L'Antiblockiersystem, abrégé en ABS (terme allemand que l'on peut traduire par " système anti-blocage "), est un système utilisé sur les véhicules roulants, empêchant les roues de se bloquer pendant les périodes de freinage intense. Il est utilisé dans les avions (lors de l'atterrissage) et dans les véhicules automobiles ou motocyclettes, où il fait de plus en plus partie de l'équipement standard.
Le développement de l'ABS pour des applications à l'automobile a démarré dans les années 1960 dans une société appelé Teldix (contraction de Telefunken et Bendix, partenaires dans ce projet). Les performances de l'électronique de l'époque empêchent une mise en œuvre d'un système suffisamment fiable pour l'automobile. La Citroën SM a failli être équipée d'un ABS, mais les difficultés financières d'Automobiles Citroën et le premier choc pétrolier ont raison du projet d'application.
Les brevets et licences de la société Teldix furent rachetés par Bosch, qui continua le développement et aboutit au lancement en série du système ABS.
En octobre 1978, l'ABS2 équipe la Mercedes classe S. En décembre 1978, c'est au tour de la BMW 7.
L'ABS a été conçu à l'origine pour garder un meilleur contrôle, à la fois du système de freinage et de la direction du véhicule. Celui-ci permettant d'une part de garder la directivité du véhicule pour effectuer une manœuvre d'évitement par exemple et, d'autre part, d'optimiser les distances de freinage qui augmentent considérablement lorsque les roues sont bloquées.
Lors d'un freinage d'urgence, l'ABS régule la pression dans le circuit de freinage en adaptant pour chaque roue le niveau de pression maximum (si une roue bloque, alors il relâche la pression du circuit de freinage au niveau de cette roue uniquement). Le système fonctionne par impulsions successives (ce qui fait que les roues peuvent se rebloquer périodiquement lorsque la pression remonte dans le système de freinage), chose que l'on ressent en général à la pédale de frein qui se met à vibrer au rythme des variations de pression du circuit de freinage.
L'ABS empêchant les roues de se bloquer, le conducteur garde la capacité de freinage, car le coefficient d'adhérence augmente lorsqu'on passe en situation d'adhérence par rapport à la situation de glissement (cette perte au freinage d'un pneu qui glisse avoisine les 30 %). De même, les roues ne glissant pas grâce à l'ABS, elles gardent leur adhérence et donc le conducteur garde sa capacité directionnelle.
Bien sûr, un bon freinage sans ABS sera plus efficace qu'avec l'ABS (puisque le principe de fonctionnement de l'ABS réside dans la diminution du freinage). Dès lors, en utilisation sportive, le conducteur freine certainement mieux sans ABS qu'en présence de ce système. Mais il faut bien voir que, pris de surprise dans une situation de la vie courante (un enfant qui traverse la route derrière un camion par exemple), le conducteur réalisera un freinage nettement moins réfléchi et risque fort de bloquer les roues : dans ce cas-là, l'ABS permet d'avoir un freinage plus efficient au final.
Quoi qu'il en soit, même avec un ABS, il est démontré que le conducteur a, malheureusement, tendance à ne pas appuyer suffisamment fort sur la pédale du frein (ou en tout cas pas assez vite ni assez longtemps) et c'est pour cela que l'on trouve désormais sur beaucoup de véhicule une aide au freinage d'urgence. Celle-ci permet d'avoir une attaque au freinage plus énergique, quitte à relâcher la pression si le freinage peut être plus tranquille (plus de distance que prévu).
Donc, pour faire un bon freinage, il vaut mieux commencer à freiner fort pour ensuite relâcher la pression sur la pédale de frein pour s'adapter aux conditions, plutôt que l'inverse (bien sûr, un freinage appuyé est moins confortable pour les passagers). Car le temps qu'on se rende compte que le freinage n'est pas assez appuyé (au moins 1 seconde) s'est alors transformé en une distance parcourue qu'on ne peut regagner !
Finalement, si, en théorie, sur surface sèche, le conducteur expérimenté peut être plus efficace que l'ABS, dans la pratique (avec tous les aléas que la route et les évènements comportent) un freinage ABS est certainement plus efficace.
On peut noter que le fonctionnement de l'ABS est également très dépendant de la bonne qualité du système d'amortissement du véhicule. En effet, un amortissement défectueux ne permet plus de maintenir les roues du véhicule en contact optimal avec la route, provoquant des pertes d'adhérence et favorise donc des blocages.