Château de Gaujacq | |||
---|---|---|---|
| |||
| |||
Période ou style | Renaissance italienne | ||
Début construction | 1686 | ||
Propriétaire initial | François de Sourdis | ||
Destination initiale | Résidence | ||
Propriétaire actuel | Particuliers | ||
Protection | Classé MH | ||
Site Internet | chateau.de.gaujacq.free.fr | ||
| |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Gascogne | ||
Région | Aquitaine | ||
Département | Landes | ||
Commune française | Gaujacq | ||
| |||
modifier |
Le château de Gaujacq est une demeure seigneuriale du XVIIe siècle, bâtie par un lieutenant général des armées du roi Louis XIV. Situé sur la commune de Gaujacq, dans le département français des Landes, il est classé Monument historique le 13 février 2002.
Il occupe le site d'un camp protohistorique abritant un habitat gallo-romain, puis une enceinte médiévale.
Cette construction atypique est entièrement de plain-pied et possède une cour intérieure et un « jardin des délices » évoquant l’Italie de la Renaissance. Son architecture originale et insolite s’organise autour de ce jardin intérieur, entouré d’une galerie à l’italienne. Ses appartements, datant du XVIIe et XVIIIe siècle, sont meublés et habités, décorés de boiseries et de panneaux peints. Ce château est unique en Europe de par sa situation et sa construction. Depuis le jardin d'agrément datant du XVIIe siècle, on jouit d'une vue sur les Pyrénées, de la Rhune jusqu'au Pic du Midi de Bigorre.
Selon la coutume, on dit que François Ier serait passé par là en rentrant de ses deux années de captivité à Madrid après la défaite de Pavie. Son maître de la garde-robe, Jean d’Escoubleau de Sourdis, chevauchait à ses côtés. Séduit par la Chalosse, ce descendant de la famille Caupenne aurait choisi de s’y fixer.
À l’époque, le site se présente sous la forme d'une robuste et sévère forteresse perchée sur la colline. Elle sera rasée pendant la Fronde. Il ne reste de nos jours comme témoignage de cette époque qu’un bout de muraille.
C’est François de Sourdis, lieutenant général des armées du roi Louis XIV et descendant de Jean de Sourdis, qui entreprend en 1686 la construction du château actuel. Cet homme de culture et de goût fait appel à Jules Hardouin-Mansart, l’architecte du roi soleil, pour en tracer les plans.
Mansard, inspiré par l’architecture grecque antique, imagine cette galerie à l’italienne, alliant sobriété monastique et équilibre des proportions. Pour échapper à la colère du roi, qui interdit à l’époque les constructions hautes dans ce turbulent coin de Gascogne (elles pouvaient potentiellement servir de forteresses pour mener des rébellions), il se contente d’un rez-de-chaussée carré. Cette particularité architecturale présente néanmoins l’avantage de ne pas masquer le panorama sur la Chalosse et les Pyrénées en arrière-plan.
Le raffinement du lieu, alliant le style Renaissance à la simplicité campagnarde, se loge dans le détail et la symbolique. L’agencement général est conçu autour du soleil et des quatre éléments. La tête d’Athéna, placée au-dessus de l’entrée nord-ouest, rappelle le vent et la pluie. La Gorgone Méduse et sa chevelure de serpents, symbole de la terre, veille côté sud-ouest. Apollon jette un œil de feu vers le sud-est, tandis qu’Héraclès, symbole de la force et de l’air, guette le premier rayon du solstice d’été dans l’axe de la porte nord-est.
La cour intérieure est organisée autour des arcades d’un cloître, qui n’a jamais vu ni moine ni religieuse. Cette cour et le jardin possèdent de beaux spécimens de magnolias deux fois centenaires, un rare plaqueminier et un photinia serrulata, deux arbres exotiques qui ont été certainement les premiers plantés en France il y a deux cents ans.
L’écrin de verdure qui enserre ce joyau architectural est l’œuvre de Jean Thoby, horticulteur et botaniste nantais arrivé en Chalosse en 1980. Son Plantarium®, ouvert en 1986, compte aujourd’hui 3.000 espèces végétales. Toutes ne sont pas encore visibles, car l’ensemble de cette collection, qui couvre plusieurs hectares, n’est pas encore terminé. Le passé est une solide référence à Gaujacq, tant pour le château que pour la cour, le jardin et le Plantarium®. Ceci explique que les engrais chimiques et les pesticides n’aient jamais franchi les limites de la propriété. Dans l’esprit de l’horticulteur et botaniste, prônant une « culture naturelle et intelligente », ce serait faire offense à la mémoire des jardiniers des siècles passés. Les choix se portent donc exclusivement sur des plantes adaptées au climat et au sol de la région, et seuls des fertilisants naturels sont utilisés.