Couvent de La Tourette | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Rhône-Alpes | ||
Département | Rhône | ||
Ville | Éveux | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Couvent | ||
Rattaché à | Ordre des Prêcheurs | ||
Début de la construction | 1956 | ||
Fin des travaux | 1960 | ||
Architecte(s) | Le Corbusier | ||
Autres campagnes de travaux | 1981: restauration des toitures-terrasses | ||
Style(s) dominant(s) | Mouvement moderne | ||
Protection |
Classé MH Label « Patrimoine du XXe siècle » | ||
Site internet | Consulter | ||
Localisation | |||
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Le couvent Sainte-Marie de La Tourette se situe dans la commune d'Éveux, commune limitrophe de L’Arbresle, près de Lyon en France, et non sur le territoire communal de La Tourette. Répondant à l'invitation du Révérend Père Couturier du chapitre provincial des dominicains de Lyon, Le Corbusier élabore un projet suivant les préceptes de la communauté à partir de 1953 ; il y met en œuvre les cinq points de l'architecture moderne et les proportions du Modulor. Le chantier, débuté en 1956, est confronté à des difficultés de financement. Le couvent est finalement inauguré en octobre 1960. Le couvent fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 11 décembre 1979. Il est également labélisé « Patrimoine du XXe siècle ».
L'ensemble conventuel comporte une église, un cloître, une salle de chapitre, des salles de cours, une bibliothèque, un réfectoire, des parloirs, des cuisines et une centaine de cellules individuelles, tout en béton armé brut de décoffrage. La conception est le fruit d'une collaboration étroite de Le Corbusier avec son associé André Wogenscky. Iannis Xenakis, compositeur et architecte, s'est particulièrement impliqué dans la création harmonique des « pans de verre ondulatoires », vitrages verticaux sertis dans des panneaux géométriques (en claustra) de béton qui illuminent certaines parties telles que les galeries du cloître.
Le principe hors-sol de cette construction sur pilotis permet de conjuguer l'organisation horizontale des espaces intérieurs avec la forte déclivité du terrain (cependant que la terre « libérée » est devenue une friche de terre « battue », sans aucune végétation)[évasif]. Le couvent constitue de ce fait l'un des premiers bâtiments français en forme de pyramide renversée. Le couvent, isolé, s’insère dans le paysage naturel avec une grande expressivité ; on en apprécie le contraste depuis le versant opposé de la vallée.
Le Corbusier déclara : « Ce couvent de rude béton est une œuvre d'amour. Il ne se parle pas. C'est de l'intérieur qu'il se vit. C'est à l'intérieur que se passe l'essentiel ».
Réalisée avec une économie drastique, l'église fait l'objet d'un programme spécifique sur la lumière. Son éclairement et celui des chapelles en absidioles, est traité au moyen d'un dispositif multiple de puits de jour conçus comme des cheminées, métaphoriquement appelées « canons à lumière » car produisant l'effet de tâches lumineuses concentrées et projetées sur le sol — (le « tir » de lumière se fait vers son intérieur dans lequel on a choisi de se re-former, de se renfermer…)[évasif].
Les cellules des frères dominicains mettent en application l'optimisation d'un espace individuel minimal, adaptant le principe modulaire de Le Corbusier. Disposant d'un lit, d'un espace de toilette, d'un bureau et d'une loggia qui ouvre sur le grand paysage, organisant le repos, l'activité et la méditation.
Le réfectoire destiné aux rassemblements nombreux favorise davantage la communication, disposant de larges baies lumineuses intégrant le panorama à l'architecture.
Les toitures-terrasses sont restaurées en 1981.