Navire-hôpital - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Un navire-hôpital (également orthographié navire hôpital, pluriel navires-hôpitaux ou navires hôpitaux) est un bateau construit, transformé ou aménagé, en vue de remplir une seule tâche, porter secours à des naufragés, des blessés ou des malades. Il a pour fonction de servir de centre de soins, en offrant toutes les fonctionnalités d'un hôpital terrestre. La plupart de ces bateaux sont mis en œuvre par les marines militaires de différents états du monde. Mais on en trouve, comme le fut le Hope, mis en œuvre par des ONG.

Le Esperanza del Mar, mis en œuvre par le ministère du Travail espagnol
Le USN Mercy, de l'US Navy

Les précurseurs

La notion de navire-hôpital est assez ancienne. Mais elle ne couvrait que l'appellation donnée à un navire de transport de troupes destiné à servir d'hôpital, c'est-à-dire surtout d'isoler les malades par crainte de la contagion. Ainsi, en 1755, l'escadre française qui appareille pour le Canada, comprend à cet effet le vaisseau de 50 canons L'Apollon, armé en flûte.

On verra par la suite apparaître des navires dédiés au secours des naufragés et blessés au lieu de navires temporairement affectés à cette tâche. L'un des premiers exemples de ce type de bateau est le USS Red Rover qui a servi à porter secours aux blessés des 2 camps pendant la Guerre de Sécession.

Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale verra l'apparition de bâtiments spécialement construits en vue de remplir la fonction de navire-hôpital, en particulier pour suivre les opérations à travers le Pacifique.

Ce sera le cas de navires américains de la classe Haven (AH-12) : déplacement 15 000 tonnes, vitesse 17,5 nœuds, rayon d'action 12 000 milles. Il entre en service en 1944.

Le personnel soignant comprend 21 médecins et 270 infirmières et infirmiers pour un équipage de 61 officiers et 230 marins.

Le bâtiment est dimensionné pour prendre en charge 802 blessés. Il est équipé de trois salles d'opération, installations de radiologie, laboratoires. Il est capable de débarquer et équiper un hôpital de campagne de 100 lits. Il est aussi équipé de dispositifs de levage permettant le chargement, ou le déchargement, en douceur des blessés graves.

Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale, comme la Seconde, a aussi vu la transformation de paquebots en navires-hôpitaux. Ce fut le cas, entre autres, du RMS Aquitania et du France.

Le paquebot français Sphinx, lancé en 1914, sera rapidement transformé en navire-hôpital et utilisé pendant la durée des hostilités. En 1918, il reprend ses fonctions de simple paquebot. En 1939, il est de nouveau reconverti en navire-hôpital. Il servira, entre autres, au rapatriement des blessés de Narvik vers Marseille. Saisi par les Italiens, il finira sa carrière sous les bombes américaines en 1944.

Le navire-hôpital canadien Llandovery Castle aura un sort plus funeste : torpillé dans la nuit du 27 juin 1918, causant 234 morts, dont 14 infirmières. Les attaques de navire-hôpitaux seront, tout au long de la guerre, un sujet de choix pour la propagande alliée, fustigeant la barbarie des empires centraux.

Identification

Le USN Comfort, de l'US Navy

Les navires-hôpitaux cherchent à faire reconnaître leur statut de non-belligérants en arborant de larges croix rouges sur une coque généralement peinte en blanc. S'ils se conforment ainsi aux dispositions des Conventions de Genève, il n'en est pas moins vrai que plus d'un navire-hôpital a été attaqué, voire coulé, au cours des différents conflits du XXe siècle. Ce fut le cas, entre autres, du AHS Centaur qui fut proprement torpillé par un sous-marin japonais, le 14 mai 1943, au large des côtes australiennes.

Il est prévu que, en cas de conflit, le nom et les caractéristiques du navire soient communiqués aux différents belligérants dix jours au moins avant qu’il ne soit employé.

Un navire de guerre qui remplirait des tâches de secours au blessés ne bénéficierait pas de la protection attribuée à un navire-hôpital. Ce serait la situation, par exemple, du RFA Argus britannique ou du BPC Mistral français.

Un navire-hôpital qui interfèrerait avec des opérations militaires perdrait son statut protégé et pourrait être saisi par un des belligérants. Ce fut le cas, par exemple, du navire-hôpital russe Orel pris par les Japonais, en 1904, pour avoir transporté des soldats valides et du matériel de guerre. Ou bien, pendant la Première Guerre mondiale, celui du navire-hôpital allemand Ophelia, arraisonné par les Britanniques après y avoir découvert du matériel de signalisation sans objet avec son rôle, mais aussi avoir jeté par dessus-bord des documents secrets et lancé un message codé avant l'inspection britannique.

Page générée en 0.104 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise