Au milieu du marécage émergeaient des nombreuses îles, qui furent le siège de communautés humaines depuis la préhistoire. Les premiers habitants de cette vaste aire mangeaient des racines, des herbages, fruits sauvages, lait, poissons et gibier. À cause de la conformation du terrain, caractérisé par de vastes étendues d'eau, ils vivaient dans une multitudes de petits centres isolés, dont chaque menait une vie plus ou moins indépendante des autres (voir image 3). Leurs cabanes étaient construites avec les matériels que la nature offraient : bois, cannes, herbes sèches, boue. Ces habitations étaient de roseau ou « cannes palustres » (palis atque virgultis), comme le roseau (ou canne, ou paille, ou chaume), usage qui, dans quelques rares cas, c’est maintenu jusqu'au début du XXe siècle.
Avec le déroulement des siècles et le l’ensablement progressif des eaux, la partie cispadane (régions au sud du Pô) de la Padusa devient une forêt, selva litana, ou un cordon littoral, en s'étendant du Pô de Primaro ou du Reno jusqu'à l'Émilie, sur bien 60 milles (environ 100 km, 1 mille = 1 852 m).
Les travaux d’assainissement par le percement du Cavo Benedettino, n’eurent pas le succès espéré à cause principalement de l’Idice, dont la forte pente et les eaux limoneuses comblèrent une partie du Cavo et permit au fleuve Reno de s’ouvrire une autre route et débordant de ses digues.
Aujourd'hui l’habitat de l'ancienne Padusa survit à Comacchio et dans les réserves naturelles protégées, comme l'oasis de Valle Sainta di Campotto (Argenta) et l'oasis de Punte Alberete (située entre les lidos de Marine Romea et de Casal Borsetti (commune de Ravenne), une des dernières forêts naturelles (pins et chênes) d'Europe et la plus étendue d'Italie.