Collège d'enseignement général et professionnel - Définition

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Introduction

Voir « cégep » sur le Wiktionnaire.

Un collège d'enseignement général et professionnel ou cégep est un établissement d'enseignement collégial public québécois où est offerte une formation technique et pré-universitaire. Ce sont des établissements soumis à la Loi sur les collèges d'enseignement général et professionnel, qui visent tous les collèges publics du Québec, ainsi qu'au règlement sur le régime des études collégiales, qui visent tous les établissements pouvant émettre un diplôme d'études collégiales (DEC) ou une attestation d'études collégiales. Le terme cégep est un acronyme de « collège d'enseignement général et professionnel », mais est tout de même considéré comme un mot.

Dans ces collèges, deux types de programmes menant au DEC sont offerts. Les programmes pré-universitaires sont d'une durée de deux ans (quatre sessions) et mènent à l'université ; les programmes techniques durent généralement trois ans (six sessions) et mènent au marché du travail et à certains programmes universitaires. La formation continue y est aussi offerte.

En cours d'études, l'étudiant de niveau collégial se voit attribuer une cote R, calculée à partir de son rendement comparé à celui des autres étudiants de ses classes, qui déterminera sa capacité à accéder à certains programmes universitaires. Une cote R moyenne, qui permet d'accéder à la plupart des programmes, est de l'ordre de 25.

Historique de la création des cégeps

Les débuts

Les cégeps furent créés en 1967 par l'adoption du projet de loi 60 à l'Assemblée nationale du Québec. Ce projet de loi fut porté par Paul Gérin-Lajoie que l'on désigne aujourd'hui comme le père des cégeps. Le projet de loi 60 a été conçu à la suite du Rapport Parent, critiquant l'accès difficile, discriminatoire et onéreux aux études supérieures et le bas niveau de scolarité des Québécois. En effet, avant la réforme, deux ou trois années de plus étaient nécessaires aux francophones pour atteindre l'université que pour les anglophones (Conseil supérieur de l'éducation, 1988, page 94). De plus, les gens habitant en ville avaient beaucoup plus de chances de parvenir à cet échelon que les gens provenant des régions éloignées. Finalement, l'éducation postsecondaire était divisée en de nombreuses écoles parallèles, telles les écoles d'infirmières, les écoles normales ou les collèges classiques.

Les cégeps ont donc été créés afin d'harmoniser le système d'éducation au Québec et de créer un système d'éducation équitable et diversifié pour tous en remplacement partiel du Cours classique dans les collèges privés menant vers des professions libérales. L'innovation des cégeps réside dans l'intégration des étapes terminales des formations technique et pré-universitaire, au sein d'un même institut. Cet institut permettrait de joindre les différentes écoles déjà présentes en un seul établissement, et qui serait implanté dans toutes les régions du Québec. Cela facilite l'accès à l'université ou au marché du travail dans des branches plus spécialisées, en même temps que la formation de citoyens critiques par le biais de philosophie et de la littérature. Ce système est aussi considéré comme une phase transitoire entre l'école secondaire et l'université.

La réforme Robillard

En 1993, la réforme Robillard a amorcé un travail de révision des programmes définis par le ministère de l'éducation. Ces programmes ont été réévalués dans le but de correspondre aux attentes du marché du travail, pour qu'ils forment aux compétences définies par le marché du travail. Cette même réforme ajoute à la charge des professeurs la tâche de s'initier à l'enseignement stratégique, à l'approche par compétence, et à la demande de créer un cours d'intégration des acquis. Finalement, on crée la commission d'évaluation de l'enseignement collégial, qui se charge de valider les plans de réussite des collèges, obligeant les collèges à avoir des taux de passage plus élevés pour obtenir leur subvention. L'approche par compétence, ainsi amalgamée, est dénoncée par les syndicats professoraux, faisant en sorte que les professeurs boycottent l'implantation de cette approche jusqu'en 1999. Toutefois, les techniques d'apprentissages utilisées par l'approche par compétence étaient déjà utilisées par certains professeurs au courant des nouvelles tendances en pédagogie.

La formation des maîtres fit place à la nouvelle pédagogie devant être intégrée aux cégeps : la pédagogie par compétences. Les enseignants furent encouragés à se perfectionner à l'aide de programmes pédagogiques dispensés par, entre autres, PERFORMA de l'Université de Sherbrooke.

D'autres critiques

En 2003, la fédération des commissions scolaires remet encore une fois en cause les cégeps en questionnant leur utilité dans l'enseignement et le système d'éducation québécois. Le questionnement et la remise en cause des collèges québécois ont marqué son histoire. En effet, l'entretien d'un réseau d'établissements complet est coûteux, et le gouvernement libéral, en période de coupures budgétaires, propose, sans succès, d'ajouter plutôt une année à l'éducation secondaire et une autre à la formation universitaire. D'autres voient l'enseignement collégial comme une manière unique et désirable de faciliter la transition entre le secondaire et l'université.

Les cégeps à l'heure actuelle

Aujourd'hui, la vocation des cégeps est essentiellement la transmission du savoir et des expertises professionnelles, la formation de citoyens aptes à vivre en démocratie ainsi que le transfert technologique entre l'industrie et le milieu de l'éducation. Sa démocratisation a été une réussite : 57 % des étudiants qui entrent à l'école secondaire s'y retrouvent. Même s'il y a peu de création de savoir (recherche) comparativement aux universités, le programme des centres collégiaux de transfert de technologie est un bon exemple des apports des cégeps à l'innovation et à l'économie du Québec. De plus, d'intéressantes avancées sont faites en recherche en éducation et en innovation pédagogique à l'aide des nombreux efforts venant de l'Association québécoise de pédagogie collégiale et de l'Association pour la recherche au collégial.

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