Histoire évolutive des mammifères - Définition

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Le tournant du Trias

La période d'extinction massive du Trias-Jurassique a éliminé environ 70% des espèces de vertébrés terrestres et la majorité des plantes de surface, avec comme conséquences:

  • l’effondrement de l’écosystème et de la chaîne alimentaire dont le rétablissement se fit en 6 millions d’années environ ;
  • les espèces dominantes furent contestées dans leur niche écologique, y compris les cynodontes qui semblaient être en position de force à la fin du Permien.

Mais les cynodontes furent éclipsés par un antique et obscur groupe issu des sauropsidiens, les archosauriens dont sont membres les crocodiles, les ptérosaures et les dinosaures - donc par conséquent les oiseaux.

Plusieurs explications sont avancées pour cette extinction massive, mais la plus populaire est que le début du Trias était plutôt aride et que les archosauriens avaient une supériorité dans la gestion de leur eau. En effet, tous les sauropsides connus ont une peau avec moins de glandes et excrètent de l’acide urique au lieu de l'urée (comme les mammifères et donc par déduction les thérapsides) qui nécessite moins d’eau pour rester suffisamment liquide.

Le tournant du Trias a été progressif. Dans les premiers temps du Trias, les cynodontes étaient les principaux prédateurs et les Lystrosaurus les principaux herbivores, mais à la mi-Trias, les archosauriens dominent toutes les grandes niches écologiques aussi bien herbivores que carnassiers.

Mais le tournant du Trias a été un élément moteur de l’évolution des cynodontes en mammifères. Les seuls descendants des cynodontes ayant réussi à survivre furent des petits, principalement nocturnes, insectivores.

Le fait d’être des chasseurs nocturnes insectivores a eu comme conséquences :

  • l’accélération de la tendance des thérapsides vers des dents différenciées spécialisées et précisément localisées, à cause de la nécessité de capturer des arthropodes et d’écraser leur carapace (exosquelette) ;
  • la vie nocturne nécessite des avancées en termes d’isolation et régulation thermique pour pouvoir être actif dans la fraicheur de la nuit ;
  • l’acuité des sens devient vitale, notamment ceux de l’ouïe et de l’odorat :
    • l’évolution vers l’oreille interne de mammifère a été accélérée, et simultanément celle de la mâchoire, puisque des os de la mâchoire sont devenus des os de l’oreille interne ;
    • l’augmentation de la taille des lobes cérébraux spécialisés dans le traitement des sens. Les tissus cérébraux ayant une énorme consommation d’énergie, l’augmentation de la contrainte alimentaire favorisa les évolutions sur l’isolation (poils), sur la régulation thermique et sur la nutrition.
  • comme effet négatif, la vue devient moins importante (puisque vivant la nuit) et ceci se retrouve dans le fait que la plupart des mammifères ont une vision des couleurs médiocre, y compris les petits primates comme les lémuriens.

Expansion des niches écologiques au Mésozoïque

Il y a toujours une certaine vérité dans le stéréotype du "petit insectivore nocturne". Récemment on a trouvé, principalement en Chine, certains mammaliens et de vrais mammifères qui étaient plus grands et plus variés dans leurs styles de vie.
Par exemple :

  • Castorocauda, qui a vécu au milieu du Jurassique il y a 164 Ma, long d’environ 43 cm, pour 800 grammes, avec des membres adaptés pour nager et pour creuser, des dents adaptées au poisson.
  • le Multituberculaire, qui survécut pendant plus de 120 Ma (du milieu du Jurassique, il y a 160 Ma, jusqu’au début de l'Oligocène, il y a de 35 Ma), est souvent appelé "le rongeur du Mésozoïque", parce qu'il avait des incisives à croissance continue comme ceux des rongeurs modernes.
  • Fruitafossor, de la dernière période Jurassique il y a environ 150 Ma, était de la taille d'un tamia et ses dents, ses pattes avant et arrières suggèrent qu'il forait les nids d'insectes sociaux pour les manger (probablement des termites, puisque les fourmis n'étaient pas encore apparues).
  • Volaticotherium, à la limite du Jurassique et du Crétacé, il y a 140-120 Ma, est le tout premier mammifère planant connu. Il avait une membrane entre ses membres, comme celle d'un écureuil volant moderne. Cela évoque aussi qu’il était actif principalement le jour.
  • Repenomamus, du début du Crétacé, il y a 128-139 Ma, était un prédateur trapu, semblable au blaireau, qui chassait parfois de jeunes dinosaures. Deux espèces ont été reconnues, l’une de plus d’un mètre de long et pesant environ 12–14 kg, l'autre de moins de 0,5 m de long et pesant de 4 à 6 kg.
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