Les doses reçues à la suite du passage du « nuage » de Tchernobyl sur la France ont pu être évaluées par certaines sources à une moyenne d'environ 0,01 mSv (milli-Sievert), « correspondant à un séjour de quelques semaines en montagne », et par d'autres de 0,025 mSv à 0,4 mSv, selon la localisation géographique.
Le 24 février 2002, la CRIIRAD publie un atlas qui, selon elle, révèlerait de façon détaillée la contamination du territoire français par le nuage de Tchernobyl. Par extrapolation des mesures relevées entre 1988 et 1992, les villes de Mélon, Ghisonaccia-gare, Clairvaux-Les-Lacs ou Strasbourg y sont présentées comme ayant eu en mai 1986 des activités surfaciques de césium 137 supérieures à 30 000 becquerels/m². En 1992, les mesures dans certaines villes mettaient en évidence un taux supérieur à 3 000 Bq/m².
Le réexamen des données collectées montrent que les communications initiales avaient été sous-évaluées d'un facteur dix : « Cette relation pluie-dépôt a permis d’aboutir à une carte des dépôts théoriques de césium 137 et d'iode 131 en 1986. Cette carte fait apparaître des dépôts supérieurs, voire très supérieurs aux estimations faites à l’époque, notamment sur toutes les zones de l’Est de la France ayant reçu des précipitations supérieures à 20 mm. Si l’on excepte le premier bilan établi le 7 mai par le SCPRI, mentionnant des dépôts extrêmement faibles et inférieurs à 1 000 Bq/m², la première carte publiée par cet organisme dans son bulletin mensuel de juin 1986 (sorti quelques semaines plus tard), faisait état de dépôts moyens régionaux de césium 137 allant de 1 000 à 5 400 Bq/m² dans l’Est de la France (SCPRI, 1986) alors qu’ils ont pu atteindre jusqu’à 40 000 Bq/m². »
Ces niveaux de contamination, tout en étant détectables, restent à un niveau très faible. Le Becquerel mesure en effet la désintégration d'un atome unique chaque seconde, une radioactivité mesurable peut être le fait de traces chimiques à peine détectables par ailleurs. A titre de comparaison, la radioactivité naturelle d'un corps humain (due principalement au potassium 40 contenu dans les os) est de l'ordre de 8 000 Becquerel pour une surface de peau de l'ordre de 2 m². Ainsi, l'activité maximale détectée dans l'Est de la France est celle que l'on pourrait constater en étant entouré par une foule dans le métro.
Le 24 avril 2003, l'IRSN publie une nouvelle carte de la contamination de la France par le nuage de Tchernobyl, où les valeurs atteignent 40 000 becquerels/m². Le professeur André Aurengo, chef du service de médecine nucléaire de la Pitié-Salpêtrière, se déclare « consterné que de tels résultats, méthodologiquement aussi contestables et très probablement faux, aient pu être diffusés sans aucune validation scientifique ». Pourtant, prenant appui sur l’évaluation scientifique réalisée par une commission ad-hoc du Conseil scientifique de l’IRSN comportant des experts étrangers, l’avis rendu le 27 mars 2006 par ce Conseil confirme la validité de la démarche scientifique mise en œuvre par l’Institut pour aborder cette question, ainsi que la cohérence d’ensemble des modèles, y compris avec les approches conduites dans d’autres pays également touchés par la contamination de l’accident de Tchernobyl.
Dans l'instruction d'une plainte déposée en France en 2001 par des personnes ayant contracté un cancer de la thyroïde, un rapport de Georges Charpak, Richard L. Garvin et Venance Journé affirme que le SCPRI a fourni des cartes « inexactes dans plusieurs domaines » et « n'a pas restitué toutes les informations qui étaient à sa disposition aux autorités décisionnaires ou au public ». Ce rapport reproche au SCPRI une communication fausse mais pas d'avoir mis en danger la population.