Site Web : | http://www.gazprom.com |
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Gazprom (??? " ??????? ") est une société russe connue principalement pour la production et le transport de gaz naturel. Depuis 1954, elle est le premier exploitant et le premier exportateur de gaz au monde. Depuis 2005, elle est aussi un acteur majeur sur le marché mondial du pétrole.
En 2004, elle produit environ 93% du gaz naturel russe, tout en contrôlant 16% des réserves mondiales, soit environ 28 800 km³ [1] [2]. Après l'achat en octobre 2005 de a compagnie pétrolière Sibneft, rebaptisée depuis Gazprom Neft (à hauteur de 75,7%), Gazprom détient une réserve de 170 Mdsbarils, ce qui en fait le 2e plus important acteur dans le domaine du pétrole, derrière l'Arabie saoudite (263 milliards de barils)Article sur les réserves de Gazprom après l'acquisition de Sibneft.
En 2006 elle a affiché le chiffre d'affaires de 71milliards USD. En mai 2006, Gazprom a atteint une capitalisation boursière de 269 milliards USD [3], ce qui la place au 3e rang mondial, derrière Exxon Mobil et General Electric, mais avant Microsoft.
En plus de ses réserves de gaz naturel et le plus grand réseau de pipelines au monde (150 000 km), elle détient des positions dans les banques, l'assurance, les médias, la construction et l'agriculture.
Elle fournit 90% de la production de gaz naturel russe et 23% de la production mondiale, tout en ayant des réserves estimées à 17 800 km³. La société possède notamment le gisement de l'Ourengoï. Ses clients se trouvent en Europe centrale et occidentale, ainsi que dans l'ancienne URSS.
En 2005, la société contribue pour 20% aux recettes budgétaires russes et contribue à hauteur de 8% au PIB. Elle emploie plus de 300 000 personnes.
Cette société est issue du ministère soviétique du gaz.
En septembre 2005, Gazprom a annoncé la construction, pour 2010, d'un gazoduc de 1 200 km sous la mer Baltique. L'un des objectifs est de contourner la Pologne et l'Ukraine et donc éviter les coûts de transit et les risques d'éventuels "prélèvements non sanctionnés" (selon le jargon de Gazprom).
La société est cotée à la bourse de Londres depuis du 1er janvier 2006 et a presque doublé de valeur en deux mois à la suite de la crise avec l'Ukraine (voir infra). Les investisseurs internationaux détiennent environs 20% du capital, l'État russe, 50% plus une action, le reste étant réparti par des détenteurs russes.
Pour maintenir le niveau de ses exportations, Gazprom doit mettre en production les champs de la péninsule de Yamal et pour cela investir des dizaines de milliards USD, alors même que le prix très bas du gaz sur le marché russe (3/4 des débouchés de Gazprom) ne permet pas de payer ces investissements. Les prix internes de Gazprom pour le gaz s'échelonnaient, fin 2005, de 25 à 48 $/1000 m³, tandis qu'ils dépassaient les 200 $/1000 m³ pour ses clients étrangers (lien). Pour plus de details, voir The Future of Russian Gas and Gazprom de Jonathan Stern.
Malgré une privatisation partielle sous la présidence de Boris Eltsine, la société Gazprom reste toujours sous un contrôle étroit de l'appareil d'État russe (qui, de 2004 à 2006, a fait passer sa part dans le capital de 38% à plus de 50%), et domine le marché gazier russe et mondial. Cette position de force dans un contexte d'une hausse mondiale de la demande, permettrait au Kremlin d'exercer potentiellement de la pression sur les pays clients (ex-républiques soviétiques, Europe centrale et occidentale) dont certains dépendent à 90-100% des fournitures russes. D'ores et déjà, Gazprom exige de plus en plus fort d'avoir les droits d'accès à la distribution du gaz en Europe (avec le but d'être présent tout au long du circuit gazier - de l'amont jusqu'en aval), en préservant de l'autre côté sa position dominante dans le domaine de l'extraction sur le sol russe.
Dans le but affiché de sécuriser les fournitures du gaz en Europe occidentale, un grand projet de gazoduc avec l'Allemagne via la mer Baltique est lancé en grande pompe pour contourner le transit par des pays tiers, accusés par Gazprom de surcharger les droits de transit (Pologne) ou de voler du gaz (Ukraine). De l'autre côté, pour contrer une éventuelle (bien que peu réaliste à grande échelle) diversification des pays européens, qui chercheraient de nouvelles sources d'approvisionnement dans la lumière de l'affrontement entre Gazprom et l'Ukraine en janvier 2006, Gazprom prospecte activement du côté chinois, coréen ou japonais pour construire de nouveaux tronçons de gazoducs vers ces pays, ainsi qu'un méga-terminal de gaz naturel liquéfié dans le Nord à l'aide des Canadiens pour alimenter l'Amérique du Nord - un moyen de diversifier sa clientèle et d'améliorer sa marge de manœuvre face aux Européens.
Dans ce contexte d'incertitudes, le monopole de Gazprom (9/10 de la production gazière du pays) est vivement critiqué par de nombreux pays puisque le maintien de la situation actuelle pèse en partie sur la compétitivité du secteur. Des tentatives de réformes ont été suggérées, telles que le développement d'une concurrence modérée dans le secteur gazier (en favorisant l'émergence d'opérateurs indépendants de Gazprom) et l'augmentation des tarifs domestiques réglementés du gaz (sans remettre en cause le monopole d'exportation de Gazprom). À ce sujet, le président Vladimir Poutine reste prudent puisque la société est devenue l'un des outils de la politique extérieure russe.
Le retour de l'influence russe dans les pays de l'ex-Union soviétique se fait par un cheval de Troie : Gazprom. L'Europe orientale, mais aussi centrale et occidentale, en dépendent chaque jour davantage. Il suffit, pour s'en convaincre, d'observer les titres de presse qui relatent régulièrement des avancées de Gazprom. Les bénéfices économiques et financiers de l'entrée sur le marché européen de l'énergie, permis par la libéralisation du secteur, sont aussi des gains politiques et diplomatiques que le Kremlin sait utiliser à bon escient (source : (lien)). On observe ainsi le passage de la géopolitique à la géoéconomie; quant à la Russie, elle est en train de devenir une "super-puissance énergétique", selon les termes du sénateur américain Richard Lugar.
Le 8 mars 2006, la Commission européenne a émis un Livre vert sur la stratégie européenne de l'énergie dont un volet concerne la coopération extérieure. Le 18 avril, Gazprom riposte en faisant comprendre à ses clients européens qu'ils pourraient se trouver en panne de gaz s'ils ne se montraient pas plus coopératifs, en renonçant à " politiser les questions gazières " et en permettant à Gazprom de prendre le contrôle d'une partie de la distribution dans les pays de l'Union européenne.
Gazprom fournit à l'Europe occidentale 25 % de ses besoins en gaz naturel en 2005. Ainsi, les États baltes et la Finlande sont dépendants à 100%, l'Autriche à 55%, l'Allemagne à 37%, la France à 21%. Le gaz en direction de l'Union européenne est transporté essentiellement via l'Ukraine, ainsi que via la Biélorussie (10%).
Le 1er janvier 2006, Gazprom décide de suspendre toute exportation de son gaz vers l'Ukraine en raison de la non-renégociation de son contrat. Jusqu'au 31 décembre 2005, l'Ukraine bénéficiait de prix avantageux grâce à ses bonnes relations et son statut d'ancien pays de l'URSS. Or, depuis la Révolution orange de novembre 2004, les relations russo-ukrainienne se sont considérablement dégradées.
Gazprom souhaite aligner le prix du gaz ukrainien, jusque là fortement subventionné (47 USD par 1000 m³, sur celui du marché européen (230 USD), motivant une telle décision par le fait que l'Ukraine avait obtenu le statut d'économie du marché, et doit donc passer aux mêmes conditions que le reste de l'Europe. Suite à de longues négociations sans succès, l'Ukraine refuse de payer le prix du marché suite à quoi, le 1er janvier 2006, Gazprom lui coupe l'alimentation en gaz, en maintenant uniquement les quantités destinée à l'Europe. Or, 80% des approvisionnements des pays européens en gaz russe transitent par l'Ukraine, ce qui a fini par poser certains soucis pour les pays européens, car Kiev s'était servi directement aux gazoduc des quantités destinées aux pays européens, provoquant des chutes de fournitures de gaz dans certains d'entre eux. Pour plus de détails, voir (lien) et (lien).
Le 3 janvier 2006, l'Ukraine accepte l'alignement sur le prix du marché européen et Gazprom recommence à alimenter les gazoducs à pleine capacité [4]. Les termes de cet accord imposent, en pratique, une augmentation moins sévère du prix du gaz. L'Ukraine paiera en pratique 95 USD par 1000 m³, car les livraisons seront composées en partie par le gaz turkmène à 50 USD via une société mixte RosUkrEnergo à capital obscur.
[5] Plus de détails dans Wikipédia en anglais : (lien)
L'Arménie dépend à 100% de la Russie pour ses approvisionnements en gaz. Elle est de plus un allié de Moscou dans la région. Un accord a été signé en avril 2006 avec Gazprom. La société fournit du gaz bon marché (110 USD pour 1 000 m³) pendant 25 ans. En contrepartie, la participation de celle-ci dans la société arménienne de distribution de gaz Arm RosGazprom passe de 45% à 75%. Par cette manœuvre, Gazprom prend le contrôle du gazoduc en construction devant relier l'Arménie à l'Iran.
Vendredi 19 janvier[6], les dirigeants de Gazprom et de Sonatrach ont évoqué une fois de plus les avantages qu’il y aurait à s’unir pour attaquer le marché européen. La Russie et l'Algérie sont les premiers fournisseurs de gaz à l’UE. Une coopération étroite entre eux peut amener, de manière évidente, une hausse des prix de livraison. Cette entente ne serait pas du tout dans l’intérêt de Bruxelles. Elle pourrait constituer un premier pas dans la création d’une OPEP du gaz, que la Russie appelle de ses vœux. La Russie, en tant que premier fournisseur de gaz au monde, en prendrait la tête, et pourrait l’utiliser comme effet de levier pour accroître la pression sur l’Europe.Site EnergieInfluence
Fin 2006, la Biélorussie a ardemment négocié le prix de son gaz, qu'elle payait jusqu'à date 47 USD pour 1 000 m³ (contre plus de 250 dollars alors sur le marché européen). Menaçant de couper les robinets à moins d'obtenir le prix demandé, Gazprom a obtenu un accord final in extremis le 31 décembre 2006 à un prix de 100 USD pour 1 000 m³. De plus, il a obtenu une compensation en 50% de titres dans la société gazière biélorusse Beltransgaz (dont le montant de 5 milliards de USD est estimé surévalué par les experts russes). Outrée par cette augmentation, la Biélorussie a appliqué une taxe sur le transit du pétrole russe vers les pays plus à l'Ouest (45 USD/tonne) qu'elle a dû abolir quelques jours après sous la pression de Moscou.
Le gouvernement de Gerhard Schröder s'est porté garant d'un crédit d'un milliard d'euros proposé par les banques Deutsche Bank et KfW à Gazprom pour la construction d'un gazoduc germano-russe en mer Baltique.
Peu après avoir cédé le pouvoir à Angela Merkel, Gerhard Schröder a été engagé par Gazprom pour diriger le Conseil de surveillance du consortium germano-russe chargé de construire ce gazoduc, dont Gazprom détient 51%. Gazprom a toutefois par la suite refusé ce prêt des deux banques.