Ernest-Charles Lasègue - Définition

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Introduction

Ernest-Charles Lasègue, né le 5 septembre 1816 à Paris et mort le 20 mars 1883 dans la même ville est un médecin français. Médecin des Hôpitaux de Paris, il a marqué de son empreinte la psychiatrie française.

Charles Lasègue (1816-1883)

Biographie

Ernest-Charles Lasègue est le fils d'Antoine Lasègue, botaniste, bibliothécaire de Benjamin Delessert qui avait une situation très modeste. Il sent très vite la nécessité de se faire rapidement une situation. Il étonne ses maîtres du Lycée Louis-le-Grand par ses capacités et il fut lauréat du concours général. En 1838, il est licencié ès-lettre, il a vingt deux ans. Son professeur de philosophie, Victor Cousin, l’ayant pris en amitié, lui proposa un poste de répétiteur dans la classe même où il avait été élève. Ses appointements étaient maigres et il eut l’idée d’ouvrir, avec l’aide de sa mère, une pension qui prit le nom d’ « Institution des pères de famille » dans laquelle ils accueillirent les élèves du lycée ; à ce titre, Charles Baudelaire, dont Charles Lasègue était répétiteur de philosophie, résida dans l’institution.

Partageant la vie des étudiants du Quartier latin, Charles Lasègue s’était lié d’amitié avec Claude Bernard ; ce dernier, arrivé à Paris en 1834, avait été reçu interne en 1839 et avait pris ses fonctions dans la service des aliénés de Jean-Pierre Falret à l’ Hôpital de la Salpêtrière ; il habitait dans la rue de l’Ancienne Comédie et Lasègue, non loin de là, rue du Vieux-Colombier : entre le licencié ès-lettres, féru de philosophie et le psychiatre, les sujets de conversation ne manquaient pas, y prenait part, Bénédict Augustin Morel qui était également interne chez Falret. C’est ainsi que Lasègue fut convié à suivre la visite des malades à la Salpêtrière : l’accueil du patron fut des plus chaleureuses : « Je n’ai jamais rencontré un homme qui m’ait autant étonné par la fécondité de son intelligence et la multiplicité de ses idées ».

Le passage à la Salpêtrière et l’influence de Falret décidèrent Lasègue à s’inscrire à la faculté de médecine, le 4 octobre 1839 et c’est avec ardeur qu’il entreprit ses études, mais il ne passa jamais l’internat des hôpitaux. Jusqu’alors, Lasègue n’avait aucune orientation particulière lorsqu’il rencontra Armand Trousseau : saisi d’admiration, il se rapprocha de celui dont il allait devenir l’élève préféré. Trousseau fut séduit par les brillantes qualités de son admirateur et une amitié sincère s’établit entre eux. Il soutint sa thèse, le 25 février 1843 avec pour sujet «De Stahl et de sa doctrine médicale ».

Moins d’un an après l’obtention de son diplôme, Lasègue se présenta, sans succès, à l’agrégation et soutint une thèse « Des altérations du sang dans les maladies inflammatoires et dans les affections dites typhoïdes » : ce sujet le fera choisir pour une mission d’étude en Russie méridionale pour y étudier une épidémie de choléra. Il en profita pour visiter des maisons d’aliénés et le rapport qu’il rédigea le fit désigner comme inspecteur adjoint des établissements d’aliénés ; à ce titre, il fut amené à visiter des maisons spécialisées dans le traitement des malades psychiatriques dans diverses villes de province.

De 1852 à 1854, il est chef de clinique chez Trousseau, agrégé en 1853 après une thèse sur « Les paralysies générales », il est nommé médecin du bureau central. La même année, il succède à Jacques Raige-Delorme comme rédacteur en chef des Archives générales de la médecine : il gardera cette fonction jusqu’à sa mort et il placera les Archives à un haut niveau scientifique.

De 1858 à 1860, Lasègue suppléa Gabriel Andral à la chaire de pathologie générale (où il enseigna les maladies nerveuses et mentales) et dont il obtint la succession le 9 février 1867. Entre 1859 et 1862, il fut chef de service à l’hôpital de Lourcine, à la Salpêtrière, à l’ Hôpital Saint-Antoine puis à l’ Hôpital Necker. A partir de 1862, il partagea avec Legrand du Saule la consultation de la préfecture de police (la future infirmerie spéciale du Dépôt). Le 11 décembre 1869, il fut nommé professeur de clinique médicale et de thérapeutique générale et il s’installa à l’ Hôpital de la Pitié où il restera jusqu’à sa mort en 1883.

Chevalier de la Légion d’Honneur en 1871, Lasègue avait assez peu le goût des assemblées et il ne se décide que fort tard à entrer à l'Académie de médecine où il est élu en 1876. En 1883, c'est en tant que président du jury d'agrégation qu’il fait sa dernière apparition publique : le diabète, dont il était atteint depuis plusieurs années fait des progrès rapides et Charles Lasègue s'éteint au début du printemps en son domicile parisien. Il est inhumé dans la sépulture familiale à Châtillon (Hauts-de-Seine), à coté de son épouse et de ses parents : un médaillon en bronze de Desouches est apposé sur la pierre tombale. Une rue de Chatillon porte son nom.

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