En temps normal, le scolyte joue un rôle utile pour la régénération forestière. Dans un cas particulier, des scolytes ont colporté d'orme en orme un nouveau variant - extrêmement phytopathogène - du champignon Ophiostoma ulmi ; ce champignon ayant peut-être été favorisé par la forte sécheresse de 1975-1976 et par l'homogénéité génétique des ormes d'alignement et du bocage.
Un arbre en bonne santé dispose pour se défendre d'une batterie de molécules naturellement insecticides, bactéricides et fongicides et de défenses physiques (lignine dure, capacité à immobiliser, engluer et noyer dans la sève ou de la résine tout insecte s'introduisant ou se développant dans la partie superficielle de son tronc). Ce n'est plus le cas chez un arbre fendu, blessé ou déshydraté.
Des successions de canicules ou d'étés chauds et secs suivant des hivers anormalement doux semblent avoir favorisé - dans tout l'hémisphère Nord - des pullulations de défoliateurs et de scolytes, que les monocultures équiennes de résineux semblent aussi favoriser.
Après les grandes tempêtes ou après une sécheresse anormalement longue et/ou importante, le scolyte peut se reproduire massivement sur les chablis, les arbre déshydratés, mutilés, blessés ou affaiblis. Les galeries de ces scolytes sont réputées être autant de « porte d'entrée » à d'autres organismes saproxyliques (qui consomment le bois mort ou vivant). Les scolytes ont longtemps été considérés comme des "nuisibles". Pourtant, lors des années de sécheresse intense, parfois après une ou plusieurs vagues de défoliation par des insectes défoliateurs (également attirés par les hormones de stress émises par les arbres), les scolytes jouent un rôle majeur dans la résilience écologique de la forêt.
Si d'autres insectes ont d'abord défolié, éventuellement plusieurs années de suite, les arbres les plus fragiles ou incapables de diminuer leur évapotranspiration, bloquant simplement leur photosynthèse et leur croissance, les scolytes « appelés » par les hormones de stress de l'arbre vont, eux, le tuer si la sécheresse s'aggrave ou se prolonge. En contribuant à tuer les arbres qui sont en état de stress hydrique aigu, des scolytes tels que Dendroctonus ponderosae jouent paradoxalement un rôle très utile pour l'écosystème forestier, en supprimant l'évapotranspiration et la respiration de ces arbres (un arbre en été, en zone tempérée peut évaporer de 15 litres (bouleau) à 300 litre d'eau (saule) par jour, voire beaucoup plus si l'eau est disponible). Les scolytes limitent ainsi le pompage de l'eau dans le sol et la nappe superficielle par les arbres adultes, au profit des graines et des jeunes plants, tout en diminuant le risque d'incendie. Les scolytes accélèrent ensuite fortement la décomposition du bois mort (de résineux notamment) qui produira plus rapidement un humus forestier favorable à la pousse des futurs arbres et à une meilleure rétention de l'eau dans le sol.
Néanmoins, c'est surtout le risque phytosanitaire et la perte apparente de revenus que voit le sylviculteur ou le propriétaire forestier qui craignent toujours une pullulations d'insectes mangeurs de bois et/ou des champignons qui les accompagnent, pouvant engendrer une catastrophe plus étendue et plus dommageable que la tempête elle-même. Ces atteintes suivent souvent les périodes de forte sécheresse ou de sécheresses répétées, et elles peuvent accroître de 30 % les volumes d'arbres (morts ou mourants) renversés par les tempêtes qui suivront, et jusqu'à 50 voir localement 100 % si le vent est très violent.
Une espèce de scolyte ; Tomicus piniperda a un imago qui achève sa maturation en se nourrissant non pas dans l'écorce de l'arbre où il a effectué son développement larvaire mais dans la moelle des pousses de pins, en limitant l'efficacité de la régénération.
Après avoir éliminé les castors et drainé nombre de forêts, alors que le climat se réchauffe... en voulant limiter tous les incendies qui les menaçaient, on a favorisé la survie d'arbres qui partout pompent le peu d'eau qui reste dans le sol en période sèche, déshydratant tout l'écosystème, favorisant la concentration et la pullulation des scolytes attirés par les arbres déshydratés.
Des programmes d'incendies contrôlés sont encouragés au Canada (exemple) et localement obligatoires en Suède. Paradoxalement, la lutte contre les incendies a favorisé à la fois le scolyte et des incendies de plus en plus difficiles à maîtriser.
La monoculture intensive et équienne favorise aussi, au stade de forêt mature, le pompage maximal de l'eau du sol par des arbres dont les racines prospectent toutes à peu près la même hauteur de sol (alors que dans une forêts biodiversifiée et où les arbres sont de tous âges, toutes les couches du sol seraient prospectées). Cette configuration provoque la déshydratation de massifs entiers, et installe une situation très favorable aux pullulations et incendies difficiles à maîtriser, alors que la forêt jardinée, hétérogène et mélangée, gérée en bouquets (ex : méthode prosilva), favorise plutôt de petites pullulations brèves et des feux locaux bien plus faciles à maîtriser ou s'éteignant spontanément. Pire : en éliminant le bois mort au motif qu'il est un support de pullulation de scolytes,