Le vieillissement est un phénomène dont les retentissements biologiques, psychologiques et sociaux sont étroitement liés.
Il est difficile de distinguer les modifications psychologiques directement induites par le vieillissement, de celles accompagnant parfois les conséquences de celui-ci (Ninot, 2004). Toutefois, certains changements se dégagent comme affectant la dimension cognitive et émotionnelle dans le cadre du vieillissement normal.
Au plan émotionnel, le vieillissement peut s’accompagner de l’émergence de sentiments multiples comme par exemple l’inutilité, la sensation d’être une charge pour les autres (à laquelle échapperont plus facilement des grands-parents très sollicités pour garder leurs petits-enfants), la solitude et l’abandon (qui diminuent grâce à la messagerie instantanée vidéo), la sensation de posséder un corps devenant incontrôlable. Trois aspects se dégagent : la personne âgée tend vers une maîtrise passive de l’environnement, une réduction de son activité et une préoccupation grandissante de son monde intérieur. On observe classiquement un désinvestissement de la réalité extérieure et un investissement de soi (L’Ecuyer, 1994 ; Léger et Tessire, 1989), accentués par l’approche de la mort (Caradec, 2004).
Les parties cartilagineuses (nez, oreilles) continuent bien qu'à un rythme imperceptible leur croissance toute la vie, donnant leur aspect particulier aux visages des vieillards, même s'ils avaient eu des visages de grande beauté (voir l'illustration ci-dessus).
D’une manière générale, le processus du vieillissement, après la phase de maturation, conduit à une diminution progressive des capacités de réserve fonctionnelle de l’organisme (Jeandel, 2003) entraînant des difficultés d’adaptations physiologiques. Ce déclin est accompagné de - et accentué par - la diminution de l’activité physique qui accompagne souvent l’avancée en âge.
On observe une diminution importante du réseau social chez la personne âgée. Des pertes relatives à la capacité de déplacement et à celle d’interaction avec l’environnement (vue et ouïe) sont subies par la personne âgée et l’amènent à limiter ses contacts avec l’extérieur et à se renfermer sur elle-même. Le déménagement en institution accentue cette diminution du réseau social et l’isolement.
Le vieillissement psycho-affectif est peut-être dans un plus grand isolement social, une plus grande solitude que la personne âgée tente de combattre par la relation avec des médicaments et d'autres drogues, comme substitut à la relation sociale appauvrie, reliant ainsi le vieillissement psycho-affectif au vieillissement social.
Les sociologues insistent sur la notion de construit social : le vieillissement est lié au regard de la société, aux normes qu'elle se donne. (Guérin, 2007) montre que la notion d'âge est fortement liée à l'environnement. Ainsi, on serait "vieux" dès 45 ans en entreprise, alors que pour le grand public, la vieillesse débute à 70 ans.
Quant au statut de mineur attribué aux personnes âgées, la société et la culture tendent, d'une part, à considérer le vieillissement comme une perte progressive de responsabilités dans le comportement, ce qui s'exprime par le retrait des activités professionnelles et, à l'extrême, par une mise sous tutelle. D'autre part, le retrait et l'isolement sociaux conduisent souvent les personnes âgées à se constituer en groupes sociaux à part, suivant un déroulement proche de celui des groupes ethniques, de femmes et d'handicapés, avec leurs sous-cultures, de telle manière que les lois et règlements sur l'égalité dans l'accès aux emplois mettent ensemble les femmes les handicapés, les minorités ethniques visibles ou non et les personnes âgées dans leurs mesures compensatoires.
Dans les cultures et les sociétés où la sécurité sociale est assurée par la famille, la parenté et la communauté proche, la responsabilité filiale est liée, comme son corollaire, à la responsabilité parentale, comme les différentes responsabilités communautaires sont liées, par exemple, en Chine et dans les pays sinisés, par les valeurs confucéennes de bénévolence, de courtoisie, de loyauté et d'obéissance mutuelles.
Il commence à se faire à grande échelle avec les méthodes (issues de l'épidémiologie) de suivi de vastes panels de personnes volontaires. Par exemple au Canada 160 chercheurs de 26 universités vont suivre un groupe d'environ 50.000 personnes (âgé(e)s de 45 à 85 ans) durant 20 ans au moins; 30.000 feront l'objet d'examens cliniques et 20.000 autres seront interrogés téléphoniquement tous les 3ans, pour mieux suivre, mesurer et expliquer les effets du vieillissement sur eux (effets biologiques, médicaux, socio-psychologiques...).