Callithrix - Définition

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Relations intergroupes

Les rencontres entre bandes rivales sont rares et brèves mais peuvent s’avérer dangereuses si elles dégénèrent. Les mâles résidents exhibent leurs testicules pour signifier aux intrus qu’ils doivent déguerpir et les femelles marquent leur odeur en se frottant aux branches et en urinant.

En cas d’affrontement, les ouistitis s’attaquent mutuellement à la tête, la partie du corps la plus exposée où la fourrure est moins dense. La moindre blessure au visage peut avoir des conséquences fatales, car en Amazonie, une plaie s’infecte facilement.

Prédateurs

Les principaux prédateurs du ouistiti à face blanche (Callithrix geoffroyi) et de tous les ouistitis sont le margay et le chat-ocelot, deux petits félins qu’on appelle localement gato-do-mato. Le margay est un acrobate arboricole capable de se suspendre aux branches tel un paresseux. Ses pieds postérieurs rotatifs sur 180° lui permettent de descendre des arbres la tête en bas. La nuit, il fait sa ronde en inspectant les dortoirs dans les trous d’arbre, obligeant les ouistitis à en changer fréquemment. Parfois, un dortoir idéal est déjà occupé par un kinkajou, ce qui oblige la famille à choisir un site moins bien protégé. En cas de danger, les singes fixent du regard leur agresseur en poussant des cris d’alarme, s’approchent et tournent autour de l’intrus. Ce comportement de harcèlement visuel et sonore est connu sous le nom anglais de mobbing. Mélange de défi et de peur, le mobbing peut durer plusieurs minutes. Il sert à attirer l’attention sur le prédateur pour que tout le groupe le garde à vue et représente une source d’apprentissage pour les jeunes inexpérimentés donc inconscients. Les ouistitis ont de nombreux autres prédateurs comme le petit-duc ou les mygales géantes pour les jeunes. Quant au boa constrictor, il peut se jeter sur un retardataire et l’étouffer rapidement. Enfin, le ouistiti mange parfois du scolopendre géant, mais au risque d'une piqûre de ses crochets hautement venimeux.

Système de reproduction

Un ouistiti du genre Callithrix

On a longtemps cru que les ouistitis étaient monogames, parce que tel est le cas en captivité. La réalité sauvage dément cela. Dans la nature, il existe des groupes avec un seul mâle adulte reproducteur, d’autres avec une seule femelle adulte reproductrice, d’autres encore avec plusieurs adultes en mixité mais un seul couple reproducteur. Les contingences environnementales décident des variations du système social. Parfois, la femelle alpha s’accouple avec des mâles inférieurs et le mâle sollicite d’autres femelles surtout en l’absence de sa régulière. Mais, le plus souvent, aucune femelle subordonnée ne se reproduit. Cette « castration » des subordonnées est d'abord chimique. La femelle alpha émet des phéromones qui inhibent ses concurrentes et retardent la puberté de ses filles, retard parfois accru par l’absence de mâles étrangers - d'où un manque de stimulation sexuelle. Un deuxième facteur visuel intervient : le croisement répété des regards de la dominante suffit à retarder l’ovulation des dominées. Dernier point et peut-être le plus pertinent de tous, du moins dans les groupes déjà bien établis : la femelle alpha fait sentir sa préséance physique grâce à un léger coup d’épaule par ci, une posture d’intimidation par là. Elle maintient son hégémonie reproductrice à l’économie, sans trop de brutalité.

Lorsque des jumeaux naissent d’une femelle inférieure presque en même temps que ceux de la dominante, leur mère ne bénéficie guère d’aide extérieure et il a même été reporté des cas d’infanticide par la femelle alpha. L’agressivité de cette dernière diminue si les naissances de rang inférieur sont suffisamment espacées pour permettre un partage des assistants.

Bien que les deux sexes transfèrent, certains individus restent longtemps dans leur groupe natal. Une jeune femelle servira son groupe en tant qu’assistante non reproductrice. Elle sera tolérée par sa mère aussi longtemps que les bénéfices qu’elle lui procure dans l’élevage des petits contrebalanceront les coûts de la compétition alimentaire que sa présence occasionne. Inversement, la fille n’aura tendance à accepter cette situation (subordination et stérilité contre sécurité et expérience) que si ses chances de trouver un partenaire dans une zone voisine convenable sont faibles.

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