La Perte auditive due au bruit (NIHL) est une affection de plus en plus répandue qui résulte de l'exposition à des traumatismes sonores de forte intensité, surtout pendant une longue période de temps.
La surdité par traumatisme sonore est une déficience auditive évitable qui affecte les personnes de tout âge et de toutes conditions. Selon un communiqué publié par l'American Academy of Audiology en 2003, En règle générale, une personne par ailleurs en bonne santé, aura en principe une ouïe normale au moins jusqu'à l'âge de 60 ans si ses oreilles ne sont pas exposées à des niveaux sonores élevés (American Academy Audiologie [AAA], 2003). Malheureusement, environ 30 millions d'adultes aux États-Unis sont exposés à des niveaux sonores dangereux en milieu de travail (National Institute for Occupational Safety and Health [NIOSH], 2000). Parmi ces 30 millions de personnes, une sur quatre sera atteinte d'une perte auditive permanente à la suite de son activité professionnelle (AAA, 2003). Même si cette forme de surdité atteint principalement la population active adulte, la perte auditive par traumatisme sonore peut également être diagnostiquée chez les adolescents et les jeunes adultes. L'Audition Alliance of America rapporte que 15 pour cent des diplômés de l'université ont un niveau de perte auditive égal ou supérieur à celui de leurs parents (Fausti, Wilmington, PV Helt, WJ Helt, et Konrad-Martin, 2005, p. 51). L'incidence élevée de la surdité par traumatisme sonore chez les jeunes adultes n'est pas surprenante, étant donné la popularité des appareils de musique portables (baladeurs et iPod), des concerts, ainsi que des boîtes de nuit parmi cette population. Toutefois, grâce à l'éducation, les évaluations audiométriques, le développement des programmes de conservation de l’audition en milieu de travail, et l'utilisation correcte de protections auditives, on peut prévenir ces déficiences.
Il existe deux types principaux de perte auditive par traumatisme sonore: La perte auditive causée par un traumatisme sonore répété entraînant un développement progressif d’une déficience et la perte auditive provoquée par une exposition à un seul traumatisme particulièrement violent entraînant immédiatement des lésions cochléaires permanentes. Cette deuxième forme fait suite en général de l'exposition à des sons d’intensité particulièrement élevée tels que des explosions, des fusillades et ou l’éclatement de pétards. La forme à développement progressif est liée à des lésions cochléaires permanentes consécutives à une exposition répétée à des bruits excessifs, sur une longue période de temps. Contrairement à la surdité par traumatisme sonore aigu, cette forme de surdité ne survient pas après une seule exposition à un niveau de pression acoustique de très haute intensité. La surdité d’évolution progressive peut être causée par des expositions multiples à l’occasion de concerts musicaux, en discothèques, un excès de bruit sur le lieu de travail (première cause), et l’utilisation de lecteurs audio portables. Le ministère du travail des USA Occupational Safety and Health Administration (OSHA) indique que l'exposition à un niveau sonore de 90 dB(A) pendant plus de huit heures par jour peut entraîner une perte auditive permanente (Occupational Health and Safety Administration [OSHA], 2002). Puisque la mesure en décibels en basée sur une Échelle logarithmique, chaque augmentation de 3 décibels du SPL se traduit par un doublement de l'intensité sonore, ce qui signifie que plus le niveau d’exposition sonore est élevé, plus la perte d'audition peut s’aggraver rapidement. Par conséquent, la rapidité de l’évolution de la surdité dépend de la combinaison entre le niveau d’intensité sonore et la durée d'exposition au bruit.
Les deux formes de surdité provoquée par un traumatisme sonore aigu ou développée progressivement par une exposition prolongée peuvent souvent être identifiées par l’aspect caractéristique de l’audiogramme. La perte auditive atteint généralement et électivement les fréquences aigues en particulier dans la zone de sensibilité auditive maximale à 4000 Hz. les déficiences induites par le bruit sont habituellement associées à une encoche en forme de V dans les hautes fréquences, la perte auditive étant à son maximum à 4000 Hz, bien que l'encoche déborde souvent sur les 3000 et 6000 Hz, selon (Gelfand, 2001, p. 202). Des doctorants de l'Université de l'Iowa ont qualifié cette encoche de pathognomonique, spécifique d’étiologie liée à un traumatisme sonore. La perte auditive est habituellement bilatérale (Gelfand). Mais la courbe audiométrique des patients atteints de surdité par traumatisme sonore ne correspond pas toujours à cette description stéréotypée. Souvent, la baisse de l’acuité auditive se produit à des fréquences autres que dans la zone typique des 3000-6000 Hz. Ces variations résultent d’une résonance différente dans le conduit auditif, des fréquences nocives de l’onde sonore, variable suivant les individus ainsi que de la durée d'exposition (Rösler, 1994). Lorsque l'exposition au bruit nocif continue, on assiste à un élargissement de l’encoche vers les fréquences plus aigues et surtout vers les graves ainsi qu’une aggravation de la perte (approfondissement de l’encoche à 4000 hz)(Gelfand). La perte auditive débute généralement sur les fréquences aigues (3k, 4k, 6k ou Hz), puis s'étend aux fréquences graves (0.5k, 1k ou 2k Hz) (Chen, 2003, p. 55), ce qui accentue la gène auditive puisque les fréquences 500 à 2000 hz dites fréquences conversationnelles correspondent aux fréquences de la parole.