Rorqual boréal - Définition

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Comportement

Alimentation

Vue en gros plan des fanons, qui filtrent la nourriture de l'eau de mer.
Un amas de krill : ces invertébrés marins apparentés aux crevettes constituent la principale source de nourriture du rorqual boréal.

Le rorqual boréal se nourrit dans les eaux de surface des océans par « écrémage » (skimming)  : il nage de côté à faible profondeur, la gueule ouverte, à travers les bancs de plancton. On pense que cette manière de chasser lui permet de s'alimenter correctement dans des zones à faible concentration de nourriture, qui ne conviendraient pas aux autres espèces de rorquals. Engloutissant en moyenne chaque jour 900 kilogrammes de nourriture, composée principalement de zooplancton, mais aussi d'un peu de céphalopodes et de petits poissons de tailles inférieures à 30 cm, il se trouve assez bas dans la chaîne alimentaire. Il est ainsi moins susceptible d'être considéré par les pêcheurs comme un concurrent, mais ce régime très sélectif le rend plus sensible aux variations de sa ressource alimentaire.

La préférence des baleines pour le zooplancton a été établie par analyse de leur contenu stomacal et par observation directe de leur comportement alimentaire. Elle a également été déterminée par analyse du contenu des fèces prélevées à proximité du rorqual boréal, fèces qui apparaissent comme un fin brouillard marron dans l'eau. Ces dernières sont collectées dans des filets, et le matériel génétique présent dans les déchets est isolé, identifié individuellement et comparé avec l'ADN de spécimens d'autres espèces génétiquement connues. Le rorqual est en compétition alimentaire avec d'autres prédateurs, notamment les clupéidés (c'est-à-dire les poissons apparentés au hareng), les requins pèlerins, et les baleines à fanons.

Dans l'Atlantique Nord, le rorqual boréal se nourrit principalement de copépodes calanoïdes, plus précisément de Calanus finmarchicus, puis (et par ordre de préférence) d'euphausiidés (krill), en particulier Meganyctiphanes norvegica et Thysanoessa inermis.

Dans le Pacifique Nord, le rorqual boréal se nourrit à un niveau trophique plus élevé que dans l'Océan Austral. Il consomme non seulement des espèces analogues de zooplancton, à savoir les copépodes Calanus cristatus, Neocalanus plumchrus, et Calanus pacificus, ainsi que d'euphausiidés : Euphausia pacifica, Thysanoessa inermis, Thysanoessa longipes, et Thysanoessa spinifera. Mais on sait qu'il consomme également des animaux de plus grande taille, notamment des céphalopodes comme le Toutenon japonais (et plus spécifiquement le Todarodes pacificus pacificus), ainsi que de petits poissons du genre Engraulis (anchois), Cololabis (sauries), Sardinops, et le Trachurus (chinchard) de la taille d'un maquereau adulte. Selon Nemoto et Kawamura, il s'attaquerait à quasiment tous les organismes grégaires s'assemblant en masse. Certaines de ses proies ont un intérêt commercial. Au large de la Californie, on a observé que le rorqual se nourrissait d'anchois de juin à août, et de krill (Euphausia pacifica) en septembre et octobre.

Dans l'hémisphère Sud, les proies sont constituées des copépodes Calanus finmarchicus, Calanus simillimus, et Drepanopus pectinatus, ainsi que des euphausiidés Euphausia superba et Euphausia vallentini. En dessous de la convergence antarctique, les rorquals boréaux se nourrissent exclusivement de krill antarctique (Euphausia superba).

Locomotion

Le rorqual boréal compte parmi les cétacés les plus rapides : sa vitesse sur de courtes distances peut atteindre 50 km/h ; en revanche, c'est un plongeur médiocre, qui ne plonge qu'à de faibles profondeurs, estimées à moins de 300 m, refaisant surface toutes les 5 à 15 minutes. Il nage près de la surface plusieurs minutes avant de replonger, ce qui le rend visible dans les eaux calmes et par temps clair, son souffle s'exprimant par les évents toutes les 40 à 60 secondes. Le rorqual boréal ne plonge pas véritablement, comme le fait le Rorqual commun, qui disparaît verticalement, la queue la dernière, et reparaît toujours verticalement le museau d'abord. Le rorqual boréal s'enfonce presqu'horizontalement dans l'eau, et lorsqu'il réapparaît, ses évents et sa nageoire dorsale émergent en même temps. À la différence des autres espèces, ce cétacé bondit rarement hors de l'eau.

Comportement social

Le rorqual boréal se déplace généralement seul ou en petit groupe jusqu'à six individus. On ne voit de plus grands regroupements que dans des zones d'alimentation exceptionnellement riches. On ne sait pratiquement rien de leur comportement social. Il se pourrait que mâle et femelle restent en couple, mais la recherche actuelle ne permet pas de l'affirmer.

Chant

Comme les autres cétacés, le rorqual boréal émet des sifflements longs et graves (sons de basse fréquence). On sait relativement peu de choses des appels spécifiques à ce rorqual, mais en 2003, des observateurs ont enregistré, mêlé au chant des rorquals, des sons à large bande spectrale qu'ils ont décrits comme des « grognements » ou des « grincements » au large de la Péninsule Antarctique. Ces chants, pour l'essentiel, sont constitués d'une série de sifflements avec un changement de note à chaque sifflement. Ces changements sont caractéristiques de l'espèce : ils permettent de distinguer le rorqual boréal des autres baleines. La plupart des sifflements durent moins d'une demi-seconde et correspondent à une fréquence comprise entre 240 et 625 hertz, ce qui correspond parfaitement aux fréquences audibles par l'oreille humaine. Les vocalisations sont fortes, d'une puissance acoustique pouvant atteindre 152–160 décibels pour 1 μPa de pression sonore, à une distance de référence d'un mètre. Pour comparaison, un homme qui se trouverait à un mètre de l'animal lorsqu'il émet ce sifflement percevrait un volume sonore équivalent environ à celui produit par un marteau-piqueur se trouvant à deux mètres de lui.

Reproduction

L’accouplement a lieu l'hiver dans les eaux subtropicales tempérées ; la période de gestation a une durée estimée, selon le modèle de croissance du fœtus utilisé, à dix mois et trois semaines, onze mois et une semaine, voire un an. Ces différences d'estimation proviennent du fait qu'il n'a pas été possible, jusqu'ici, d'observer la totalité de la période de gestation de cet animal ; la plupart des informations disponibles sur la reproduction des rorquals sont tirées d'observations faites sur des animaux tués par des chasseurs de cétacés, ce qui n'offre qu'un point de vue très partiel sur la croissance fœtale. C'est pourquoi les chercheurs tentent de déterminer par extrapolation la date de conception, par comparaison des mesures et des caractéristiques physiques des fœtus avec celles des baleineaux nouveau-nés. Le petit, à la naissance, pèse déjà près de 700 kg.

Le nouveau-né est sevré vers l'âge de 6–9 mois, en été ou à l'automne, et il se trouve alors dans les bancs de krill ; sa taille est déjà de 11–12 mètres. Les femelles mettent bas tous les 2–3 ans et, bien que l'on rapporte le cas d'un rorqual boréal portant 6 fœtus, les naissances uniques sont de loin les plus fréquentes. L'âge moyen de maturité sexuelle chez les deux sexes est de 8–10 ans, les mâles ayant alors une taille de 12 mètres et les femelles de 13 mètres. Les baleines peuvent vivre jusqu'à l'âge de 65 ans, mais le record actuel de longévité serait de 74 ans.

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