Pline l'Ancien - Définition

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Biographie

Son lieu de naissance

Pline l'Ancien naquit sous le consulat d’Asinius Pollion et de Caïus Antistius Vetus en 23 ou 24 de l'ère chrétienne, soit l'an de Rome 776. une incertitude perdure sur le lieu de sa naissance : Vérone selon les uns et Côme (Novocomum), selon d'autres. Ce qui fait croire que Pline est de Vérone, c'est que des manuscrits portent en effet Plinius Veronensis, et que Pline lui-même, dans sa préface, appelle d'un mot militaire Catulle son pays (conterraneus) ; or Catulle était de Vérone. En faveur de Côme, on remarque qu'Eusèbe de Césarée, dans sa Chronique, joint au nom de Pline l'épithète de Novocomensis ; mais Eusèbe et les écrivains postérieurs ont longtemps confondu Pline l'auteur de l'Histoire naturelle et Pline le Jeune, son neveu, l'auteur des Lettres et du Panégyrique de Trajan. L'argument le plus considérable en faveur de Côme, est le nombre d'inscriptions trouvées dans cette ville où le nom de Pline revient souvent : elles ne sont pas, il est vrai, relatives à notre Pline, mais du moins elles montrent qu'à Côme ce nom était commun, et l'on en tire la conclusion que notre auteur pouvait être aussi de cette ville. En définitive, ce point ne paraît pas avoir trouvé sa conclusion définitive.

Sa formation

Pline l'Ancien était membre de la classe sociale des chevaliers romains (eques) par sa mère, fille du sénateur Gaius Caecilius de Novum Comum. Avant 35, son père l'emmena à Rome, où il confia son éducation à un de ses amis, le poète et général Publius Pomponius Secundus. Pline y acquit le goût d'apprendre, qu'il conserva toute sa vie. Deux siècles après la mort des Gracques, le jeune homme put admirer certains de leurs manuscrits autographes, dans la bibliothèque de son précepteur. Il leur consacra plus tard une biographie. Pline mentionna les grammairiens et rhétoriciens Remmius Palaemon et Arellius Fuscus dans sa Naturalis historia, et fut sans doute leur élève. À Rome, il étudia la botanique au topiaire d'Antonius Castor et vit les anciens « arbre lotus » sur les terrains qui avaient appartenu auparavant à Crassus. Il put également contempler la vaste structure édifiée par Caligula et assista probablement au triomphe de Claude Ier sur la Bretagne, en 44 (III, 119). Sous l'influence de Sénèque, il devint un étudiant passionné de philosophie et de rhétorique et commença à exercer la fonction d'avocat.

Sa carrière militaire

Il servit sous les ordres de Gnaeus Domitius Corbulo en Germanie en 47, participant à la conquête romaine des Chauques, tribu germanique du littoral Nord-Ouest et à la construction du canal entre le Rhin et la Meuse. En tant que jeune commandant d'un corps de cavalerie (praefectus alae), il écrivit, dans ses quartiers d'hiver, un essai sur l'art de lancer le javelot à cheval (de jaculatione equestri).

En Gaule et en Espagne, il apprit la signification d'un certain nombre de mots celtiques. Il nota les sites associés à l'invasion romaine en Germanie, et les lieux des victoires de Drusus, (Plin. Epp., III, 5, 4). Son rêve était de raconter l'histoire de toutes les guerres entre Romains et Germains. Il accompagna Pomponius, ami de son père, en expédition contre les Chattes (50) et visita la Germanie pour une troisième fois, en tant que compagnon du futur empereur Titus Flavius (Praef. § 3).

Ses recherches

Sous Néron, il vit principalement à Rome. Il mentionne la carte d'Arménie et les abords de la mer Caspienne qui fut cédée à Rome par le personnel de Corbulo en 59 (VI, 40). Il assiste aussi à la construction de la Domus Aurea de Néron après le grand incendie de 64 (XXXVI, 111).

Entre-temps, il complète les vingt livres de son « Histoire des guerres germaniques », seul ouvrage de référence cité dans les six premiers livres des Annales de Tacite (I, 69). Cet ouvrage est probablement une des principales sources de renseignements sur la Germanie jusqu'aux écrits de Tacite. Au début du Ve siècle, Symmaque eut un petit espoir de retrouver une copie (Epp., XIV, 8).

Il consacre beaucoup de son temps à des sujets relativement plus sûrs, comme la grammaire et la rhétorique. Studiosus, un travail détaillé sur la rhétorique est suivi des huit livres de Dubii sermonis (67).

Au service de l'État

Sous le règne de son ami Vespasien, il retourne au service de l'État comme procurateur en Gaule narbonnaise (70) et en Hispanie romaine (73). Il visite aussi la Gaule belgique (74). Durant son séjour en Espagne, il se familiarise avec l'agriculture et les mines du pays, en plus de visiter l'Afrique (VII, 37). À son retour en Italie, il accepte une charge auprès de Vespasien, qui le consulte aux aurores avant de vaquer à ses occupations officielles. À la fin de son mandat, il consacre l'essentiel de son temps à ses études (Pun. Epp., III, 5, 9).

Il complète une Histoire de son Temps en 31 livres, traitant du règne de Néron jusqu'à celui de Vespasien, qu'il veut ne laisser paraître qu'après sa mort (N. H., Praef. 20). Cette œuvre est citée par Tacite (Ann., XIII, 20 ; XV, 53 ; Hist., III, 29), et influence Suétone et Plutarque.

Il termine presque son grand ouvrage Naturalis historia, une encyclopédie dans laquelle Pline collecte une grande partie du savoir de son époque, travail planifié sous la direction de Néron. Les informations qu'il collecte à cette fin ne remplissent pas moins de 160 volumes en l'an 73, lorsque Larcius Licinus, le légat préteur d'Hispania Tarraconensis, essaie vainement de les acheter pour l'équivalent de plus de 200 000 £ (valeur estimée en 2002). Il dédie son œuvre à Titus Flavius en 77.

Le 24 août 79, lors de l'éruption du Vésuve qui ensevelit Pompéi et Herculanum, il se trouve à Misène. Voulant observer le phénomène au plus près et désirant porter secours à quelques uns de ses amis en difficulté sur les plages de la Baie de Naples, il part avec ses galères, traversant la baie jusqu'à Stabies (aujourd'hui Castellammare di Stabia) où il meurt, probablement étouffé, à 56 ans.

L'éruption a été décrite par son neveu Pline le Jeune dont le nom est retenu en volcanologie ancienne : « éruption plinienne ».

Le récit de ses dernières heures est relaté dans une intéressante lettre que Pline le Jeune adresse, 27 ans après les faits, à Tacite (Epp., VI, 16). Il envoie aussi, à un autre correspondant, un exposé sur les écrits et le mode de vie de son oncle (III, 5) :

« Il commençait à travailler bien avant l'aube... Il ne lisait rien sans en faire de résumé ; il disait même qu'il n'existait aucun livre, si mauvais soit-il, qui ne contienne quelque valeur. Au pays, seule l'heure du bain l'exemptait d'étudier. En voyage, lorsqu'il était déchargé d'autres obligations, il se consacrait uniquement à l'étude. En bref, il considérait comme perdu le temps qui n'était pas consacré à l'étude. »

Le seul fruit de son inlassable labeur qui subsiste de nos jours est sa Naturalis Historia qui fut utilisée comme référence pendant de nombreux siècles par d'innombrables élèves.

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