Église Saint-Pierre d'Aulnay - Définition

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Historique

Aulnay sur la Via Turonensis

Dès avant le milieu du XIe siècle, le sanctuaire d'Aulnay — un édifice antérieur à l'actuel — relève du monastère bénédictin de Saint-Cyprien de Poitiers, comme l'atteste le cartulaire de cette abbaye. Cette appartenance est encore confirmée en 1119 par le pape Calixte II. En 1122 (date d'une nouvelle bulle du pape) ou un peu avant, le lieu est transféré au chapitre de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers. Ce sont les chanoines de Poitiers qui vont décider d'édifier l'église actuelle, en lançant sans doute le chantier peu après leur acquisition, même si aucun écrit ne mentionne cette construction. Ils garderont la jouissance du lieu jusqu'à la Révolution.

Le mur sud de la nef

L'église n'est que peu touchée par les aléas de l'histoire. Placée sur l'une des principales routes conduisant à Saint-Jacques-de-Compostelle (la via Turonensis), elle reste longtemps une étape sur le chemin des pèlerins, à mi-chemin entre Poitiers et Saintes.

Au contraire de nombre d'églises de la région, le sanctuaire sort indemne des combats qui opposent durant plus d'un siècle armées françaises et anglo-aquitaines. Il doit cependant subir d'important travaux de soutènement à partir du XVe siècle, la pression exercée par le clocher (imprudemment augmenté d'un étage et d'une flèche en pierre au XIVe siècle) faisant craindre pour l'intégrité de l'édifice. C'est vers cette époque que sont ajoutés une série de contreforts aux angles de la façade occidentale ainsi que de part et d'autre du portail principal.

Dans le même temps, deux chapelles seigneuriales sont édifiées aux abords du portail. L'une d'elle, aménagée pour accueillir les fonts baptismaux, reste en place jusqu'au tout début du XIXe siècle.

Au moment des guerres de religion, les huguenots, suivant l’iconoclasme prôné par Jean Calvin, suppriment quelques têtes sculptées au portail ouest. À peu près à la même époque, l'accès principal (porte occidentale) est condamné afin de renforcer la structure de l'édifice. Le portail sud devient l'unique entrée du sanctuaire jusqu'à ce que l'évêque de Poitiers Martial Louis de Beaupoil de Saint-Aulaire décide d'entamer une campagne de restauration radicale à partir de 1756, campagne poursuivie jusque vers 1769-1770 par son successeur Jean-Baptiste Luc Bailly. C'est durant cette période que le clocher est amputé d'un étage et de sa flèche en pierre, au profit d'une couverture plus légère. En 1758, il accueille une nouvelle cloche[réf. incomplète].

L'église est de nouveau victime de quelques déprédations durant la période révolutionnaire. Le 9 décembre 1792, les autorités municipales décident d’ôter la statue équestre de l'empereur Constantin qui ornait jusque là la façade occidentale. Rendu au culte au moment du concordat de 1801, le sanctuaire apparaît comme « très insalubre » et doit faire l'objet de nouveaux travaux de restauration[réf. incomplète].

Protections

L'église est classée patrimoine mondial de l'humanité depuis 1998

La commission des monuments historiques est créée le 29 septembre 1837 afin d'inventorier les monuments devant bénéficier en priorité d'une protection en raison de leur intérêt patrimonial. Elle fait paraître en 1840 une première liste comprenant plus de mille monuments dont l'état nécessite des travaux d'urgence et qui sont de ce fait classés d'office comme monuments historiques. Parmi ceux-ci figure l'église Saint-Pierre, qui peut dès lors bénéficier des subsides de l'état nécessaires au démarrage d'une campagne de restauration.

Les travaux ont lieu en plusieurs tranches, le chantier principal (restauration du parement de la façade occidentale, du mur nord de la nef et du chevet) étant conduit au cours des années 1854 à 1857 sous la direction de l'architecte Paul Abadie.

Une seconde campagne d'envergure a lieu en 1910 (remplacement d'une partie du parement extérieur du clocher et de la façade occidentale). De 1968 à 1975, une campagne de restauration permet la mise hors d'eau de l'édifice (réfection des charpentes du clocher et reprise de la couverture du toit) et la consolidation du croisillon sud (restauration de la corniche et des sculptures du portail). En 1989, la façade sud est nettoyée.

En 1997, la direction de l'architecture et du patrimoine présente un dossier d'inscription auprès du comité du patrimoine mondial afin de tenter d'obtenir le classement des principaux chemins français de Saint-Jacques-de-Compostelle au titre de la convention internationale pour la protection du patrimoine culturel et naturel.

69 sites présentant « un intérêt architectural important » sont répertoriés, dont trois en Charente-Maritime : la basilique Saint-Eutrope de Saintes, l'hôpital des pèlerins de Pons et l'église Saint-Pierre d'Aulnay. Le classement au patrimoine mondial de l'humanité de l'ensemble des sites proposés intervient l'année suivante, le 5 décembre 1998.

La plaque rappelant ce classement est placée à l'entrée nord-ouest de l'enceinte et fut dévoilée le 25 mai 2002 par le maire d'Aulnay, Jean-Mary Collin, en présence de la conseillère générale, Bernadette Guillard, et du vice-président du Conseil général, Xavier de Roux.

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