Courbe algébrique - Définition

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Riemann-Roch

Le théorème de Riemann-Roch donne une estimation de la dimension de l'espace des fonctions rationnelles à pôles contrôlés par un diviseur donné. C'est un résultat fondamental dans l'étude des courbes algébriques. Concrètement, on se donne des points x_1,\ldots, x_r dans C, et on leur affecte des coefficients entiers n_1,\ldots, n_r . Soit D le diviseur somme des ni[xi]. Alors L(D) est par définition l'ensemble des fonctions rationnelles f nulle ou vérifiant l'inégalité \mathrm{ord}_{x_i}(f)\ge -n_i pour tout i (plus synthétiquement : (f)\ge -D ). C'est un espace vectoriel sur le corps de base k, de dimension finie que l'on note l(D). On a les propriétés suivantes:

  • Si D et D' sont linéairement équivalentes, alors l(D) = l(D').
  • l(D)\le 1 + \deg D . En particulier, l(D) = 0 si degD < 0.
  • l(D)\ge 1 si et seulement si D est linéairement équivalent à un diviseur effectif.
  • l(D)\ge \deg D + 1-g , où g est le genre de la courbe, défini comme étant l(K). C'est la forme faible du théorème de Riemann-Roch.
  • (Théorème de Riemann-Roch) On a l'égalité
l(D) − l(KD) = degD + 1 − g.
  • Corollaire:
  • on a degK = 2g − 2;
  • si degD > 2g − 2, alors l(D) = degD + 1 − g.

Définition Une courbe hyperelliptique est une courbe de genre au moins 2, dont le corps de fonction est une extension (nécessairement séparable) de degré 2 du corps des fractions rationnelles k(x). Cela revient donc à dire que C admet un morphisme de degré 2 vers {\mathbb P^1} . Attention cependant que certains auteurs appellent plus généralement courbes hyperelliptiques celles qui admettent un tel morphisme défini sur la clôture algébrique de k.

Exemples

  • Une courbe projective plane donnée par une équation homogène de degré n est de genre (n − 1)(n − 2) / 2.
  • Une courbe hyperelliptique correspondante à une extension y2 = f(x) (en caractéristique différente de 2) avec f(x)\in k[x] séparable de degré d, est de genre g = [(d − 1) / 2]. Une base des formes différentielles est donnée par dx/y, \ldots, x^{g}dx/y .
  • Sur la droite projective, le diviseur canonique est linéairement équivalent à − 2[x] si x est un point rationnel quelconque.

Plongement dans un espace projectif

  • Sur un corps infini, toute courbe projective lisse se plonge dans \mathbb P^3 .

De façon plus canonique:

  • si g > 2, le diviseur canonique induit un plongement dans \mathbb P^{g-1} si et seulement si la courbe n'est pas hyperelliptique (sur \bar{k} ).
  • si g > 1, alors 3K (qui correspond à la puissance tensorielle \Omega_{C/k}^{\otimes 3} ) induit un plongement de la courbe dans {\mathbb P}^{5g-6} .

Groupe des automorphismes

Tout automorphisme de C se prolonge en un automorphisme de C_{\bar{k}} . On se limite donc aux courbes sur un corps k algébriquement clos.

  • Le groupe des automorphismes de la droite projective est isomorphisme au groupe des homographies PGL2(k).
  • Supposons C de genre 1 et désignons arbitrairement un point x0. Pour éviter les confusions possibles, on va noter par E la courbe elliptique constituée de C avec x0 comme élément neutre. Alors le groupe Aut(C) s'inserre dans une suite exacte
1 \to \mathrm{Aut}(E)\to \mathrm{Aut}(C) \to E(k) \to 1,

la dernière flèche envoyant un automorphisme σ sur σ(x0). Le groupe Aut(E) est en général le groupe cyclique d'ordre 2, et peut être exceptionnellement cyclique d'ordre 4 ou 6. Si le corps est de caractéristique 2 ou 3, ce groupe peut aussi être d'ordre 12 ou 24.

  • Si C est de genre g > 1, alors Aut(C) est un groupe fini. Si de plus, le corps de base est caractéristique nulle, alors l'ordre du groupe est borné par 84(g − 1) = 42degK. En caractérisitique positive cette borne linéaire n'est plus valable. Il faut lui substituer une borne polynomiale du type cg4 avec une constante explicite c de l'ordre de 14x16.
  • Si g > 2 et si C est suffisamment générale, alors Aut(C) est trivial. Plus précisément, il existe un ouvert dense U de l'espace de modules Mg tel que la conclusion ci-dessus tienne pour toute courbe induisant un point dans U.
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