Économie d'énergie - Définition

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Maîtrise de l'énergie

Faire le DPE (diagnostic performance énergétique) de votre logement est un bon moyen de se rendre compte de ce que vous consommez comme énergie et des solutions pour diminuer cette consommation. Vous pouvez vous même faire votre DPE en visitant le site suivant DPE. La maîtrise de l'énergie (MDE) regroupe les techniques permettant de diminuer la consommation d'énergie d'un bâtiment, d'un territoire, d'un pays, dans un souci d'économies financières (maîtrise des coûts) et de réduction de l'empreinte écologique. On parle aussi d'utilisation rationnelle de l'énergie (URE).

Le proverbe « L'énergie la moins chère est celle qu'on ne consomme pas » pourrait résumer les démarches qui vont dans le sens de la MDE, si l’objectif ultime était le profit financier. « L’énergie qu’on ne consomme pas est celle qui peut améliorer la vie humaine » pourrait être la devise de ceux qui veulent vraiment avancer dans les économies d’énergie.

Les mesures de maîtrise de l'énergie, par la sobriété et l'efficacité énergétiques, peuvent être prises à différents niveaux :

  • au niveau individuel et familial (en diminuant le chauffage, en renonçant à la climatisation, aux voyages lointains, à une partie des achats de produits importés par avion, etc.) ;
  • au niveau local ou communal (amélioration des transports en commun, bicyclettes en libre usage [«Vélib»] incitations à renoncer aux trajets pendulaires individuels, chauffage par quartier, avantages aux industries peu polluantes) ;
  • au niveau national (fiscalité incitative d’économies, lois anti-pollution, mesures pour favoriser le rail et les transports fluviaux au détriment de la route, encouragement à une agriculture moins mécanisée donc moins polluante et moins destructrice des sols) ;
  • au niveau international (Nations Unies), en particulier pour stopper la progression des transports aériens et faire reculer ceux-ci, par une fiscalisation internationale du kérosène – dans ce domaine rien n’est fait, et les avions, qui ne paient aucun impôt sur le CO qu’ils émettent, sont parmi les plus gros pollueurs de la planète.

Selon de nombreux organismes français tels l'ADEME ou le CLER, il s'agit d'une démarche essentielle pour une politique énergétique en faveur des énergies renouvelables. Selon l'initiative allemande Aktion Klimaschutz, la maîtrise de l'énergie permet de contribuer à la protection du climat.

Un système intelligent de gestion d'énergie (SIGE) permet de gérer l'énergie d'un bâtiment et de réduire les gaspillages d'énergie.

Exemples de moyens de lutte individuelle contre les gaspillages

  • En hiver, réduire le chauffage de son domicile afin de ne pas dépasser 19 °C permet des gains importants. Selon Le Monde en 2008, "une augmentation de 1° augmente de 20% les dépenses de chauffage."
  • ne pas laisser des appareils électroniques en veille et éteindre son ordinateur le soir. Le milliard d'écrans d'ordinateurs existant dans le monde consommerait autant d'électricité que la Suède (130.000 gigawattheure).
  • Eviter autant que possible le recours à la climatisation, notamment en utilisant des stores/pares soleil, grâce à la ventilation nocturne (forcée ou non), en réduisant les apports de chaleur interne (lumières, fours, machines...)
  • Limiter sa consommation en termes généraux (par exemple, une feuille de papier représente l'équivalent en énergie d'une heure de fonctionnement d'une ampoule basse consommation. En moyenne, l'énergie dépensée pour la construction d'une voiture équivaut à la consommation de celle-ci pendant 50 000 kilomètres)
  • Préférer les appareils mécaniques aux appareils électriques.
  • Eteindre la lumière dans les pièces non occupées.
  • Les détecteurs à infrarouge permettent d'allumer la lumière uniquement si la pièce est occupée.
  • Choisir une automobile à basse consommation, ou un véhicule électrique.
  • Repérer et éliminer les pertes d'énergie . Un réseau de chaleur limite les fuites thermiques avec l'utilisation d'isolants ; les chaudières et les fours sont à régler de façon à obtenir une combustion optimale.

Exemples relatifs à la conception et à la construction de bâtiments en prenant en compte l'énergie

L'architecture bioclimatique ou les Bâtiments Basse Consommation combinent plusieurs techniques destinées, dès la conception, à la réduction de la consommation, notamment :

  • isolation (murs, fenêtres et combles),
  • inertie thermique des parois (grâce à une isolation extérieure par exemple),
  • utilisation du soleil (favoriser les ouvertures orientées au sud),
  • utilisation d'une ventilation centralisée (VMC),
  • étanchéité à l'air ...

Sur les installations à construire, l'économie d'énergie peut se chiffrer à 30-40 %, parfois même jusqu'à 60 %.

La conception des bâtiments selon les principes de l'architecture bioclimatique et de maison passive permet des économies énergétiques majeures, préalable nécessaire à l'utilisation des énergies renouvelables.

Réduction de consommation des installations industrielles existantes

Pour les systèmes de préchauffage d'air par des fumées, sur les fours de distillation, on peut rentabiliser les investissements en moins de deux ans. Si la raffinerie se trouve dans une zone, où il existe d'autres raffineries chez les confrères (Rotterdam, Singapour), on peut également envisager l'exploitation des synergies énergétiques entre confrères.

Dans les systèmes d'utilités (vapeur/électricité, réseau fuel gaz, eau de refroidissement, air comprimé), ainsi que dans les unités de traitement (choix des catalyseurs, objectif normatif des consommations d'énergie, simulation de procédés, fours pilotes, aide à la conduite des unités…) des économies substantielles sont réalisables.

Souvent, l'efficacité énergétique est soutenu par de réseau de capteurs sans fil, comme le montre l'exemple du Japon.

Mise à jour dans l'industrie

Les équipements industriels ont tous été conçus avec le baril de pétrole brut à 20 dollars. Or en 2007 le baril s'échange à un prix supérieur à 90 dollars , et actuellement (mai 2008) se situe au-delà de 137 dollars. La place de l'énergie dans l'industrie a fortement changé ; la conception des équipements industriels doit être adaptée et optimisée.

Pour les équipements industriels existants, une analyse minutieuse doit identifier les "sources" c'est-à-dire les flux qui permettent de récupérer de l'énergie inexploitée et à l'opposé identifier les "puits" c'est-à-dire des flux qui permettent de réinjecter l'énergie ainsi récupérée sur les sources à la place des énergies primaires en général fossiles. Une fois les "sources" et les "puits" identifiés, la tâche est de trouver les couplages qui vont permette de revaloriser l'énergie des "sources" sur les "puits", ceci avec un TRI (Temps de Retour sur Investissement) court terme.

Renonciation à une activité ou diminution de celle-ci

Plusieurs pistes peuvent être tracées de gaspillages collectifs d'énergie, notamment :

  • Climatisation, chauffage et éclairage de locaux peu utilisés,
  • escalators, navettes fonctionnant en continu sans passager,
  • diffusion de documents-papier peu lus,
  • nettoyage de locaux non utilisés,*
  • courts séjours professionnels (voyages « d’affaires » ou « séminaires ») ou de loisirs,
  • achat et entretien de véhicules sans commune mesure avec leur usage,
  • emballage toujours plus sophistiqués des produits,
  • « standby power » ou consommation d’appareils en veille.
  • Limiter à 100 kilomètres heures la vitesse sur les autoroutes permettrait des économies importantes, selon l'AIE.

Toutes les économies décrites ci-dessus pour des entreprises sont transposables pour les particuliers.

Économies dans le secteur de l'informatique

Les professionnels de l'informatique se sont rendu compte que les centres de données consommaient de plus en plus d'énergie, essentiellement de l'électricité. Le gouvernement américain a lancé depuis 1992 un programme d'énergie appelé Energy Star, afin d'endiguer la croissance de la consommation d'énergie des ordinateurs. Les performances des ordinateurs sont de plus en plus évaluées en termes d'efficacité énergétique, selon des critères de performance par Watt. Par exemple, le Green500 List classe les superordinateurs du TOP500 selon ces critères, en FLOPS par Watt.

Exemple de changements législatifs

En France, la Loi Programme des orientations de la politique énergétique du 13 juillet 2005 (dite Loi POPE) établit les économies d'énergie comme la priorité absolue de la politique énergétique française. Elle définit des mesures purement nationales (certificats d'économie d'énergie, par exemple) tout en transposant toutes les directives européennes en œuvre dans le domaine à cette date.

De nouvelles démarches techniques (HQE) et plus collaboratives (Agenda 21, Grenelle de l'Environnement en France) émergent. Outre une fiscalité encourageant les économies d'énergie (bonification des prêts, assouplissement des conditions d’épargne-logement quand les travaux sont à visée énergétique).. des pistes nouvelles se dessinent, dont par exemple un encouragement à grande échelle à gager les futures économies d’énergie pour financer les travaux (sous forme de « contrat de performance énergétique » par lesquels un « tiers investisseur » (l’entreprise qui réalise les travaux) se finance avec le revenu issu des économies réalisée. Le Grenelle de l'environnement a en octobre 2007 repris cette propositions, avec pour les particuliers, un système « simple et forfaitisé ».

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