Église Matthias de Budapest - Définition

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Introduction

Église Matthias de Budapest
Vue générale de l'édifice

Nom local Mátyás templom
Latitude
Longitude
Pays Hongrie  Hongrie
Ville Budapest
Culte Catholique
Type Collégiale
Début de la construction 1255
Fin des travaux 1896
Style(s) dominant(s) Gothique, Néo-gothique

L'église Matthias (en hongrois : Mátyás templom) est l'un des principaux sanctuaires catholiques de Budapest, la capitale de la Hongrie. Officiellement consacrée à Notre-Dame-de-l'Assomption, elle est reconstruite à de multiples reprises. Elle sert de cadre aux cérémonies du couronnement de plusieurs souverains hongrois et doit son appellation actuelle à l'un d'entre-eux, Mátyás Hunyadi, dit Mathias Corvin (1458-1490).

Transformée en mosquée durant l'occupation ottomane, elle souffre des combats pour la libération de Buda et est reconstruite à plusieurs reprises depuis lors.

Elle doit son apparence actuelle à l'architecte Frigyes Schulek, lequel dirige une campagne de restauration en profondeur entre 1873 et 1896.

Histoire

Si la tradition fait remonter la fondation d'un premier sanctuaire au règne du roi Étienne Ier, au début du XIe siècle, la construction de l'édifice actuel débute plus de deux siècles plus tard, vers 1255, sous le règne du roi Béla IV. Plus de vingt ans sont nécessaires à l'achèvement de l'église, laquelle est consacrée en 1279.

En 1309, l'église voit la messe de couronnement du premier roi de la Maison d'Anjou, Charles-Robert Ier, après le sacre de ce dernier à Székesfehérvár. L'archevêque d'Esztergom, Tamás, ainsi que le légat pontifical Gentilis de Monteflorum président la cérémonie. En 1342, les funérailles du souverain sont également célébrées en ce même lieu.

L'église est agrandie sous le règne du roi Louis le Grand (1342-1382). C'est à cette époque qu'est réalisé le portail du faux croisillon sud, dit « porte de Marie ». Les voûtes des collatéraux sont surélevées, transformant le sanctuaire en église-halle. En 1384, le clocher de l'église s'effondre au cours d'un office, sans toutefois causer de victimes. Une nouvelle campagne de reconstruction intervient sous le règne du roi Sigismond de Luxembourg, au cours de laquelle sont notamment adjointes aux collatéraux deux absidioles hémicylindriques. Victimes de déprédations ultérieures, celles-ci ont aujourd'hui disparu.

Le 23 mars 1456, l'église paroissiale devient officiellement église collégiale. Deux ans plus tard, elle accueille le roi nouvellement élu Mathias Corvin, lequel fait dire une messe d'action de grâce à son arrivée à Buda. Au cours de son règne, il agrandit et embellit l'édifice. Il ordonne la construction du nouveau clocher de la collégiale : la « Tour Mátyás », laquelle est achevée en 1470. Les noces du souverain y sont célébrées à deux reprises : une première fois avec Catherine de Poděbrady, princesse de Bohême, puis après le décès de cette dernière, avec Béatrice d'Aragon.

La chaire de l'église Matthias

La ville de Buda subit une première attaque ottomane en 1526. À l'issue de ce raid dévastateur, l'église est la proie des flammes. Le trésor de la collégiale est évacué par bateau jusqu'à Bratislava. Après plusieurs années de résistance aux armées ottomanes, Buda tombe finalement le 2 septembre 1541. L'église est alors transformée en mosquée, prenant officiellement le nom de « Suleyman Djami » ou « Mosquée de Soliman », hommage au sultan victorieux. Conformément aux prescriptions de l'Islam, les statues de saints sont ôtées, tandis que des sajjad viennent recouvrir le sol et les murs du sanctuaire et qu'un mirhab est aménagé dans le mur sud. Une statue de la « Vierge à l'enfant » est « emmurée » de façon à ne pouvoir être vue des fidèles. Le sanctuaire reste affecté au culte musulman jusqu'en 1686.

Cette année là, les armées chrétiennes conduites par le prince Eugène de Savoie reprennent la ville. Après un long siège, une canonnade entraîne des fissures de l'un des murs de l'église, laissant apparaître la statue de la Vierge emmurée plus d'un siècle plus tôt. Cet épisode, considéré par les chrétiens du temps comme le « Miracle de Buda » aurait contribué, selon la légende, à démoraliser les ottomans.

À l'issue de la bataille, l'église est ruinée. Le roi Joseph Ier attribue le sanctuaire aux jésuites, lesquels se chargent de sa reconstruction. De part et d'autre de la façade sont édifiés un collège et un séminaire, dont les travaux sont achevés en 1714. Le clocher se voit couronner d'un dôme. En 1723, un incendie ravage ce dernier, qui s'effondre sur les voûtes de la nef. La tour, cette fois couronnée d'un bulbe, est reconstruite en 1737. En 1841, le bulbe est remplacé par un toit de tuiles plates.

Le 8 juin 1867, l'église sert de cadre au couronnement de François-Joseph Ier et de son épouse Élisabeth de Wittelsbach, dite « Sissi », comme roi et reine de Hongrie. C'est au cours de cette cérémonie, présidée par le cardinal János Simor, qu'est jouée pour la première fois la « Messe du couronnement » de Franz Liszt, que le compositeur dirige lui-même.

Une grande campagne de reconstruction est ordonnée par le souverain. Confiée à l'architecte Frigyes Schulek, elle débute en 1873 et n'est achevée que plus de vingt ans plus tard, en 1896. Les ornements baroques sont supprimés. Une partie de l'édifice est reconstruite dans un style néo-gothique inspiré de l'architecture du XIVe siècle.

Le 30 décembre 1916, le cardinal János Csernoch préside la cérémonie du couronnement du dernier roi de Hongrie, Charles IV, et de son épouse la reine Zita. Son règne éphémère s'achève avec la Première Guerre mondiale. Exilé en 1918, il meurt en 1922 et est béatifié en 2004.

Le chevet de l'église Matthias

Le siège de la ville par les armées soviétiques, durant la Seconde Guerre mondiale, cause de sérieux dégâts à l'édifice. Les allemands transforment la crypte en « bunker » de fortune. À l'issue du conflit, l'église est fermée par les autorités communistes.

Promise à la démolition, l'église est pourtant restaurée à partir de 1950. Les travaux s'achèvent en 1970.

En visite pastorale en Hongrie, le pape Jean-Paul II célèbre un office dans l'église le 19 août 1991.

Trois ans plus tard, le 24 juin 1994, une bombe explose à proximité de l'édifice, endommageant partiellement plusieurs vitraux de la chapelle Saint-Étienne.

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