Contrôle du trafic aérien - Définition

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Les différents organismes de la circulation aérienne

Pour assurer ces services, un organisme (tour de contrôle, centre en route…) est mis en place. Il en existe plusieurs types. Suivant le type de trafic, différents organismes assurent le contrôle de la circulation aérienne :

  • Les centres en route de la navigation aérienne (CRNA) sont chargés d'assurer les services de la circulation aérienne au bénéfice des aéronefs en croisière (hors proximité d'aérodrome). Par exemple, il existe 5 centres de contrôles régionaux (aussi appelés centres en route) en France qui se répartissent la fourniture du service de contrôle sur tout le territoire français: ils se situent à Paris, Reims, Brest, Bordeaux et Aix en Provence.
  • Les centres de contrôle d'approche (APP) sont chargés d'assurer les services de la circulation aérienne aux abords d'un aérodrome, dans une zone de contrôle dont la taille est variable. Les contrôleurs aériens sont généralement situés dans la vigie d'une tour de contrôle, ou dans une salle radar spécialement aménagée.
Tour de contrôle de l'Aéroport Paris-Orly. Au second plan l'aérogare Ouest
  • Les centres de contrôle d'aérodrome (TWR pour Tower ou tour de contrôle) sont chargés d'assurer les services de la circulation aérienne dans une zone restreinte (de l'ordre d'une dizaine de kilomètres) autour d'un aérodrome. Leur principale attribution est la gestion de la piste d'atterrissage. Le service est rendu depuis la vigie d'une tour de contrôle.

Ces organismes ont été différenciés car les compétences requises, les règles applicables, et les moyens techniques nécessaires ne sont pas les mêmes. Un centre de contrôle en route nécessite un radar, tandis que l'outil principal en contrôle d'aérodrome est la vue. En approche, tous les avions veulent aller au même endroit : la piste, on a ainsi un phénomène "d'entonnoir". En route, les avions ont tous des provenances et destinations différentes, les problèmes sont donc pour beaucoup éparpillés et aléatoires. Ces différences, et d'autres, ont conduit a cette classification.

Il existe également d'autres organismes qui sont appelés "contrôle" par abus de langage, mais qui ne fournissent pas le service de contrôle, juste les services d'information et d'alerte. Ces organismes sont :

  • FIS : Flight Information Service. Il s'agit d'organismes co-implantés avec un centre de contrôle en route ou une approche. Ils rendent les services d'information de vol et d'alerte dans un espace non contrôlé.
  • AFIS : Aerodrome Flight Information Service (service d'information de vol sur aérodrome), qui remplace le contrôle d'aérodrome dans un aérodrome non contrôlé en assurant les services d'information et d'alerte. L'agent AFIS, contrairement à un contrôleur du trafic aérien, ne peut donner aucune instruction aux pilotes mais il peut lui suggérer des manœuvres.

Les services de la circulation aérienne

Comme nous l'avons vu plus haut, le contrôle aérien rend plusieurs services. Nous allons voir ces services plus en détail.

Le service de contrôle

Le service de contrôle est assuré dans les buts suivants :

  • Prévenir les collisions entre aéronefs ou entre un aéronef et un obstacle
  • Accélérer et ordonner la circulation aérienne

Le plus important reste donc la sécurité des vols. La meilleure description d'un contrôleur est un ange gardien. Il s'assure que rien n'arrivera à l'aéronef pendant son vol par des causes extérieures (autre avion, obstacle), et qu'il arrivera a sa destination le plus vite possible. En outre le contrôleur est responsable de la sécurité des vols sous sa juridiction.

Pour cela, le contrôle délivre des clairances. Il s'agit d'instructions et d'autorisations de circuler dans des conditions spécifiques. Ces instructions peuvent être assimilées à des ordres. Le commandant de bord d'un aéronef peut toutefois décider d'y déroger mais doit justifier sa décision par une réelle question de sécurité ou de capacité (un virage trop serré pour son appareil par exemple). Le non-respect d'une instruction du contrôle aérien peut mener à la suspension définitive de la licence du pilote.

Malgré cela, le contrôle aérien est avant tout un service aux pilotes et permet bien souvent d'aider des pilotes en difficulté ou des jeunes pilotes qui se sont perdus. D'une manière générale, les pilotes tentent également de s'adapter au trafic et aux circonstances (en acceptant des décollages immédiats par exemple), pour aider le contrôleur à gérer le flux.

Les moyens qu'utilise le contrôleur pour prévenir les abordages sont la séparation (anciennement l'espacement) et l'information de trafic.

  • La séparation consiste à ménager entre deux aéronefs une distance minimale, garantissant la sécurité de ces deux avions.
  • L'information de trafic est une information précise sur la position d'un autre aéronef pouvant se rapprocher dangereusement. Le pilote peut ne pas voir qu'un avion se rapproche, l'information de trafic l'aide à voir, afin de permettre au pilote d'éviter l'aéronef conflictuel.

Le moyen utilisé pour prévenir les abordages dépend du régime de vol et de la classe de l'espace considéré.

Les méthodes utilisées pour assurer la séparation et délivrer l'information de trafic dépendent des organismes.

En plus du contrôle aérien, les pilotes de ligne possèdent aussi bien souvent un instrument appelé TCAS (Trafic Collision Avoidance System), sorte de radar embarqué indiquant la position relative des avions, mais suggérant également des manœuvres d'évitement au moyen d'une voix de synthèse.

Les avions de tourisme, eux, volent le plus souvent en VFR (règles de vol à vue) et doivent être en mesure de repérer le trafic visuellement.

Petite anecdote : la priorité à droite existe en avion ! Lorsque deux avions en vol à vue se rencontrent sans contrôle aérien de séparation, celui venant de droite passera le premier (ce qui justifie la lumière rouge sur l'aile gauche et verte sur l'aile droite). Les dépassements et croisements existent eux aussi, mais dans des règles différentes de celles que l'on connaît habituellement.

Le service d'information

Le service d'information de vol est assuré sur tout le territoire français. En espace aérien contrôlé, il est assuré par le service de contrôle. Dans les espaces aériens non contrôlés, il est assuré par un organisme UIV (dans les CRNA) et SIV (dans les approches) en vol, ou AFIS sur un aérodrome.

Il consiste à délivrer aux aéronefs les renseignements et avis nécessaires à l'exécution sûre et efficace du vol. Ces renseignements peuvent être (liste non exhaustive) :

  • Météorologiques : conditions météo sur un terrain, présences d'orages…
  • Information sur le trafic (à ne pas confondre avec l'information de trafic) : information sur un trafic connu ou inconnu, en fonction des éléments disponibles, pouvant interférer avec un aéronef.
  • État des aides à la navigation
  • État des équipements sol d'un terrain
  • Amendements de plan de vol
  • Information sur la position, aide aux pilotes perdus
  • Autres…

Des renseignements non aéronautiques peuvent être parfois délivrés, mais cela reste à la discrétion du contrôleur en place.

L'information SUR LE trafic dans le cadre du service d'information de vol ne doit pas être confondue avec l'information DE trafic dans le cadre du service de contrôle. La première peut être vague et incomplète, en fonction des éléments disponibles. La seconde est précise et complète, et doit être répétée jusqu'à ce que l'un des deux aéronefs déclare voir l'autre. Dans le cadre du service d'information de vol, cette information est un service dont le contrôleur s'acquitte s'il a le temps. La seconde est obligatoire.

Le service d'alerte

Le service d'alerte est aussi vaste que naturel. Il consiste à répondre à tous les besoins des avions qui se disent en détresse, ou dont on peut penser qu'ils sont en détresse. Ce service recouvre des domaines très variés :

  • Si un avion a déposé un plan de vol, et que le contrôle à l'arrivée a reçu confirmation qu'il a bien décollé, il doit surveiller que l'avion arrive bien à destination aux alentours de l'heure prévue, et lancer des recherches si ce n'est pas le cas.
  • Si un avion ne répond plus à la radio et disparaît du radar, le contrôleur doit vérifier si l'aéronef a eu un problème et s'il s'est écrasé ou posé en urgence. Il déclenche alors les secours pour rechercher l'épave et secourir les occupants.
  • Si un aéronef s'écrase sur la piste ou à proximité de l'aérodrome, il déclenche immédiatement les secours et coordonne leur action jusqu'à l'arrivée des renforts.
  • Si un pilote signale avoir des problèmes avec son aéronef de nature à entraver le bon déroulement du vol, le contrôleur peut lui donner une priorité absolue à l'atterrissage en écartant tous les autres aéronefs.
  • Si le contrôleur sait ou soupçonne qu'un aéronef est détourné, il prévient les autorités compétentes et leur apporte tout le secours nécessaire.

D'une manière générale, ce service est une autorisation légale à porter secours par tous les moyens à un pilote en difficulté. Tout être humain le ferait, mais le service d'alerte donne au contrôleur une justification légale pour retarder ou dérouter certains aéronefs afin de porter secours à un autre.

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