Cette action concerne les premiers stades de l’éducation, c’est-à-dire la maternelle, l’école primaire et l’école secondaire, y compris l’enseignement technique et professionnel. Les acteurs sont autant internes qu’externes. Personnel éducatif, enseignants, élèves sont visés par cette action, de même que des acteurs hors des établissements scolaires (associations de parents d’élèves, ONG, entreprises, administration, etc.). L’objectif de cette action est d’accroître la qualité de l’enseignement, d’en renforcer la dimension européenne et de promouvoir l’apprentissage des langues. Pour cela, Comenius comprend trois grands volets : les partenariats scolaires, la formation initiale et continue du personnel enseignant et la mise en place de réseaux Comenius.
Probablement le programme plus célèbre de la politique d’éducation européenne, il connaît depuis 1987, année de son lancement, un succès sans cesse croissant ; 700 000 étudiants ont déjà bénéficié de ce programme d’échange. En effet, les étudiants peuvent, pendant 3 à 12 mois, se rendre dans une université ou un établissement d’enseignement supérieur d’un autre pays participant. Aujourd'hui, la quasi-totalité des universités européennes font partie du programme. Le principe en est simple : la période d’étude dans un établissement étranger est reconnue dans l’établissement d’origine, notamment par le système d’ECTS (European Credit Transfert System) qui facilite la reconnaissance académique des périodes d’études entre les établissements partenaires. Néanmoins, un accord préalable est nécessaire entre les établissements concernés. Les étudiants sélectionnés reçoivent une bourse européenne en soutien à leur mobilité, contribuant aux coûts du voyage et de la vie. La Commission peut également participer au financement partiel de préparations linguistiques pour les étudiants avant leur départ. Les étudiants ne sont pas les seuls bénéficiaires de ce programme puisque les enseignants sont, eux aussi, concernés par 4 volets d’Erasmus : sont ainsi prévus les échanges de professeurs entre universités européennes, l’élaboration de cours (programme d’étude, master, module, etc.) par au moins trois établissements issus de pays différents, le soutien à des programmes intensifs, tels que ceux offerts lors des universités d’été, dans la mesure où ceux-ci comportent une dimension européenne et, enfin, la constitution de réseaux européens autour d’une discipline ou d’un thème particulier à la condition que l’ensemble des pays membres du programme soient représentés.
Présenté comme « le troisième maillon éducatif », complétant Comenius et Erasmus, l’action Grundtvig s’adresse aux adultes ayant décidé de reprendre leurs études, soit pour obtenir de nouvelles qualifications, de nouveaux diplômes et augmenter leur valeur sur le marché du travail, soit dans le but d’un développement personnel et social. Pour cela, 4 types d’activités sont soutenus par la Commission :
La promotion des langues des États européens constitue une priorité majeure pour la Commission, la connaissance des langues favorisant une meilleure compréhension de l’autre et de sa culture, permettant un enrichissement de soi et, plus prosaïquement, facilite l’accès à un emploi. Si cet objectif est présent dans les différents programmes de Socrates, Lingua agit de manière plus transversale en se concentrant sur des problèmes clés. Deux catégories de projets sont plus particulièrement visées : d’une part, les projets transnationaux qui sensibilisent à la connaissance des langues étrangères, informent à ce sujet, motivent les individus ou encore facilitent l’accès à des ressources linguistiques, d’autre part, les projets transnationaux ayant pour objet la mise sur le marché d’une gamme de produits et d’outils d’apprentissage de langues dans des domaines mal couverts par le marché ordinaire ; il est important de signaler que tous les projets financés par Lingua doivent regrouper au moins trois pays de l’Union et également ne pas poursuivre un but lucratif. Lingua permet également la promotion des langues dites « rares », c'est-à-dire des langues moins utilisées et moins enseignées au sein de l’UE.
Ce programme entend répondre aux nouveaux besoins des établissements scolaires en matière de Technologie de l’information et de communication (TIC). Sous l’effet de l’accélération des innovations technologiques et du développement exponentiel d’Internet, la plupart des écoles européennes ont recours aux TIC pour mettre en place une véritable ingénierie éducative. Or cela pose un doublé défi auquel se propose de répondre Minerva : il s’agit tout d’abord de faire en sorte que les TIC puissent favoriser de nouveaux rapports entre les enseignants et les élèves en encourageant des approches didactiques pluridisciplinaires. Ensuite, il faut éviter que le marché soit inondé de produits médiocres et faire en sorte que les besoins des enseignants et des élèves soient pleinement satisfaits. Face à ces défis, Minerva soutient 4 grands types d’activités transversales :
Les projets soutenus par Minerva doivent avoir une dimension véritablement européenne de par leur thème et posséder un réel effet multiplicateur.
L’objectif de l’Union européenne en matière d’éducation n’est pas d’harmoniser les systèmes dans les États membres mais de permettre un échange entre ces États qui sont naturellement enclins à se focaliser sur leur propre système sans se préoccuper de leurs voisins. Le but des actions d’innovation et d’observation est donc d’inciter les États à s’intéresser à ce qui se passe autour d’eux, à s’en inspirer, à échanger afin que la diversité européenne puisse permettre une amélioration qualitative de l’éducation. Pour cela, la Commission a donc développé divers outils :
La Commission européenne soutient également le lancement de projets-pilotes, par exemple en matière d’évaluation des politiques publiques d’éducation. Mentionnons enfin le lancement d’initiatives favorisant les échanges d’expériences et de bonnes pratiques au niveau européen sur des thèmes innovants tels que la relation éducation / emploi ou bien les indicateurs de qualité de l’enseignement.
Que ce soit dans les domaines de la recherche, la formation professionnelle ou la jeunesse, d’autres politiques sont en interaction avec la politique d’éducation et ne peuvent donc pas être abordées isolément. C’est ainsi que des actions conjointes figurent clairement dans les programmes Socrates, Leonardo Da Vinci (formation professionnelle) et Jeunesse, visant à encourager une approche intégrée entre ces trois domaines. Cette stratégie se manifeste concrètement par deux biais : il s’agit d’une part d’appels à propositions communs aux différents programmes, les projets devant couvrir au moins deux d’entre eux. Il s’agit ensuite de soutiens à des projets ne répondant aux critères que d’un seul programme mais portant sur des thèmes définis en commun par les trois Directions Générales. À terme, les domaines de la culture et du sport devraient également être intégrés dans ces actions conjointes, de même que des programmes concernant l’emploi et l’exclusion sociale ou bien la société de l’information.
Elles concernent des projets qui, s’ils ne rentrent dans aucun des programmes sus-mentionnés, répondent pourtant aux objectifs généraux du programme Socrates. Cela permet une plus grande souplesse dans le traitement des dossiers. Ces mesures couvrent une large gamme d’activités : diffusion des résultats des projets, activités de sensibilisation pour la promotion de la coopération en éducation, formation à la gestion de projets, projets incitant à la coopération entre les différentes actions du programme, etc.
Le programme Socrates recouvre donc des activités très variées. Toutefois, il faut encore rappeler que l’objectif n’est pas une harmonisation des dispositifs. Il s’agit pour la Commission européenne d’impulser un nouvel essor aux échanges d’informations, de promouvoir les contacts entre les institutions européennes et les personnes sur le terrain. La diversité dans l’enseignement au sein de l’Union européenne reste le maître mot.