Architecture aux États-Unis - Définition

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L'architecture domestique

Maisons aristocratiques rurales

Monticello, États-Unis, demeure de Thomas Jefferson, style palladien

Elles se développent sur la côte orientale où les riches propriétaires et les planteurs se font construire des demeures somptueuses et confortables dès le XVIIe siècle, qui cherchent à imiter les demeures anglaises.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles

La diffusion des traités d'architecture dans l'aristocratie coloniale permet au style géorgien de s'affirmer : au Mount Pleasant (Philadelphie), John McPherson fait construire une demeure en 1761-1762 dotée d'une entrée à fronton, soutenu par des colonnes doriques. On retrouve ici un toit avec balustrade et une ordonnance symétrique, caractéristique du style néoclassique alors en vogue en Europe. À Salem, Samuel McIntire est l'architecte de la maison John Gardner-Pingree (1805) ; il utilise le toit à pente faible, la balustrade et la brique. Il reprend l'idée de Palladio de relier les bâtiments par un portique semi-circulaire à colonnes. Dans les années 1780, le style fédéral s'écarte peu à peu du style géorgien et devient un genre proprement américain, à l'heure de la guerre d'indépendance : les maisons s'éloignent du plan strictement rectangulaire, adoptent des lignes courbes et favorisent les détails décoratifs comme les guirlandes et les urnes. Certaines ouvertures sont de forme ellipsoïdale ; une ou plusieurs pièces sont ovales ou circulaires.

Thomas Jefferson a élaboré les plans de sa propre maison de Monticello en Virginie, près de Charlottesville. Bel exemple de style palladien, elle rappelle l'hôtel de Salm situé à Paris, que Jefferson a pu contempler alors qu'il était ambassadeur en France. Il utilisa des composants antiques tels que des colonnes doriques, des portiques tétrastyles et un dôme central. D'autres demeures coloniales furent construites en style palladien dans le Sud comme la Shirley House de Robert Carter I (1720-1740), Prayton Hall, Mount Airy (comté de Richmond (Virginie)), mais aussi plus au nord (Isaac Royall House à Medford). En Louisiane, les maisons coloniales se chargent parfois d'un fronton néogrec et de colonnes, comme c'est le cas à Belle Meade Plantation dans le Tennessee : d'allure symétrique, la demeure dispose d'un porche à colonnes et de fenêtres étroites. Mais l'architecture domestique du Sud a su s'émanciper du modèle classique lorsqu'elle se charge d'un balcon à mi-hauteur sur la façade et qu'elles oublient le fronton sur le portique d'entrée (Charleston, Caroline du Sud ; Oak Alley Plantation en Louisiane). Les maisons sont adaptées au climat de la région et s'inscrivent dans l'économie de plantation. Elles se chargent d'un décor en stuc et en fonte comme dans le quartier français.

Au XIXe siècle

Alexander Jackson Davis, Lyndhurst à Tarrytown, État de New York, résidence néogothique, 1864–1865

Plus tard, les grandes familles de la côte est se firent construire d'immenses domaines et des villas dans le style néogothique, aux antipodes du néoclassicisme. Ils prirent modèle sur la maison anglaise de Sir Horace Walpole à Strawberry Hill. Alexander Jackson Davis (1803-1892) travailla sur les projets de villas de la vallée de l'Hudson et les habilla de détails fantaisistes tirés du répertoire médiéval. Pour la résidence de George Merritt à Lyndhurst, il choisit d'édifier un bâtiment au plan complexe et d'ouvrir plusieurs oriels qui peuvent faire penser à des vitraux d'églises.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les architectes Richard Morris Hunt, Henry Hobson Richardson et Frank Furness ont souvent répondu aux commandes de riches familles comme les Ames ou les Vanderbilt et ont construit des résidences de styles néoroman ou néorenaissance. Les magnats de l'industrie ou du transport investissent dans la pierre et commandent des villas pastichant les palais européens : le domaine Biltmore, près d'Asheville en Caroline du Nord, était la plus grande demeure privée du pays. Richard Morris Hunt copia les ailes Louis XII et François Ier du château de Blois. C'est l'âge d'or des grandes agences comme McKim, Mead and White et du style Beaux-Arts, y compris pour les constructions privées. L'architecture exprime le prestige des notables américains.

L'habitat plus modeste

Habitat populaire : l'architecture des pionniers

Au début du XIXe siècle, des manuels moins techniques se diffusent, les pattern books. Le peuplement de l'ouest des États-Unis modifie les besoins de l'architecture. Les pionniers utilisent la technique de la charpente-ballon (balloon frame) dans les années 1840 et 1850. La première utilisation semble remonter à 1833 pour l'édification de l'église St. Mary's à Chicago. Son succès tient à la rapidité de la construction (planches et clous standardisés). Elle permettait à chacun de monter facilement la charpente et l'ossature de l'habitation qui était ensuite recouverte de bardeaux. L'intérieur des murs était recouvert de plâtre ou de bois. Elle encouragea le développement rapide des villes et autorisait une grande mobilité. Cependant, ces maisons n'offraient pas de bonnes conditions sanitaires et brûlaient facilement en cas d'incendie.

Différents courants architecturaux au XIXe siècle

Maisons victoriennes à San Francisco, style italianisant, fin du XIXe siècle

Le Stick Style est une méthode américaine de construction des maisons qui utilise les clayonnages de baguettes de bois. Les constructions sont coiffées de toits hauts, à pentes raides. Le plan est asymétrique et l'espace intérieur s'ouvre sur plusieurs vérandas. L'extérieur n'est pas démuni de décoration (consoles surdimensionnées et raffinées), même si l'objectif principal reste le confort. Richard Morris Hunt construisit la maison de John N. Griswold à Newport en 1862. Le Stick Style est progressivement abandonné après la crise de 1873.

Puis le Shingle Style remplace le Stick Style. Il est caractérisé par la simplicité et la recherche de la commodité. Henry Hobson Richardson construit la maison de William Watts Sherman en 1874-1875 en laissant apparaître la structure en bois. La maison de Mrs. F. Stoughton à Cambridge (1882-1883) et le casino de Newport (1879-1881) conservent la couverture en bardeaux.

Sur la côte ouest, qui attire de plus en plus d'Américains et d'architectes, l'architecture domestique évolue également vers de plus en plus de modernité.

Le quartier d'Haight-Ashbury, à San Francisco, est représentatif des maisons de style victorien italianisant (1860-1900). Construites grâce au bois des séquoias, elles ont résisté à l'incendie de la ville en 1906 et sont extrêmement décorées et colorées. À l'époque, elles offraient tout le confort moderne : chauffage central, électricité, eau courante… Leurs dimensions sont standardisées : 8 mètres pour la façade et 30 mètres pour la profondeur. Elles comportent plusieurs étages et des oriels.

Le goût pour la simplification des volumes et de la décoration extérieure progresse grâce aux réalisations d'Irving Gill à qui l'on doit plusieurs maisons californiennes à toit plat dans les années 1910 (maison de Walter Luther Dodge, Los Angeles, par exemple). Rudolf M. Schindler et Richard Neutra adaptent le modernisme européen au contexte californien, dans les années 1920 (Lovell Beach House, Newport Beach (Californie) ; maison Health House à Los Angeles).

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