Dans les Voyages de Gulliver (1721), Jonathan Swift anticipe l’idée principale du théorème, dépeignant un professeur de la grande académie de Lagado qui essaye de créer une liste complète de toutes les connaissances scientifiques en faisant générer en permanence par ses étudiants des chaînes de lettres aléatoires en tournant des manivelles sur un mécanisme (partie trois, chapitre cinq).
Un thème semblable est traité dans La Bibliothèque de Babel de Jorge Luis Borges, dans laquelle se trouve un nombre illimité de volumes remplis de chaînes de caractères aléatoires. Toutes les grandes œuvres de la littérature sont présentes par construction dans la bibliothèque, ainsi que la biographie à venir de celui qui errerait à la recherche de son avenir dans l'immense bibliothèque; mais de telles œuvres sont dépassées en nombre par des travaux médiocres, à leur tour écrasés par une masse énormes de livres dont le contenu n'a pas le moindre sens. Borges reprend également cette idée dans sa nouvelle l'immortel (du recueil l'Aleph), en supposant qu'Homère ait été immortel et donc sans mérite car « aussitôt accordé un délai infini, avec des circonstances et des changements infinis, l'impossible aurait été de ne pas composer, au moins une fois, l'Odyssée ».
Richard Dawkins a pour sa part imaginé le portable de Babel, un ordinateur portable dont les 4 mégaoctets de mémoire seraient remplis aléatoirement. Là encore, tous les noyaux de Windows comme de Linux, passés, présents ou futurs (jusqu'à 4 Mo du moins) seraient quelque part.
Les références de culture populaire à ce théorème incluent :
Le théorème est aussi à la base d’une pièce en un seul acte de David Ives intitulée « Words, Words, Words » (« Mots, Mots, Mots »), qui apparaît dans sa collection All in the Timing. Dans cette pièce, trois singes appelés Milton, Swift, et Kafka ont été confinés dans une cage par un scientifique jusqu’à ce qu’ils écrivent Hamlet. Il y a une courte histoire humoristique de R.A. Lafferty intitulée « Been a Long, Long Time » signifiant « longtemps, longtemps », dans laquelle un ange est puni et doit corriger tous les textes produits jusqu’à une date ultérieure (après que des trillions d’univers meurent), quand des singes auront réussi à fournir une copie parfaite des travaux de Shakespeare.
Dans la pièce Rosencrantz & Guildenstern are Dead de Tom Stoppard, un personnage dit, « si un million de singes… » mais ne continue pas sa phrase et change de sujet. Il s’agit certainement d’une allusion humoristique, puisque les personnages sont censés jouer dans Hamlet.
En 2000, le comité de normalisation de standard pour internet IETF, à l’occasion d’un April 1st RFC a proposé «une suite de protocole d’une infinité de singes (IMPS)», une méthode pour diriger par internet une ferme contenant une infinité de singes.
Dans la page personnelle (blog) de l'auteur et acteur Wil Wheaton, figure le slogan, « 50 000 singes devant 50 000 machines à écrire ne peuvent pas se tromper ». Ce mot d’esprit a remporté un prix de Blog award en 2002 dans la catégorie « meilleur sous-titre de Weblog ».
Robert Wilensky remarqua une fois avec amusement que « nous avons tous entendu parler qu’un million de singes frappant sur un million de machines à écrire reproduiront tôt ou tard les travaux entiers de Shakespeare. Maintenant, grâce à l’internet, nous savons que ce n'est pas vrai ».
Le comédien Bob Newhart avait un rôle dans une comédie, de technicien de laboratoire chargé de la surveillance d’une expérimentation sur un « très grand nombre de singes » et dans ce rôle il découvrit que l’un des singes avait dactylographié « être, ou ne pas être; c'est la gezortenblatt ». En allemand « gezortenblatt » pourrait signifier « une question de braillement ».
Les chèvres, une bande dessinée sur internet illustrée par Jonathan Rosenberg, raconte une histoire appelée les machines à écrire infinies où plusieurs personnages sont déplacés accidentellement dans une autre dimension. Ils constatent que cette dimension est peuplée par des singes avec des machines à écrire, censés dactylographier les manuscrits appartenant à de multiples autres dimensions.
La Désencyclopédie, parodie de Wikipédia, prétend sur sa page d'accueil être entièrement écrite par des singes savants.
Dans le 7ème épisode des Lone Gunmen (La Planète des Frohikes), des singes tapent sur des machines à écrire et Simon écrit le texte de Shakespear dicté.