Institution libre du Sacré-C?ur - Définition

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La première moitié du XXe siècle

Après le départ de Mgr Leblanc, c'est Mgr Lecomte, le petit-neveu d'Albert Lecomte, qui devient Supérieur de 1901 à 1907: "l'âge d'or" de l'Institution. Le chanoine Leleu lui succède : c'est à lui qu'incombera la difficile responsabilité de gérer l'institution pendant les années de guerres et d'occupation.

En effet, le faste de la Belle Époque laisse vite place aux affres de la Première Guerre mondiale. En octobre 1914, la ville de Tourcoing est occupée par les Allemands : les bâtiments de l'Institution sont réquisitionnés par les occupants et les cours ont lieu dans les maisons de particuliers volontaires. De nombreux incidents éclatent entre les soldats allemands stationnés dans les locaux et les élèves qui narguent les Allemands en organisant fréquemment des sortes de « manifestations patriotiques » dans la cour de l'école.

Grande Chapelle

Le supérieur Leleu fait écran entre les exigences de l'occupant et ses jeunes élèves, notamment en ce qui concerne les réquisitions pour les travaux forcés. Ainsi, les relations avec la Fédération universitaire et polytechnique de Lille étant coupées du fait de la guerre, il créa une annexe tourquennoise des Facultés lilloises dont il assuma la direction et la plupart des cours. Les élèves de Terminale quittant l'Institution purent de ce fait devenir étudiants à Tourcoing et échapper aux exactions de l'occupant.

Son opposition farouche aux exigences ennemies lui vaut bien des soucis : le 6 janvier 1918, le chanoine Leleu est déporté en Lituanie par les Allemands ; il a le même sort qu'environ une centaine de notables et personnalités tourquennoises.

Le supérieur Leleu est relâché en juillet 1918, et, en octobre de la même année, Tourcoing est libérée par les armées françaises. L'Institution rentre dans ses anciens locaux et retrouve son train de vie habituel.

170 anciens élèves et professeurs du Sacré-Cœur sont morts pendant la Grande Guerre.

En 1929 et 1931, sous la direction du chanoine Louis Liagre (1928-1931) qui souhaite moderniser l'établissement, les deux longues ailes parallèles (abritant actuellement l'une le lycée, l'autre l'école) sont construites. Elles sont financées en grande partie par l'économe de l'établissement, l'abbé Joseph Flipo.

C'est à cette époque que le Collège de Tourcoing compte parmi ses élèves un certain Raymond Devos.

En 1939, une nouvelle guerre mondiale éclate, qui devait se révéler encore plus terrible que la première. Tourcoing est de nouveau occupée, et la ville devient le quartier général de la XVe armée allemande (en charge du Nord-Pas-de-Calais et de la Belgique). La menace nazie pèse donc lourdement sur la ville : l'ennemi est tout près. De plus, la Gestapo surveille de près la population. Un jour, au petit matin, les soldats allemands débarquent au Sacré-Cœur :

« Il y eut pourtant une très chaude alerte, la matinée où les Allemands vinrent au collège, sur dénonciation, pour y arrêter des jeunes gens réfractaires au service du travail obligatoire (STO) en Allemagne et cachés parmi les membres du personnel. La catastrophe fut évitée grâce à l'abbé Froidure, professeur et préfet de discipline : son calme, son à-propos, sa fermeté, permirent aux jeunes de s'enfuir par les jardins de la paroisse Sainte-Jeanne-d'Arc et au personnel restant de ne pas les trahir, lors des interrogatoires successifs auxquels ils furent soumis. C'est de ce jour que date le service de table par les élèves eux-mêmes : il fallut remplacer au pied levé les domestiques qui s'étaient enfuis et donner l'impression aux enquêteurs allemands que les élèves avaient toujours fait ce travail eux-mêmes ; ils s'en tirèrent si bien que ce service est devenu une tradition qui demeure encore actuellement. »

Un autre évènement mémorable a lieu également à la même époque : les soldats allemands avaient pris l'arrogante habitude de faire des manœuvres militaires à l'intérieur de l'école pensant intimider de cette façon les élèves et le personnel de l'établissement. Or, lors d'une manœuvre allemande dans la grande cour, un élève, Camille Verhelle, s'illustra en faisant un magnifique shoot dans un ballon de football, qui atterrit avec force dans le derrière d'un soldat allemand qui tomba par terre avec grand fracas. Camille Verhelle se cacha dans la masse des élèves, et les soldats, furieux, traversèrent la foule fusil à l'épaule et au pas de l'oie, pour terroriser les jeunes gens. Après ce brillant « acte de patriotisme », le Collège restera tranquille jusqu'à la Libération.

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