Diéthylène glycol - Définition

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Retrotoxicité

De premières études n'avaient pas détecté d'effet reprotoxiques (chez la souris, suite a absorption orale de 11,2 g·kg-1·j-1 du 6ème au 13 ème jour de gestation ou chez le rat à 5% de la nourriture (gavage) ou 3 g·kg-1·j-1 du 1er au 20ème jour de gestation sur 2 générations), mais une autre étude, avec le produit mélangé à l'eau de boisson à des doses faiblement toxique pour les parents (3,5 % ou 6,1 g·kg-1·j-1), un effet est détecté sur la fertilité (nombre de portées diminuées, mortalité des nouveau-nés augmentée, diminution du poids à la naissance. On n'a pas détecté d'effet différentiel sur le mâle ou la femelle.

Toxicologie, écotoxicologie

Il convient de distinguer la toxicité du diéthylène glycol lui même, de la toxicité synergique du produit associé à un autre produit toxique ou à produit qui n'aurait d'effet toxique qu'associé à ce solvant (comme tous les solvants, le diéthylène glycol peut faciliter l'absorption d'autres produits par les organismes, ou leur introduction dans un organe cible qui en serait autrement indemne. Peu d'études ont à ce jour porté sur les synergies.

Pour le diéthylène-glicol seul : la dose orale sans effets est selon l'INRS (en 2008) de 180 mg·kg-1·j-1 (chez le rat). On note que certains impacts (hors reprotoxicité) ne sont constatés que chez les rats mâles et non chez les femelles, ce qui pourrait évoquer une perturbation endocrinienne, mais ce phénomène n'a pas été observé chez le lapin ou la souris.

Cinétique du produit dans l'organisme

Inhalation : processus mal connu chez l'homme. Chez le rat, ce produit semble peu actif via l'air.

Ingestion : suite à son ingestion, le diéthylène-glycol est principalement absorbé dans le tractus gastro-intestinal. Il passe rapidemnet dans le sang (demie-vie sanguine : 3,6 h) et se concentre dansle foie et les reins, puis le cerveau (il franchit aisément la barrière hématoencéphalique, avec un pic de concentration dans le cerveau observé 3 à 4 h après l'ingestion, avec à haute dose un effet narcotique induit), les muscles et le tissus adipeux.

Métabolisation : chez le rat de laboratoire, 14 à 41 % dela dose est métabolisée en acide (2-hydroxyéthoxy)acétique (2-HEAA). Il semble, chez le rat toujours qu'il n'est pas transformé en éthylène glycol, mais des traces d'acide oxalique parfois détectée dans les urines pourraient être due à la diurèse osmotique induite par le caractère hygroscopique de ce produit.

Des actions synergiques probables lorsqu'il y a cocktails de polluants, mais non étudiées;

Toxicité aigue

Chez l'animal la DL 50 par voie orale : de 13,3 à 26,5 chez le rat et la souris, 7,8 à 14 g chez le cobaye, 9g/Kg chez le chien et 3 g chez le chat. Symptômes communs à toutes les espèces de mammifères : narcose, refus des aliments, soif, puis à haute dose : dyspnée, prostration, coma (coma urémique, induite par une de diurèse accrue suivie d'une oligurie et anurie), hypothermie avec phase et mort 2 à 7 jours après l'administration.
Curieusement, l'exposition par l'air (8 h dans atmosphère saturée en éthylène-glycol) ne tue pas les rats et semble sans effets iritants pour la peau ou l'œil.

Chez l'homme les données manquent, mais les symptômes observés (en termes de toxicité aiguë) sont les mêmes que chez l'animal.

Toxicité chronique et faibles doses

La toxicité chronique du diéthylene glycol a été étudiée chez le rat : (avec 4 % de produit dans la nourriture (2 400 mg·kg-1·j-1) sur 2 ans, on observe :

  • une croissance ralentie des jeunes rats
  • une hématotoxicité associée à des lésions rénales (atrophie tubulaire, cylindres hyalins, concrétions cristallines dans les tubules, infiltration lymphocytaires et début de fibrose)
  • des lésions hépathiques : atrophie centrolobulaire ou diffuse, prolifération des canalicules biliaires, dégénérescence graisseuse.
    30 % des rats mâles développent en outre des calculs vésicaux composée à 75 % de phosphates cristallisés sur un noyau d'oxalate de calcium. (non observé chez le lapin ou le chien expérimentalement exposé en laboratoire)

Cancérogénicité

Pour l'exposition au produit seul ; elle est probablement rare, indirecte, et conditionnée à une exposition à de fortes doses, mais expérimentalement démontrée chez le rat. 1,7 % des rats exposés à une dose orale de 4% de diéthylène-glycol dans la nourriture durant 2 ans ont développé un cancer de la vessie ; probablement induit par les calculs qui s'y sont formés ; ce serait le facteur « corps étranger » qui aurait induit la tumeur et non le produit lui-même.

Valeur d'exposition professionnelle

En Allemagne le taux max dans l'air est de 10 ppm, soit 44 mg·m-3.

Toxicité des produits de dégradation

A haute température, il se décompose en monoxyde ou dioxyde de carbone, aldéhydes et cétones. Les produits de biodégradation et/ou leurs métabolites dans le sol ou l'humus ne semblent pas avoir été étudiés

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