Architecture aux États-Unis - Définition

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Architecture et révolution industrielle (1865-1914)

L'immeuble Haughwout à armature de fonte (cast-iron building), Greene Street, New York, 1857
Les Arcades de Cleveland, 1890

La seconde moitié du XIXe siècle est celui de la reconstruction après la guerre de Sécession et du développement économique des États-Unis. La révolution industrielle fait naître de nouveaux matériaux de construction (acier, béton). L'urbanisation, la croissance démographique et le capitalisme suscitent des bouleversements profonds dans l'architecture américaine (gare, bureaux, ...), qui connaît son âge d'or. Les architectes obtiennent une reconnaissance officielle et travaillent aussi bien pour l'État que pour une clientèle bourgeoise en quête de confort. La fin de cette période est marquée par l'apparition du cinéma qui exige de nouvelles constructions assurées notamment par Thomas W. Lamb à New York.

Les Cast-iron Buildings

Au milieu du XIXe siècle, de nouvelles méthodes de fabrication directe de l'acier apparaissent (procédé Thomas-Gilchrist, fours Bessemer et Siemens-Martin). Ces découvertes permettent la fabrication en masse d'un acier de « qualité ». Les industriels font valoir les qualités du métal en architecture : les pièces standardisées réduisent le coût de la construction. Les risques d'incendie sont diminués grâce au procédé d'ignifugation. James Bogardus (1800-1874) est l'un de ces entrepreneurs qui fait la publicité de ce mode de construction lié à la révolution industrielle et appelé cast-iron building. Plusieurs usines et magasins utilisent cette technique à New York, comme l'immeuble Haper, construit en 1854 et qui imite la façade d'un palais de la Renaissance. Daniel Badger (1806-1884) fabrique les éléments métalliques qui décorent la façade de l'immeuble Haughwout. Il est doté du premier ascenseur à vapeur Otis qui dessert les cinq étages. Les fenêtres sont encadrées par des colonnes corinthiennes et l'ensemble est surmonté d'une corniche minutieusement ornée. Le décor de la façade cache l'ossature métallique interne.

L'architecture métallique se pare de verrières qui éclairent l'espace intérieur : à Cleveland, les arcades de 1890 ont été dessinées par John Eisenmann sur le modèle de la galerie Victor-Emmanuel de Milan. Elles sont composées de 1 800 panneaux de verre et ont été financées par les magnats John D. Rockefeller et Marcus Hanna.

Naissance des gratte-ciel

Les constructions de gratte-ciel furent rendues possibles grâce à l'invention de l'ascenseur et au progrès de la sidérurgie. Le plan en damier et la spéculation foncière dans les centres urbains américains ne sont pas étrangers au succès de ce mode de construction. Enfin, le regroupement des entreprises et la compétition capitaliste incitent à l'élévation verticale des bâtiments.

Il est difficile de dire quel est le premier gratte-ciel de l'Histoire. Les New-Yorkais affirment qu'il s'agit du New York Tribune Building, dessiné par Richard Morris Hunt (1873, 78 mètres). D'autres considèrent que c'est le Home Insurance Building (1884-1885) à Chicago édifié par les membres de l'École de Chicago : Louis Sullivan, William LeBaron Jenney, Daniel Burnham, William Holabird et Martin Roche. Ils militent pour un style simple et utilitaire ; certains considèrent qu'ils préfigurent le mouvement rationaliste. Le Wainwright Building à Saint Louis (Missouri) a été réalisé par l'architecte Louis Sullivan en 1890. Il constitue un exemple représentatif de l'école de Chicago et se caractérise par son ossature en acier apparente doublée d'une seconde ossature en béton.

Gratte-ciel néogothiques

Le Woolworth Building de New York, œuvre de l'architecte Cass Gilbert (1913) est l'un des gratte-ciel néogothiques les plus réussis. Avec ses 60 étages, il dépassait alors la Metropolitan Life Tower. Les trois premiers niveaux sont parés d'un beau calcaire remplacé aux niveaux suivants par de la terre cuite. La tendance néogothique a poussé l'architecte à ajouter des faux contreforts et des gargouilles. Compte-tenu du gigantisme de l'édifice, les éléments décoratifs ont été surdimensionnés afin d'être visibles depuis la rue. À Chicago, le projet du siège du journal Chicago Tribune est décerné à Raymond Hood et John Mead Howells. Inauguré en 1925, il est l'un des immeubles emblématiques de la ville et figure une cathédrale laïque remarquable.

Réflexions sur les gratte-ciel

Rapidement, plusieurs architectes américains (dont Louis Sullivan…) critiquent cette nouvelle architecture verticale. L'élévation vertigineuse des buildings empêche la lumière d'atteindre le sol. Le plan orthogonal entraîne un engorgement de la circulation. On risque d'uniformiser l'aspect des centres-villes. Enfin, des problèmes nouveaux de sécurité émergent, notamment en matière d'incendie. Dès 1916, pour répondre à ces difficultés est adoptée à New York une loi sur le zonage (Zoning Law). Le règlement oblige les architectes à adapter la hauteur des immeubles en fonction de la taille de la parcelle. Il reste en vigueur jusqu'en 1961. Cela donne lieu à la construction d'édifices pyramidaux (derniers étages en retraits) tels que l'Empire State Building, voire construit sur une partie seulement de la parcelle, comme le Seagram Building (Ludwig Mies van der Rohe et Philip Johnson, 1958) qui ménage un retrait de 28 mètres par rapport à Park Avenue, et propose un moyen original d'intégration du gratte-ciel dans la ville. Encore aujourd'hui, ce droit au ciel est très réglementé (Tiffany a ainsi vendu le sien à Trump, permettant l'élévation du Trump Bulding).

En 1904, Frank Lloyd Wright s'intéresse aussi au problème de la lumière ; il dessine le Larkin Building à Buffalo) qu'il organise autour d'un grand puits central éclairé par le haut et sur lequel donnent les pièces de chaque étage. L'immeuble s'ouvre donc vers l'intérieur et ménage une grande salle commune en son milieu. En utilisant la pierre et la brique, en découpant des plans horizontaux, Wright refuse la standardisation des gratte-ciel.

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