École normale supérieure (France) - Définition

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Missions et débouchés

La mission d'origine était de former des enseignants pour les différents degrés du système scolaire public français :

  • professeurs agrégés de l'enseignement du second degré pour la rue d'Ulm,
  • professeurs agrégés de l'enseignement féminin du second degré pour Sèvres,
  • maîtres des écoles normales d'instituteurs et inspecteurs de l'enseignement primaire pour Saint-Cloud et Fontenay-aux-Roses,
  • maîtres des écoles nationales professionnelles et des écoles spéciales pour l'ENSET de Cachan.

Dès le XIXe siècle cependant, la rue d'Ulm a eu pour mission principale de former des universitaires par la recherche. Les autres ENS ont été alignées progressivement sur son modèle et ont perdu ainsi la spécificité de leurs débouchés, Saint-Cloud et Fontenay-aux-Roses à la fin des années 1960 (avec notamment l'autorisation de préparer au concours d'agrégation) et Cachan en 1985.

Aujourd'hui, l'enseignement n'est plus l'unique débouché des ENS, et une partie des normaliens ne présente plus l'agrégation : les statuts actuels prévoient que les écoles normales supérieures '« préparent, par une formation culturelle et scientifique de haut niveau, des élèves se destinant à la recherche scientifique fondamentale ou appliquée, à l'enseignement universitaire et dans les classes préparatoires aux grandes écoles ainsi qu'à l'enseignement secondaire et, plus généralement, au service des administrations de l'État et des collectivités territoriales, de leurs établissements publics ou des entreprises. »'

L'importance relative de ces différents débouchés varie d'une ENS à l'autre et d'une discipline à l'autre.

Les ENS en dehors de la France

École Normale Supérieure de Pise (Italie)

Sur le territoire italien, Napoléon Ier a fondé la Scuola Normale Superiore de Pise (ENS de Pise), le 18 octobre 1810, « succursale » de l’École de Paris en Toscane, « pays qui a rendu des services essentiels aux sciences et aux arts ». Cette école, qui a survécu au Risorgimento, fut longtemps la seule grande école d’Italie. Elle a formé de très nombreux Prix Nobel et Présidents de la République italienne. Une convention la relie à sa sœur parisienne depuis 1988 et les échanges sont très nombreux entre les deux écoles, ainsi qu’avec les autres ENS françaises.

La Scuola superiore Sant'Anna de Pise et le Collège Eötvös de Budapest sont également construits directement sur le modèle de l’École de la rue d’Ulm et entretiennent des liens étroits avec elle ainsi qu’avec les autres ENS françaises. La Scuola superiore Sant'Anna de Pise provient d’ailleurs de la fusion en 1967 de la Scuola per le Scienze Applicate A. Pacinotti (fondée en 1951) et du prestigieux Collegio Medico-Giuridico entièrement transféré par la Scuola Normale Superiore à la Scuola superiore Sant'Anna de Pise.

De par les disciplines qui y sont prises en compte, la Scuola superiore Sant'Anna de Pise est plus semblable à l’ENS Cachan qu’à la rue d'Ulm. L’École normale supérieure de Pise en revanche ressemble davantage à l'ENS Ulm. Il existe donc une certaine symétrie entre la vie des deux ENS parisiennes et celle des deux ENS pisantines : d’un côté les sciences pures et les lettres (ENS Ulm et SNS) et de l'autre les sciences appliquées, l'ingénierie, le droit et la gestion (ENS Cachan et SSSA).

Il existe par ailleurs de nombreuses ENS au Viêt Nam (Hanoï, Nha Trang et Tiền Giang), au Maghreb (Fès, Meknes, Tunis, Rabat, Casablanca, Marrakech, Tétouan, Bouzaréah, Constantine et Oran), en Afrique subsaharienne (Nouakchott, Bangui, Parakou, Libreville, Yaoundé, Dakar, Koudougou, Ndjamena et Niamey), à Madagascar (Tananarive) et à Haïti (Port-au-Prince), le plus souvent intégrées à des universités. Le présence du modèle académique des ENS est ici liée à l’implantation coloniale française. Certaines de ces ENS sont membres de l’Agence universitaire de la Francophonie.

Le modèle chinois des « universités normales » se rapproche de celui des ENS. L’Université normale de Chine de l'est (ECNU) a ainsi signé un partenariat avec les quatre écoles normales supérieures françaises, qui ont ouvert à cette occasion une antenne à Shanghai. Des universités normales chargées de la formation de professeurs existent par exemple à Canton (Chine du sud), à Pékin et à Nankin.

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