Antoine François Boutron Charlard | |
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Naissance | 2 décembre 1796 Paris (France) |
Décès | 3 novembre 1879 (à 82 ans) Paris (France) |
Nationalité | Français |
Champs | Chimie Pharmacie |
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Antoine François Boutron Charlard, pharmacien et chimiste français, né le 2 décembre 1796 à Paris et décédé le 3 novembre 1879, également à Paris, est notamment l'auteur de nombreuses études au XIXe siècle sur la qualité des eaux de sources ou de rivières utilisées pour l'alimentation humaine.
De son vrai nom Antoine François Boutron, il est issu d'un milieu de marchands de vins, épiciers et chocolatiers établis à Paris depuis au moins le début du XVIIe siècle, reconnus dès le règne de Louis XIV comme fournisseurs de la Cour.
Attiré d'emblée par la pharmacie, il épouse le 22 juin 1820, durant sa formation, Eugénie Charlard, fille de Pierre Charlard un pharmacien parisien, et accolera dès lors le nom de son épouse au sien, situation qu'il maintiendra même après le décès de cette dernière en 1835 et son remariage en 1848; il devient membre de l'Académie nationale de pharmacie dès 1822 et dispose rapidement d'une officine 12 boulevard de Bonne-Nouvelle, dans laquelle il accueillera au fil des ans de nombreux pharmaciens stagiaires, dont Émile Jungfleisch (qui entrera au Collège de France) dans les années 1860, et, assez probablement, son cousin germain Théodore Gobley, le découvreur des phospholipides, vers 1832-1835.
Comme la plupart des pharmaciens de l'époque, il se livre, la plupart du temps en collaborateur de chercheurs plus confirmés, à différentes études, comme par exemple auprès de Pierre Robiquet, alors un éminent chimiste pharmacologue déjà reconnu, dans une étude qui conduisit ces deux chercheurs à l'identification de l'amygdaline dans les amandes amères; ce travail resta toutefois inachevé, ne parvenant par exemple pas à expliquer la production de benzaldéhyde dans certaines des réactions de dissociation qu'ils effectuèrent, et il devait revenir à Friedrich Wöhler et Justus Liebig de tirer toutes les conclusions quant à la structure de l'amygdaline et à la mise en évidence du radical benzoyle C7H5O dans une étude conduite quelques mois plus tard (1832). Il est élu membre de l'académie royale de médecine au début des années 1830.
Particulièrement soucieux des questions de santé publique, membre du Conseil de salubrité de Paris, il fera de la qualité des eaux potables, eaux de ville et eaux minérales, objet de nombreux débats et polémiques au XIXe siècle siècle, le cœur de ses travaux durant près de trente ans, en collaboration successive avec de nombreux scientifiques (Philibert Patissier en 1837 sur les eaux minérales naturelles, Étienne Henry en 1848 sur les eaux de Paris, Félix Boudet sur le contrôle de qualité des eaux de source et de rivières en 1855 et 1856).
Comme beaucoup d'intellectuels du temps, il s'impliquera également dans le grand mouvement démocratique qui conduira à la Révolution de Juillet, en participant à la société jacobine dite "Aide-toi, le ciel t'aidera", fondée en août 1827, et qui visait à une mobilisation démocratique des électeurs opposés au pouvoir réactionnaire de la monarchie selon Charles X pour les élections prévues en novembre de cette année-là.