Le semis se fait dès réception des graines. On mélange une cuillère à café de graines avec 5 à 6 cuillères à café de sable fin. Puis, on parsème ce mélange dans une caisse remplie de pleine terre, on arrose sans inonder. La germination se produit après 4-7 jours sous des températures nocturnes de 16-18 °C et diurnes de 23-25 °C
Le repiquage des plantules en pot se fait dès que la végétation devient trop dense. Chaque plant est alors placé individuellement dans un récipient de taille équivalente à un pot de yaourt pour qu'il aie suffisamment de place. On laisse en place jusqu'à ce que ces plants portent 5 ou 6 feuilles. Cette opération n'est pas obligatoire et certains réalisent un repiquage en plein champ directement à partir des plantules issues de la pépinière.
Le repiquage, à l’extérieur en pleine terre se fait 3 semaines plus tard (ou 6 semaines après semis) lorsque les plants ont atteint une hauteur de 15 cm. Il est alors important de bien espacer ces plants (environ 80 cm entre chacun). Cette plante demande beaucoup de lumière, pendant le plus longtemps possible et il faut veiller à l'arroser. Désherbage au sarcloir ou mécanique.
La récolte se fait juste avant la floraison en récupérant les feuilles. Ne pas oublier de conserver une partie des plantes intactes pour la récolte des akènes contenants les graines. (~ 12.000 graines/gramme). Elles ont une faculté germinative > 90% et une longévité de 3 ans à température ambiante.
Il est très important de faire sécher les feuilles à l'abri du soleil sinon la matière active disparait. Une fois sèches (2 à 3 jours dans une atmosphère sèche et aérée), les feuilles sont prêtes.
Actuellement, la seule possibilité de se procurer de l'artémisinine pour la fabrication de médicaments est la récolte de plantes cultivées d'Artemisia annua, mais il est à noter qu'il y a des difficultés de culture en zone tropicale rendant le processus très complexe.
En effet, les grandes différences de teneur en artémisinine en fonction du sol, de la période et des conditions de récolte, de séchage et de stockage rendent difficile la standardisation et donc la garantie d'efficacité de la plante utilisée en tisane. Le paludisme étant potentiellement mortel, il est des plus importants que l’efficacité soit certifiée. La grande variabilité du taux de principe actif ne peut certifier son efficacité.
Il est de plus difficile de préconiser une dose journalière. En médecine moderne, les dérivés d’artémisinine ne sont jamais utilisés en dessous de 50 mg. On estime au mieux, un taux d’artémisinine de 1,4 % dans les espèces sélectionnées. Elle se situe autour de 0,25 % en moyenne. Le principe actif est peu soluble dans l’eau. Aussi, ce faible dosage pourrait favoriser l’apparition de résistances.
La récolte chinoise bien que déterminante pour les sociétés pharmaceutiques est devenue insuffisante. Des cultures sont également en place en Europe de l'Ouest (principalement sur le pourtour des Alpes). Une production africaine s'y ajoute maintenant. Artemisia annua verdit déjà au Cameroun, au Nigeria, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et à Madagascar. Deux projets d'envergure ont récemment vu le jour en Afrique de l'Est pour la culture d'Artemisia annua et la fourniture d'artémisinine (East African Botanicals au Kenya, Ouganda et Tanzanie (un millier d'hectares répartis sur ces 3 pays) et Bionexx à Madagascar (600 hectares)).