Ergomotricité - Définition

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Objectifs

L'objectif de l'ergomotricité est de donner les moyens à l'homme de maîtriser ses gestes et ses mouvements sur les lieux de travail. Il faut qu'il soit capable de faire une analyse mentale de sa propre motricité, afin qu'il apporte une réponse motrice juste et sécurisée sur son poste de travail. L'opérateur doit être capable par l'analyse des situations de faire une évaluation des risques professionnels afin d' agir sur la maîtrise et la gestion de ces risques. Dans de très nombreux cas, l'opérateur rencontre de nombreuses difficultés, (habitudes, automatismes, stéréotypes moteurs) il devra répondre par une anticipation motrice et de comportement tout en tenant compte de l'évolution potentielle de l'action auquel il est confronté. Depuis 35 ans, les services de sécurité, les comités d'hygiène de sécurité et des conditions de travail des entreprises ont démontré que, sur les lieux de travail, l'accident dû au comportement physique de l'homme intervient souvent dans le cadre d'actions motrices qui auraient pu être supprimées - mouvements et déplacements inutiles, gestes perturbateurs et consommateurs d'énergie et souvent ralentisseurs d'efficacité. Dans de nombreux cas l'homme devra lutter contre des gestes parasites (syncinésies) provoqués par de mauvaises attitudes et de mauvaises coordinations. L'opérateur agira en fonction de plusieurs objectifs : préserver son intégrité physique, et si possible l'améliorer, en laissant intacte la faculté de s'adapter à la nouveauté. Il faut diminuer la pénibilité du travail (la charge physique, la charge mentale). Réduire les contraintes du travail et des activités extra-professionnelles (accidents du travail, inadaptations, attitudes perturbatrices....). Augmenter les facteurs d'adaptabilité et de disponibilité.

Différents paramètres d'observations.

- Comment le travailleur se "voit" comment il "exécute" son travail par rapport à son schéma corporel ? - Comment le travailleur "voit" son poste de travail, comment il se "situe" par rapport à ce qu'il voit, par rapport à son milieu professionnel, par rapport aux autres ? - Comment le travailleur "pense" son travail, comment il "agit" par rapport à ce qu'il pense, comment il se différencie de sa machine ?

Les postes de travail, sont trop souvent conçus sans tenir compte de ce qui se passe en aval et en amont de la fabrication. Seul le geste professionnel est considéré, à tort, comme acte de production. L'ergomotricien spécialiste des comportements, analyse et intervient pour réguler l'ensemble de ces données. Il agit sur la perception, l'identification du milieu d'évolution de l'opérateur, pour organiser, mémoriser, et partager les résultats des savoirs. Après ces différentes analyses motrices, il conceptualise et aménage un nouveau poste de travail tout en permettant au travailleur, un "grand angle" de travail d'observation et un champ important d'évolution. On enregistre aujourd'hui 3 niveaux d'intervention :

- 1) LE POSTE DE TRAVAIL est un milieu trop standardisé, banalisé, sécurisé, où l'acte moteur se déroule dans un cadre immobilisé, avec des enchaînements programmés avec la création induite de stéréotypes psychomoteurs très performants. (Ex: poste informatisé, travail sur machine-outil...) Le comportement y est très souvent automatisé. On enregistre un (Taux de fréquence d'accidents faible, mais avec un taux de gravité d'accidents important). Le travailleur se trouve en situations psychomotrices marquées par l'absence de communications praxiques importantes.

- 2) PÉRIPHÉRIE DU POSTE DE TRAVAIL aussi bien en aval qu'en amont de l'opération, l'absence d'aménagement du milieu et les interactions sociomotrices sont un lieu de causes accidentelles (taux de fréquence d'accidents important, taux de gravité d'accidents moyen) le milieu est en mouvement et peu sécurisé. L'opérateur se trouve en situations sociomotrices importantes marqués par la présence de communications praxiques. IL est en recherche constante d'informations, il doit évaluer, scruter le milieu qui l'entoure et doit trouver des indices pertinents qui lui permettront d'adopter la meilleure stratégie d'action. Il agit trop souvent avec des automatismes préalablement utilisés. Il s'adapte mal aux fluctuations du milieu. L'accident y est grave et très fréquent. On y rencontre surtout des accidents du travail liés au déplacement et à la manipulation.

- 3) HORS DU POSTE DE TRAVAIL L'opérateur est éloigné de son poste de travail, il pénètre dans un milieu inhabituel fait d'incertitudes. Il est privé d'actions stéréotypées, il se trouve en situation de communication directe. Ce milieu à risques l'oblige à être plus vigilant, il invente maladroitement une nouvelle analyse motrice qui devient à son tour accidentelle.

La synthétisation du mouvement, la miniaturisation de la production provoquent une intériorisation des actions physiques et des actes mentaux chez l'opérateur. Celui-ci n'est plus à même de libérer l'énergie vitale qui se crée autour du corps, lien entre le milieu et le mental. Le risque d'accident se manifeste précisément lorsqu'il y a rupture entre corps et milieu. Le rythme d'autorégulation est perturbé et il y a relâchement du système de perception et de la transmission des stimuli. Avec un niveau de vigilance ainsi réduit (l'inattention et la maladresse en sont deux manifestations fréquentes) le milieu devient dangereux pour l'opérateur. Son état psycho-énergétique reste au centre de toute intervention ergomotrice.

Le concept de l'ergomotricité est d'agir sur la charge relative du travail (en fonction du niveau d'exigence énergétique de la tâche et la capacité énergétique et du savoir du sujet). Pour atteindre les objectifs il faut agir en même temps sur les milieux et sur l'homme afin de rendre nulle LA CHARGE RELATIVE DE TRAVAIL. Il faut provoquer une synergie additive entre une réponse techno-centrée (actions techniques, actions organisationnelles) et une réponse anthropo-centrée (savoir-faire gestuel et technique du mouvement).

L' ÉDUCATION ERGOMOTRICE s'efforce d'obtenir :

  • La conscience du corps propre (intériorisation des sensations relatives à telle ou telle partie du corps.
  • La maîtrise de l'équilibre, des conduites perceptivo-motrices. L'indépendance des différents segments, (jambes, tronc, bras).
  • La maîtrise des principes de sécurité pour soulever une charge (Fixation de la colonne vertébrale - Appuis stables - Orientation et mobilité des pieds - Superposition des centres de gravité - Action primordiale des jambes). Ces principes ergomoteurs s'appliquent dans toutes les manutentions "dites manuelles" d'objets et de matériels dans les entreprises ou dans les professions de santé (manutentions de malades).
  • Le contrôle puis l'efficacité des diverses coordinations globales, segmentaires et oculo manuelle, afin de lutter contre les syncinésies (mouvement qui s'effectue dans une partie du corps au moment ou s'effectue un mouvement volontaire ou réflexe dans une autre partie du corps).
  • Le contrôle de l'inhibition volontaire et de la respiration.
  • Le réglage et organisation des postes de travail, des postures assises, des rythmes de W avec des temps de récupération. L'exercice rythmé est économique ; grâce à l'alternance des temps forts et faibles, de l'effort et du relâchement, on enregistre un intérêt incontestable dans l'activité de travail.
  • La gestions des flux.
  • La maîtrise du schéma corporel à l'orientation spatiale. L'image corporelle, l'image du moi physique s'édifie grâce aux impressions kinesthésiques, labyrinthiques et surtout visuelles.

Grâce à cette méthodologie d'observation d'anti-échec, d'actions participatives, de mise en adéquation "Corps-milieu" les accidents d'inadaptations (Manipulations - manutentions dites manuelles - déplacements de plain pied ou de hauteur) ont diminués de 40 à 60 %. (compte rendus d'entreprises). Dans tous les cas la productivité qualitative a été placée en tête des objectifs opérationnel. Les troubles musculosquelettiques et les douleurs lombaires ont largement diminués. Le taux de fréquence (Nombre d'accidents / 1000000 d'heures de travail) diminue de 55 à 65 %. (Rapport d'entreprises).

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