La Compagnie générale des omnibus (CGO) est constituée en 1855 par fusion de plusieurs compagnies de transports urbains parisiens, sur la pression des autorités de l'époque soucieuses d'organiser le transport public de voyageurs à Paris.
A cette époque de rapides évolutions technologiques, la CGO expérimenta de nombreuses techniques : l'omnibus, le tramway, l'autobus, le trolleybus, que ce soit en traction hippomobile, à vapeur, à air comprimé, électrique par accumulateurs ou par captage du courant.
Cette société privée, titulaire d'une concession délivrée par la Ville de Paris, est un lointain ancêtre de la RATP.
Les premiers services modernes d'omnibus à Paris datent de 1828, époque où le préfet de police Louis-Maurice Debelleyme autorisa l'entreprise de Stanislas Baudry, Boitard et Saint-Céran, l'Entreprise générale des omnibus (EGO) à exploiter une entreprise de voitures destinées à « transporter à bas prix les habitants de certains points de la ville à d'autres points également fixés et en suivant des itinéraires fixés par la ville », avec au plus cent voitures.
Depuis lors, une quinzaine de sociétés d'omnibus se créèrent, telles les Algériennes, les Batignollaises, les Béarnaises, les Carolines, les Citadines, les Constantines, les Dames Blanches, les Ecossaises, les Excellentes, les Favorites ou les Hirondelles, et, à la fin de 1829, dix entreprises exploitaient 264 voitures (dont 221 en circulation quotidiennement) dérivées des diligences et pouvant transporter une quinzaine de passagers. Ces compagnies se faisaient concurrence, et il fallut attendre 1840 pour que soit organisées des correspondances gratuites entre les lignes, quel qu'en soit l'exploitant.
Entre le 11 avril et le 15 octobre 1828, l'EGO transporta plus de deux millions et demi de voyageurs. En 1854, dernière année de fonctionnement de ces compagnies, elles transportèrent 30 millions de voyageurs.
Le Baron Haussman, préfet de la Seine, soucieux de faciliter la fluidité de la circulation dans Paris et de limiter les effets néfastes de la concurrence entre compagnies qui exploitaient des tracés parfois identiques, tout en facilitant les déplacements des touristes à l'Exposition universelle de 1855, décide de la fusion des entreprises, qui est effective en 1855.
Le monopole des transports de surface dans Paris intra-muros est donc confié à la Compagnie Générale des Omnibus (CGO) pour une durée de trente ans, du 1er juin 1854 au 31 mai 1884, moyennant une redevance annuelle de 640 000 francs, majorée de 1000 francs par omnibus au-delà du 350e. Ce monopole permet enfin une réorganisation rationnelle du réseau, sur la base d'un cahier des charges établi par la ville, prévoyant que l'administration pourrait exiger de la compagnie la mise en service de nouvelles lignes dans la banlieue d'alors.
Aristide Moreau-Chaslon devient le premier président de la CGO, dont les statuts sont approuvés par l'Empereur le 22 février 1855.
En 1857, la CGO absorbe la compagnie d'Alphonse Loubat, qui exploitait à titre expérimental la première ligne de tramway hippomobile de la capitale, qu'on appelait alors chemin de fer américain.
En 1860, à la suite de la loi du 16 juin 1859 qui annexe à Paris les territoires situés « jusqu'au pied de l'enceinte fortifiée », la concession de la CGO est modifiée pour étendre à ces nouveaux territoires parisiens le transport public. La concession est portée à cinquante ans, et la redevance de stationnement due à la ville augmentée, avec une clause de partage des bénéfices.