Un survol du XXe siècle permet d'avancer plusieurs raisons à l'essor fulgurant de l'informatique :
La deuxième génération d’ordinateurs est basée sur l’invention du transistor en 1947. Cela permit de remplacer le fragile et encombrant tube électronique par un composant plus petit et fiable. Les ordinateurs composés de transistors sont considérés comme la deuxième génération et ont dominé l’informatique dans la fin des années 1950 et le début des années 1960. Malgré l’utilisation de transistors et de circuits imprimés, ces ordinateurs étaient encore encombrants et seulement utilisables par les universités, gouvernements et grandes sociétés. Par exemple, l’IBM 650 de 1954 composé de tubes à vide pesait 900 kg et son alimentation environ 1 350 kg, chacun enfermé dans un module de près de 2,5 m³. Il coûtait 500 000 $ ou pouvait être loué 3 500 $ par mois. De plus sa mémoire n’était que de 2 000 mots de 10 digits.
En 1955, Maurice Wilkes inventa la microprogrammation, désormais universellement utilisée dans la conception des processeurs. Le jeu d'instructions du processeur est défini par ce type de programmation.
En 1956, IBM sortit le premier système à base de disque dur, le Ramac 305 (Random Access Method of Accounting and Control). L'IBM 350 utilisait 50 disques de 24 pouces en métal, avec 100 pistes par face. Il pouvait enregistrer cinq mégaoctets de données et coûtait 10 000 $ par mégaoctet.
Le premier langage de programmation universel de haut niveau à être implémenté, le Fortran (Formula Translator), fut aussi développé par IBM à cette période (Le Plankalkül, langage de haut niveau développé par Konrad Zuse en 1945 n’avait pas encore été implémenté à cette époque.)
En 1959, IBM lança l’IBM 1401 (commercial), qui utilisait des cartes perforées. Il fut le plus grand succès dans l’histoire de l’informatique avec 12 000 unités vendues. Il utilisait une mémoire magnétique de 4 000 caractères (étendue plus tard à 16 000 caractères).
En 1960, IBM lança l’IBM 1620 (scientifique). Il écrivait à l’origine sur des rubans perforés, mais évolua rapidement pour utiliser des lecteurs de cartes perforées comme le 1442. 2 000 unités furent vendues. Il utilisait une mémoire magnétique de 60 000 caractères décimaux. Un exemplaire opérationnel fut longtemps présent au palais de la Découverte.
En 1960, l’IBM 7000 est le premier ordinateur à base de transistors.
La même année, Digital Equipment Corporation (DEC) lança le PDP-1 (Programmed Data Processor). Le PDP-1 était le premier ordinateur interactif et a lancé le concept de mini-ordinateur. Il avait une vitesse d’horloge de 0,2 MHz et pouvait stocker 4 096 mots de 18 bits. Il effectuait 100 000 opérations par seconde. Vendu pour seulement 120 000 $ environ, il était le premier ordinateur accessible sur le simple budget d’un (gros) service sans remonter à la direction générale.
En 1960, la Société d'Électronique et d'Automatisme (SEA) commercialise la CAB500, véritable ordinateur personnel. Ses caractéristiques - interactivité, souplesse d'emploi, compacité et faible prix - la différencient des mainframes de l'époque. Le travail de l'utilisateur est facilité par le langage Programmation Automatique des Formules (PAF), qui traduit les fonctions explicites en langage machine. Plus d'une centaine d'exemplaires sont commercialisés, notamment dans les universités ou les écoles d'ingénieurs, et contribuent à former la première génération d'informaticiens français.
En 1960, les Français Serel OA-1001 [2], sortaient une machine 18 bits +signe +parité, 4 kmots, 100 kHz, purement binaire dédiée au contrôle de processus ou aux calculs scientifiques. Elle sera bientôt suivie par une version plus petite le Serel ODP-505, 3 fois plus rapide..