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Cet autel de pierre, primitivement installé dans l'église des Carmes, fut installé à Saint-Sauveur en 1823. Sur la gauche une inscription se lit ainsi : « Anne, la glorieuse mère de la Vierge Marie est vénérée dans la présente chapelle. Noble homme Urbain Aygosi a exposé ici le comble de l'amour. En la présente année du Seigneur 1470, la chapelle est achevée par la grâce de Dieu, le 28 janvier. »
Ce monument comprend :
Le sculpteur de cet autel, Audinet Stéphani, était originaire du diocèse de Cambrai et a travaillé à Aix et dans sa région entre 1446 et 1476.
Jeanne Perraud (Martigues, 1631–Aix-en-Provence, 1676) est issue d'une famille aixoise qui a fui la ville lors de la révolte des Cascaveous en 1630. Ayant assisté à un double meurtre dans une rue d'Aix, Anne Blanc, l'épouse de Jean Perraud, lui demande de quitter la ville. C'est ainsi que Jeanne Perraud voit le jour à Martigues, l'année suivante. Dotée d'une santé défaillante et atteinte de nombreuses infirmités, elle reçoit une éducation chrétienne pieuse. Après la mort de ses deux parents, elle se convertit au catholicisme et reçoit en 1650 une première vision, « une étoile miraculeuse, dit-elle, d'une lueur admirable ». Elle entre alors au couvent des Ursulines de Lambesc, puis à celui de Barjols et enfin chez les Dominicaines de Saint-Maximin. En 1655, elle part vivre à Aix.
En l'espace de quelques années, elle reçoit de nombreuses visions de l'Enfant-Jésus, mais parfois aussi d'un homme d'âge mûr (de 33 ans selon sa description) : chez les Picpus, rue Bédarride, dans la chapelle Notre-Dame des Sept-Douleurs, chez les Augustins déchaussés. Le 30 novembre 1660, l'apparition lui demande son cœur. Jeanne décrit ainsi la vision : « [Il] paraîssait de l'age de 33 ans (...), de taille fort grande mais bien proportionnée ; le maintien plutôt doux que sévère (...), la barbe fort longue (...), le poil châtain, non frisé (...), les cheveux tombant sur les épaules (...), le vêtement rouge (...). » Une autre fois, elle voit le christ avec ses plaies ouvertes.
Ces apparitions lui valent de développer une crainte des hommes qu'elle refuse désormais d'approcher. Elle meurt le 22 janvier 1676 d'une violente fièvre. Les tentatives pour obtenir sa canonisation échouent à de multiples reprises. Peu après sa mort, une poupée représentant ses visions de l'Enfant-Jésus est réalisée et exposée, aujourd'hui encore, dans la cathédrale.