Liparis de Loesel | |||||||||
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Classification classique | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Sous-règne | Tracheobionta | ||||||||
Division | Magnoliophyta | ||||||||
Classe | Liliopsida | ||||||||
Sous-classe | Liliidae | ||||||||
Ordre | Orchidales | ||||||||
Famille | Orchidaceae | ||||||||
Genre | Liparis | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Liparis loeselii (L.) Rich., 1817 | |||||||||
Références | |||||||||
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Le liparis de Loesel (Liparis loeselii) est une orchidée terrestre européenne se développant dans les prés tourbeux et des bas-marais calcicoles. Elle est très menacée en France.
Le genre Liparis est constitué d’environ 300 espèces dont une seule est présente en Europe : Liparis loeselii, une espèce d’orchidée en déclin. C’est une petite plante herbacée vivace géophyte, oligotrophe, rhizomateuse, grêle, entièrement verte et haute de 6 à 25 cm. Elle présente deux feuilles basales suboopposées qui sont oblongues elliptiques à ovales elliptiques, d’aspect luisant entourant des pseudobulbes écailleux. C’est d’ailleurs cette caractéristique qui a donné le nom du genre Liparis qui provient du grec liparos signifiant luisant. C’est une plante hémicryptophyte (plante dont les bourgeons se maintiennent au ras du sol). La tige, anguleuse au sommet, se termine par un épi court de petites fleurs vert-jaunâtre. L’inflorescence est lâche et porte 2 à15 parfois 18 fleurs tournées vers le haut. La floraison se déroule fin mai à début juillet.
Les pétales et les sépales sont situés dans un plan horizontal et forment de fins tubes. L’ovaire est vertical, un peu contourné, long de 6mm, muni d’un pédicelle court. Les flores décrivent deux variétés : loeselii (L.) L.C.M. Rich et ovata Riddelsd. ex Godf. Ces deux se distinguent par la forme de leurs feuilles :
Des recherches actuelles sont menées au sein de l’équipe 1 du laboratoire GEPV de Lille 1 afin de délimiter génétiquement ces deux variétés. En effet il semble avoir une différence génétique entre les populations des dunes et des marais. C’est peut-être un début de spéciation par séparation écologique (adaptation au milieu) de ces deux écotypes.
La biologie de reproduction de cette espèce est mal connue. Les avis des différents auteurs divergent sur le mode de reproduction pratiqué par Liparis loeselii : autofécondation ou pollinisation par les insectes. Mais les seules expériences scientifiques menées concernent l’autofécondation et fortifient ainsi cette hypothèse - les fleurs sont tournées vers le haut permettant aux gouttes de pluies tombantes de faciliter le glissement des pollinies vers le stigmate (Catling, 1980) ; la couleur jaune-verdâtre des fleurs et la non présence de nectar n’attire pas les insectes – en plus aucun insecte visitant le Liparis loeselii n’a été observé, d’après les expériences de Kirchner, 1922. Le mode principal de reproduction chez cette variété est la multiplication végétative, se produisant par un rhizome horizontal qui se développe à la base du pseudobulbe, ou par production de petits pseudobulbes sur celui de l’année antérieure (Aboucaya et al. 2001).
Le Liparis de loesel est une orchidée à développement printanier et estival. En hivers, le pseudobulbe, ayant porté feuilles et fruits les saisons précédentes, persiste à l’état de repos, posé à même le sol, parfois à peine ancré par les restes des racines dévitalisées.
A partir du mois de mai, une nouvelle pousse, parfois accompagnée de pousses secondaires, se développe à la base du pseudobulbe en formation. Rapidement, deux feuilles subopposées naissent, au centre desquelles apparaît la hampe florale rudimentaire alors que les feuilles ne sont pas encore totalement épanouies.
Vers la mi juin, la plante est à son plein développement. Les fleurs se succèdent sur la hampe florale de bas en haut. À cette période, un léger renflement apparaît annonçant le prochain pseudobulbe. Il acquiert son plain développement lorsque les fruits sont mûrs. La maturation des capsules paraît lente. Jusqu’en septembre et parfois plus tard on peut observer des tiges portant des capsules vertes bien fermées. La hampe fructifiée se dessèche au cours de l’automne, les graines pouvant alors s’échapper par des fentes longitudinales.
La dissémination des semences est très étalée dans le temps et il n’est pas rares d’observer jusqu’en février des capsules desséchées contenant encore de nombreuses semences viables. Les feuilles disparaissent dès le mois d’octobre.
Liparis loeselii est une espèce trouvant son optimum dans des communautés végétales herbacées hydrophiles dont la structure est relativement ouverte, rase et clairsemées. Le Liparis s’insère généralement en situation pionnière à faible concurrence interspécifique (Corillon & Guerlesquin), ou post-pionnière derrière des végétations des sols très inondés et mal affermis (tremblant de tourbière). On la rencontre dans les étages collinéen et montagnard entre le niveau de mer et 950m d’altitude. C’est une espèce inféodée aux zones humides, s’adaptant essentiellement à deux types de milieux principaux : les tourbières basses alcalines (sol histique) et les dépressions humides arrière-dunaires (sol sableux hydromorphes). C’est une espèce oligotrophe qui apparaît essentiellement dans des types de végétations pauvres en éléments nutritifs. Elle disparaît dès que la végétation s’élève ou le substrat s’assèche.