Soyouz (fusée) - Définition

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Soyouz à Kourou

Fin 2004 l'agence spatiale européenne (ESA) et l'agence spatiale russe Roskosmos décident de lancer des fusées Soyouz à compter de 2007 depuis le centre de lancement européen de Kourou en Guyane Française. La fusée Soyouz-2 avec une coiffe plus grande (de type ST) et renommée Soyouz-ST doit lancer les satellites dont la taille ne justifie pas l'utilisation d'une Ariane 5. Des versions Soyouz-2.1a et Soyouz-2.1b doivent être utilisées. La fusée Soyouz doit être équipée d'un système de sécurité développé par Alcatel Alenia Space qui permet d'arrêter les moteurs en cas d'incident. La réalisation de la plateforme de lancement des fusées Soyouz, d'un coût de 344 millions € supporté essentiellement par l'ESA, n'a pas pu être démarré à la date prévue et son achèvement est désormais planifié en 2008/2009. Le premier tir est désormais prévu en mai 2009. Un site de lancement destiné à la nouvelle fusée de l'ESA Vega doit être mis en service à la même époque. Ainsi à compter de 2009 Kourou disposera de lanceurs adaptés à tous les types de charge utile : Vega pour les charges utiles légères, Soyouz pour les charges moyennes et Ariane 5 pour les satellites les plus lourds.

Comme Kourou se situe à faible distance de l'équateur, le lancement d'un satellite vers une orbite géostationnaire consomme moins de carburant. La fusée Soyouz-ST, lancée depuis ce site, peut placer une charge utile de 2 720 kg en orbite de transfert géostationnaire et 1 360 kg en orbite géostationnaire.

Il parait également possible que des vols habités Soyouz puissent être lancés depuis Kourou. Mais jusqu'à présent cette éventualité n'a fait l'objet d'aucune discussion officielle entre l'ESA et la Russie. Néanmoins le site a été construit pour prévoir cette évolution future.

Les développements avortés

Plusieurs projets de fusées plus puissantes développées à partir de la fusée Soyouz ont été étudiés. Ces projets n'ont jusqu'à présent pas pu être réalisés faute de moyens financiers ou d'applications. Les plus connus sont décrit ici.

Yamal

Yamal (russe Ямал) est une fusée proposée en 1996 par RKK Energia qui repose largement sur la fusée Soyouz existante. L'objectif des concepteurs est d'augmenter fortement la capacité d'emport sans pour autant modifier les caractéristiques de la fusée de manière à pouvoir utiliser les installations de Soyouz sans modification. En outre la construction de la fusée Iamal doit utiliser au maximum les installations existantes. Le nom de la nouvelle fusée reprend celui du satellite de communication du conglomérat russe Gazprom qui devait être lancé par la nouvelle fusée (finalement le satellite fut lancé en 1999 avec une fusée Proton).

Le premier étage de la fusée Yamal reprend sans changement celui de la Soyouz-U. Le deuxième étage doit recevoir un moteur NK-33. Le NK-33 est le moteur développé pour la fusée lunaire N1, qui en utilisait plusieurs. Le NK-33 n'est plus utilisé mais une trentaine d'exemplaires étaient conservés. Ces moteurs devaient être vérifiés et légèrement modifiés : par exemple il était prévu que la pression dans la chambre de combustion soit augmentée et qu'il puisse être orientable. Par ailleurs pour permettre d'installer le moteur, le diamètre du deuxième étage devait porté à 3,44 mètres (dans la Soyouz 2,66 m) et le réservoir de carburant être porté à 144 tonnes (50 tonnes de plus que dans la Soyouz). Le diamètre du troisième étage devait être augmenté ce qui permettait d'emporter 30 tonnes de carburant en plus. L'étage devait recevoir un RD-0124 qui est également installé sur la Soyouz-2. De plus la fusée devait recevoir un quatrième étage dénommé Taïmyr (russe Таймыр) qui était dérivé du bloc "D" de la Proton. Une nouvelle coiffe plus volumineuse était également prévue.

La masse de la nouvelle fusée était limitée à 374 tonnes, ce qui lui permettait d'utiliser les installations de Soyouz à Baïkonour et Plesetsk prévues pour des fusées d'une masse maximale de 400 tonnes. La fusée pouvait placer 11,8 tonnes sur une orbite de 200 km depuis Baïkonour, la charge utile depuis Plesetsk étant limitée à 11,3 tonnes et 1,36 tonnes en orbite géostationnaire.

Bien que la fusée pouvait être développée en réalisant des modifications réduites et à partir d'éléments de la N1 déjà disponibles, l'argent fit défaut si bien que Yamal ne fut jamais développée. En 1999, Aurora, une variante de Yamal destinée à l'exportation fut également proposée.

Aurora

Aurora (russe Аврора c'est-à-dire Aurore) est une variante de Yamal qui fut présentée pour la première fois en 1999. Aurora devait être tirée d'une nouvelle installation située sur l'île Christmas, possession de l'Australie dans l'océan Indien, des lancements de qualification devant avoir lieu auparavant à Baïkonour. Les coûts de construction du site de lancement était estimé à 500 millions de USD et devaient être pris en charge par des investisseurs privés. Aurora devait se consacrer au segment des satellites commerciaux de télécommunications de masse moyenne. Après quelques travaux préparatoires, le financement du projet fut finalement suspendu. La chute du marché des satellites rend aujourd'hui peu probable que Aurora soit jamais réalisée.

Aurora était peu différente de Yamal : les modifications les plus importantes comprenaient une version améliorée du moteur NK-33-1 et une coiffe encore agrandie. Ces modifications permettaient d'augmenter la charge utile de 2 %. L'amélioration de la fusée conjuguée avec la position du site de lancement proche de l'équateur permettait à l'Aurora de placer une charge utile de 11 860 kg sur une orbite de 200 km avec une inclinaison de 11,3°. La fusée pouvait envoyer une charge de 4 350 kg en orbite de transfert géostationnaire et de 2 600 kg en orbite géostationnaire.

Onega

Onega (russe Онега, du nom du fleuve) fut proposé en 2004 comme lanceur pour le nouveau vaisseau spatial Kliper. Il devait pouvoir placer depuis le cosmodrome de Plesetsk 14,5 tonnes sur orbite basse et 1,6 tonnes en orbite géostationnaire (selon d'autres sources 2,3 tonnes). Les quatre propulseurs du premier étage devaient recevoir un nouveau moteur RD-0155 doté d'une seule chambre de combustion et qui utilisait comme son prédécesseur un mélange LOX/kérosène. Selon d'autres études, les propulseurs devaient recevoir le moteur RD-120.10F (11D123) qui équipait le deuxième étage de la fusée Zenit.

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