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Jack Faust (titre original: Jack Faust) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Michael Swanwick publié en 1997.
A Wittenberg, en Saxe, à une époque non précisée, mais aux allures fortement médiévales, le savant Johannes Wilhelm Faust brûle tous ses livres sous les yeux effarés de son serviteur, le jeune Wagner. Il renie tous les grands maîtres antiques et médiévaux dont les croyances étaient irrationnelles et contredites par la réalité. En proie au désarroi le plus profond, il invoque des puissances supérieures, susceptibles de lui révéler les secrets de l'univers. Pendant son sommeil, un être issu d'une autre dimension de l'univers lui dit qu'il peut lui révéler tous les vérités auxquelles il aspire depuis si longtemps.
Méphistophélès propose à Faust de lui révéler toutes les vérités scientifiques qu'il souhaite et ne semble ne pas demander beaucoup en retour. Il lui demande simplement de regarder la réalité en face, sans jamais détourner les yeux et de toujours écouter ses conseils. Tel un héros de Dostoïevski, Faust ressent l'infini des possibilités lorsque Méphisto lui apprend que Dieu n'existe pas : « Dieu n'existait pas. Tout était donc possible. »
Méphistophélès révèle ses motivations : il souhaite que la race humaine disparaisse en même temps que la sienne, vouée à un inexorable déclin dans une dimension parallèle et ne supportant pas qu'une race inférieure survive à une race supérieure. Le moyen de parvenir à ses fins ? Livrer à l'Homme tous les moyens scientifiques qui lui permettront d'œuvrer à sa propre autodestruction. Faust signe le pacte, persuadé que la fin de l'humanité est évitable et que les êtres humains feront un bon usage des nouvelles connaissances scientifiques à leur disposition. Pourtant, Faust laissera l'humanité décider de son avenir dans une phrase aux accents dramatiques : « Si les hommes ne sont pas capables de relever le défi du savoir, si la seule entrave à leurs instincts les plus vils est l'ignorance, ils méritent le destin qu'ils se forgeront. Je m'en lave les mains. »
Johannes Wilhelm Faust a moins de quarante ans au moment du récit. Ancien médecin militaire pendant la guerre contre la Pologne, ce grand érudit vit à Wittenberg, en Saxe. Il gagne sa vie en donnant des cours pendant le semestre d'hiver et en organisant des examens pour ses étudiants. Au cours du récit, il se fait également appeler docteur Faustus, ou encore Jack Foster par déformation anglophone. Initié aux sciences par Méphistophélès, il signe ses nouvelles inventions du nom de « NeoPrometheus ». Heurtant les connaissances frustes de ses contemporains, taxé d'hérésie et de charlatanisme, Faust subit les pires vexations de la part de ses pairs et doit quitter Wittenberg avec son fidèle serviteur Wagner. Il arrive ensuite à Nuremberg où il rencontre les époux Reinhardt, dont il tombe amoureux de la fille, Marguerite. La famille héberge l'inventeur et finance les premiers travaux industriels de Faust à Nuremberg. Suite à une épidémie de peste, Faust soigne tous les malades qui se réfugient dans le cloître de Sainte-Catherine avec l'aide des sœurs et leur administre les médicaments nécessaires à leur guérison, ce qui le rend très célèbre. Après un sermon énigmatique dans l'église de la paroisse de Marguerite, les deux amants se retrouvent pour leur première étreinte. Après son excommunication, Faust part pour l'Angleterre, accompagné par l'espion Will Wycliff, et quitte Marguerite qui ne souhaite pas abandonner ses parents. Faust écrit à son aimée de longues lettres d'Angleterre dans lesquelles il la conseille sur la bonne gestion de ses usines et l'assure de son amour. Grâce à ses inventions, le flotte anglaise gagne la guerre contre l'Espagne. Ayant appris que Marguerite était en prison, il repart à Nuremberg pour lui rendre visite et tenter de la sauver. Quand il arrive, elle s'est suicidée aux barbituriques de son invention. Désespéré, désabusé, Faust se livre à son destin que lui montre Méphistophélès : il se voit, le bras levé en guise de salut, haranguant la foule devant un drapeau rouge avec en son centre un cercle blanc orné d'un poing noir fermé.
Fille des époux Reinhardt, jeune femme blonde au caractère virginal, Marguerite brode sur le balcon de la maison familiale tandis que Faust s'active dans sa fabrique, lui lançant à la dérobée quelques regards enflammés. Elle se passionne pour l'arithmétique et montre de réelles capacités à gérer l'entreprise familiale. « Marguerite » et « Gretchen » désignent pour la jeune fille les deux facettes de sa personnalité : tandis que Marguerite est sage et réfléchie, Gretchen est espiègle et effrontée. Marguerite inspire à Faust des sentiments d'amour si purs qu'il souhaite attendre jusqu’à ce qu'elle réponde de plein gré et par amour à ses ardeurs. Après leur première étreinte, Faust doit quitter l'Allemagne, car il a été excommunié. De Londres, il lui envoie des lettres dans lesquelles il lui enjoint de connaître d'autres hommes pour son plaisir. Un jour, Marguerite tombe enceinte et, désespérée, elle décide d'avorter. Contrevant aux lois de son pays, enceinte sans être mariée, voulant assassiner son enfant par l'avortement est elle conduite en prison. En proie au repentir pour avoir soutenu une industrie qui a fait de nombreuses victimes, appauvri la population et souillé la nature, elle s'y suicide par empoisonnement avant d'avoir revu Faust.
Méphistophélès a une étrange origine, il dit être l'expression singulière de tout un peuple qui habite dans un monde parallèle de l'univers et qui ne peut communiquer avec Faust que par son esprit. Ces êtres connaissent tous les secrets de l'univers, voient l'avenir, connaissent le passé. Dans leur monde le temps passe plus vite que sur Terre. Ils se disent être une espèce en voie d'extinction, mais ils sont prêts à livrer toutes leurs connaissances à Faust à la seule condition qu'il écoute leurs conseils. Le nom de « Méphistophélès » est également une formule mathématique qui décrit la dimension dans laquelle vit cet être.
Tout au long du récit, Méphistophélès change d'aspect à l'envi et porte des noms aussi divers et variés qu'Abomination, la Bête, etc. Cet être grotesque ne se prive jamais d'allusions pour le moins grivoises accompagnées de gestes obscènes. Il révèle à Faust le passé trouble de ses interlocuteurs pour lui permettre de mieux les manipuler et lui prédit l'avenir pour garantir le succès de ses projets. Comme Faust est le seul à entendre la voix insidieuse de Méphisto et qu'il lui répond parfois à haute voix, son entourage doute de sa bonne santé mentale.