Sainte-Anne-du-Bocage | ||
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Latitude Longitude | ||
Pays | Canada | |
Région | Nouveau-Brunswick | |
Ville | Caraquet | |
Culte | Catholique romain | |
Type | Sanctuaire | |
Rattaché à | Diocèse de Bathurst | |
Début de la construction | 1832 | |
Fin des travaux | 1836 | |
Autres campagnes de travaux | Restauration et agrandissements en 1904, 1909 et 1999. | |
Style(s) dominant(s) | Néo-gothique acadien | |
Localisation | ||
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Sainte-Anne-du-Bocage ou simplement Le Bocage est un sanctuaire catholique situé à Caraquet, au Nouveau-Brunswick (Canada).
Construit sur un terrain légué par Alexis Landry en 1791, le sanctuaire comprend une chapelle, un chemin de croix, un puits, une fontaine, un cimetière et des monuments, le tout dans un bocage. La chapelle, qui est l'un des plus vieux lieux de cultes acadiens, est également une énigme. La raison exacte de sa construction est en effet inconnue mais liée à la querelle historique entre les habitants de l'est et de l'ouest de la ville. Devenu lieu de pèlerinage durant la seconde moitié du XIXe siècle, le sanctuaire est toujours très fréquenté, autant par les habitants de la ville que par les touristes.
Sainte-Anne-du-Bocage est situé dans la partie ouest de la ville de Caraquet. Il est accessible par le boulevard Saint-Pierre-Ouest (route 11). Le lieu est situé sur un plateau culminant à près de sept mètres au-dessus de la baie de Caraquet. Sainte-Anne-du-Bocage est aussi le nom donné au quartier dans lequel se trouve le parc.
Le boisé de Sainte-Anne-du-Bocage est surtout composé de prusses et de hêtres.
Sainte-Anne-du-Bocage fait partie de l'unité pastorale Saint-Jean-Eudes, qui regroupe la paroisse de Saint-Simon, la paroisse Saint-Pierre-aux-Liens de Caraquet, la paroisse Saint-Paul de Bas-Caraquet et la paroisse Saint-Joachim de Bertrand. L'unité pastorale fait partie du diocèse de Bathurst.
Après le portail donnant sur le boulevard Saint-Pierre, une allée bordée d'arbres conduit vers la chapelle, au nord. Du côté ouest de l'allée se trouvent un puits et une pompe à eau manuelle. Le cimetière se trouve à l'est, en face de la chapelle. Entre les deux, un chemin mène à l'escalier de la source miraculeuse. Dans le bocage à l'arrière de la chapelle se trouve un chemin de croix qui mènent au monument dédié à Notre-Dame de l'Assomption.
La chapelle est un édifice de style néogothique acadien, en vogue en Acadie du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle. La chapelle ne se différencie pas des maisons de l'époque sauf pour son clocher et l'absence de solives au plafond. Son architecture n'est pas non plus typique des églises de l'époque, notamment par le manque de sacristie, de tabernacle, de confessionnal ou même de chauffage. En revanche, l'attention apportée à la balustrade et à la peinture du plafond démontre le soin apporté à la construction de cet édifice. La chapelle a une charpente de bois, un lambris blanc et des planches cornières beiges. Le toit est à deux pentes. La façade symétrique possède un clocher de trois étages. Le premier est un porche permettant d'accéder à la chapelle, comprenant quatre arches. Le second est simplement percé d'un œil-de-bœuf. Le troisième est constitué de quatre arches supportant un dôme à pans carrés, finalement surmonté d'une croix.
L'édifice est divisé en deux pièces principales. La partie la plus ancienne, à l'entrée, possède un plan rectangulaire d'un étage, construit sur une fondation en pierres. L'intérieur a subi peu de modifications depuis la construction en 1840. Le plafond est voûté et les murs sont constitués un lambris vertical, le tout fabriqué en pin peinturé en blanc. Le plancher est aussi en pin, assemblé avec des chevilles de bois mais non peint. Il y a six bancs. L'autel, installé sur le mur du fond (ouest), est sculpté en bois et peint en blanc et or. Il est constitué de trois niveaux. Sur le premier figure une croix pattée et le deuxième niveau a un motif d'arcades. Sur le troisième niveau se trouve une statue représentant Sainte Anne apprenant la lecture à la Vierge Marie. Une statue est également située dans chaque coin, Jésus à droite et la Vierge Marie à gauche. Deux tableaux sont situés de chaque côtés de l'autel. Celui à gauche représente Sainte Anne et fut offert par Louis-Joseph Desjardins en 1845. Celui de droite représente Saint Antoine et fut installé en 1925. Un bénitier situé à l'entrée est sculpté dans un seul bloc de bois. D'autres objets sont aussi exposés dans la chapelle, tel que des photos historiques, un chemin de croix et des chapelets. Une bannière est aujourd'hui conservée au Musée acadien de Caraquet.
Sur le mur nord de la chapelle se trouve une plaque portant le texte suivant:
AUX FONDATEURS
DE LA PAROISSE DE CARAQUET
ALEXIS LANDRY MARIE TERRIOT
CHARLES POIRIER MADELEINE LANDRY
OLIVIER LEGERE MARIE JOSEPH HEBERT
OLIVIER BLANCHARD CATHERINE MIREAU
La seconde partie de la chapelle, séparée de la première par une abside commune, est en fait l'autel d'une chapelle ouverte sur le boisé et des rangées de bancs sont donc installées à l'extérieur. Elle est construite sur une fondation en ciment. Cette deuxième chapelle possède un autel en pierres non taillées liées par du mortier, surmonté d'une planche de bois et décoré à l'avant d'un bas-relief de la Cène en laiton. Le lambris, vertical ou diagonal, est simplement verni. Sur l'abside figure le drapeau de l'Acadie, les mots Ave Maris Stella, qui est le nom de l'hymne acadien, ainsi que des silhouettes de goélands en bois. Il y a également une statue, représentant aussi Sainte Anne apprenant la lecture à la Vierge Marie.
Détail du clocher et des fenêtres. |
Au-delà de 260 personnes seraient enterrées au cimetière, mais seulement quelques pierres tombales existent toujours. Plusieurs d'entre elles correspondent aux fondateurs de la ville, tels qu'Alexis Landry, Louis Lanteigne, etc. Ce cimetière est d'autant plus important qu'il est l'un des rares lieux de sépultures de survivants de la Déportation des Acadiens dont on connaît l'emplacement.
Un monument surplombant la tombe d'Alexis Landry le représente ondoyant son petit-fils Joseph-Marie en 1794. Sur le piédestal se trouvent trois panneaux : celui à gauche représente la Déportation des Acadiens, celui au milieu la pêche miraculeuse et celui à droite l'arrivée des fondateurs de Caraquet. Quelques stèles ont été érigées pour commémorer la mémoire des autres fondateurs.
Détails du monument. |
Au sud de la chapelle se trouve un monument de L'odyssée acadienne. Cette série de monuments fut installés par la Société nationale de l'Acadie dans différents sites du monde liés au Grand Dérangement. Ces monuments sont installés sur une base ayant la forme d'une étoile. Sur les quatre côtés se trouvent deux inscriptions, affichées en anglais et en français. L'une résume cette période de l'histoire acadienne et l'autre résume les événements particuliers au lieu où est installé le monument. Une carte, reprenant une partie de l'affiche Acadie: L'odyssée d'un peuple, figure au sommet de la base. Le monument est terminé par une réplique de la Croix de la Déportation de Grand-Pré. Des ruines se trouvent près du stationnement, sur lesquelles une plaque commémorative fut installée:
Au nord de la chapelle, un chemin de quelques dizaines de mètres permet d'accéder à un escalier menant vers une terrasse au bord de la baie de Caraquet. À cet endroit se trouve une fontaine, surmontée par une grotte en pierre où est située une statue représentant encore une fois Sainte Anne et la Vierge Marie. L'eau de cette source est considérée comme miraculeuse par certains, et nombreux sont ceux qui viennent en boire ou même l'embouteiller. Dans la baie près de la terrasse se trouve un chapelet géant constitué de bouées. Au sud de la chapelle se trouve aussi un puits et une pompe à eau manuelle.
La fontaine. | Monument à la Déportation des Acadiens. |