On peut dès lors définir l'angle solide dans ce type de coordonnées.
Pour une sphère de rayon r, l'angle solide est défini pour un élément de surface élémentaire d2 S, c'est-à-dire engendré par des variations angulaires infinitésimales des zénith θ et azimut φ (la surface élémentaire est assimilée à un plan) :
D'où :
Par intégration dans les domaines angulaires des coordonnées sphériques :
Ceci définit un cône de révolution de demi-angle au sommet α et de base "sphérique" . On vérifiera qu'entre deux colatitudes α et α', l'aire de la "zone" est bien avec .
Soit Ω l'angle solide formé par un triangle sphèrique. Le théorème de l'excès sphérique dit de Gauss-Bonnet indique :
Les angles du triangle sphérique A, B et C suivent le théorème de Pythagore-AlKashi modifié, énoncé en trigonométrie sphérique par Al-Battani Viète et Gauss :
ce qui peut se réécrire :
avec , et la somme de deux angles supérieure ou égale au troisième (sinon le coin est inconstructible).
Cas particuliers :