Théorème — La loi de probabilité d'une variable aléatoire réelle est caractérisée par sa fonction de répartition.
Ou bien encore : si deux variables aléatoires réelles ont même fonction de répartition, alors elles ont même loi (et réciproquement).
Sous l'hypothèse
Il faut vérifier que
Le lemme d'unicité des probabilités permet alors de conclure.
Vérifions 1. Soit
Vérifions 2. La tribu engendrée par
On a
Comme
Mais il nous faut surtout démontrer l'inclusion en sens inverse, et, pour cela, démontrer que tout ouvert de
Le premier point résulte de ce que
Le deuxième point tient à ce que
En d'autres termes, si deux variables aléatoires réelles,
alors elles vérifient aussi que pour tout borélien
De plus, elles vérifient que pour toute fonction mesurable
dès que l'un des deux termes de l'égalite a un sens.
Théorème — La fonction de répartition d'une variable aléatoire
Le point 1 découle de la propriété de croissance des mesures de probabilité
Comme
ou encore, équivalemment,
Mais les boréliens
donc le point 2 est une conséquence des axiomes des probabilités. Comme
Ceci est encore une conséquence des axiomes des probabilités, puisque
Le point 4 découle, de la même manière, de
Comme on l'a dit, les points 1 à 4 sont caractéristiques de la fonction de répartition d'une variable aléatoire réelle
A cause des points 1, 3 et 4, FX est bornée, plus précisément
Comme toute fonction monotone bornée, FX admet en tout point x une limite à gauche FX (x— ) , limite à gauche égale ou non à FX (x) selon que FX est continue en x ou non.
La connaissance de la fonction de répartition permet de calculer la probabilité de tout intervalle
et
Les 5 dernières propriétés découlent de
On appelle atome de la variable aléatoire X tout réel a pour lequel . Ainsi, en vertu de la dernière propriété de la liste ci-dessus,
Propriété — Les atomes de la variable aléatoire X sont exactement les points de discontinuité de la fonction de répartition.
La fonction de répartition d'une variable aléatoire X est donc continue si et seulement si X n'a aucun atome, i.e. si et seulement si
On dit alors que la loi de X est diffuse, ou bien sans atome, et, par extension, que la variable aléatoire X elle-même est diffuse ou sans atome. En particulier, les variables aléatoires réelles possédant une densité de probabilité sont diffuses. Il existe cependant des variables aléatoires diffuses mais ne possédant pas pour autant une densité de probabilité, c'est le cas, par exemple, de la variable aléatoire ayant pour fonction de répartition l'escalier de Cantor.
Notons que l'ensemble des points de discontinuité de FX est fini ou dénombrable, comme c'est le cas pour toute fonction monotone bornée :
Conséquence — L'ensemble S des atomes de la variable aléatoire X est fini ou dénombrable.