Cet article traite de divers aspects de l'architecture de Chicago, la troisième plus grande ville des États-Unis. L'architecture de cette ville a reflétée et influencée pendant longtemps l'architecture américaine. La ville de Chicago comprend certains des premiers bâtiments réalisés par des architectes reconnus mondialement. Comme la plupart des bâtiments du centre-ville ont été détruits par le grand incendie de Chicago en 1871, ils sont plutôt réputés pour leur originalité que pour leur ancienneté.
Pour la construction des bâtiments de l'exposition universelle de 1893, la ville a fait appel à plusieurs des architectes les plus importants du pays comme Daniel Burnham, Racine, Frank Lloyd Wright, Dankmar Adler, Charles B. Atwood, Henry Hobson Richardson ou encore Louis Sullivan. Ces architectes ont continué après l'exposition à concevoir d'autres monuments à travers Chicago, dont la plupart sont aujourd'hui classés historiques (Chicago Landmark). En 1966 fut créée la Chicago Architecture Foundation, un organisme permettant la sauvegarde de la John J. Glessner House construite par l'architecte Henry Hobson Richardson, l'une des plus anciennes demeures de Chicago.
Des gratte-ciel, actuellement en construction ou déjà construits comme la Waterview Tower, la Chicago Spire, et la Trump International Hotel and Tower redonnent un nouvel horizon au centre-ville de Chicago. Le code postal 60602 a été nommé par le magazine Forbes le code postal le plus charismatique du pays, avec des bâtiments prestigieux tels que The Heritage au Millennium Park. L'autre nouvelle ère de construction de gratte-ciel peut être directement trouvée dans les secteurs de Near North Side et Near South Side respectivement au nord et au sud du Loop. Des genres multiples de maisons urbaines, de condominiums et d'immeubles peuvent être trouvés dans les quartiers de Chicago. En bordure du lac Michigan, de nombreuses zones résidentielles sont caractérisées par des pavillons construit pendant le début du XXe siècle ou après la Seconde Guerre mondiale.
Au cours de son passage dans le quartier des affaires (Downtown Chicago), le feu détruisit des hôtels, des grands magasins, l’hôtel de ville (Chicago City Hall), l’opéra et des théâtres, des églises et des imprimeries. Le feu continua sa progression au nord, entraînant les fuyards le long des ponts enjambant la rivière Chicago. L’incendie sauta la branche nord de la rivière et continua à travers maisons et villas de la partie nord de la ville. Des habitants finirent par atteindre le parc de Lincoln dans le quartier du même nom et les berges du lac Michigan, où des milliers d’entre eux trouvèrent refuge.
Le feu finit par s’éteindre, aidé en cela par la disparition des vents et une fine pluie qui finit par tomber tard dans la nuit de lundi. De son point de départ de la maison O’Leary il a brûlé pratiquement 48 blocs jusqu’à l’avenue Fullerton au nord. Il ne reste pratiquement plus de bâtiments qui datent d'avant le Grand Incendie de 1871. La Chicago Water Tower, construite en 1869, est l'un des rares bâtiments à avoir survécu à la catastrophe.
L'aspect de la ville changea fondamentalement. Le Grand incendie de Chicago permit aux urbanistes de penser à une reconstruction de la ville selon des critères modernes.
L'exposition universelle (World Columbian Exposition) attira 26 millions de visiteurs en 1893. Elle fut l'occasion pour les promoteurs du mouvement architectural City Beautiful de réaliser plusieurs édifices qui font désormais partie du patrimoine de Chicago : le Musée de la Science et de l'Industrie et le célèbre métro aérien dans le Loop.
Il est difficile de dire quel est le premier gratte-ciel de l'Histoire. Les New-Yorkais affirment qu'il s'agit du New York Tribune Building, dessiné par Richard Morris Hunt (1873, 78 mètres). D'autres considèrent que c'est le Home Insurance Building (1884-1885) à Chicago édifié par les membres de l'école de Chicago : Louis Sullivan, William LeBaron Jenney, Daniel Burnham, William Holabird et Martin Roche. Ils militent pour un style simple et utilitaire ; certains considèrent qu'ils préfigurent le mouvement rationaliste.
L'école de Chicago est un mouvement d'architecture et d'urbanisme nommé ainsi car les premières réalisations qui en découlèrent se firent à Chicago, aux États-Unis, à la fin du XIXe siècle. La phase d'apogée de ce mouvement est située approximativement entre 1875 et 1905.
Ce mouvement est marqué par la construction rationnelle et utilitaire de bureaux, de grands magasins, d'usines, d'appartements et de gares. L'accent est mis sur la durabilité, avec l'utilisation de matériaux modernes tels l'acier, le ciment et le fer forgé, le verre armé (pour la construction de dômes). C'est l’École de Chicago qui mis au point et généralisa l'utilisation de l'acier dans la construction des gratte-ciel, réalisant ainsi la révolution structurelle qui permit de passer des bâtiments à murs et refends porteurs aux constructions de type poteaux-dalles sans façade porteuse. Ces gratte-ciel devinrent également récurrents afin de rationaliser au maximum l'emprise foncière des bâtiments dans des villes où le coût des terrains s'accroissait régulièrement.
L'événement catalyseur de ce mouvement fut le grand incendie de Chicago qui eu lieu le 8 octobre 1871 : une grande partie du centre-ville fut détruite, et la nécessité de sa reconstruction permit l'émergence d'une nouvelle approche de la construction d'immeubles.
Les premiers grand architectes de ce mouvement ont été William Le Baron Jenney (1832-1907), Henry Hobson Richardson (1838-1886), et pour la génération suivante Daniel Burnham, William Holabird, Martin Roche, Louis Henry Sullivan (1856-1924), qui commencèrent tous les quatre leur carrière au sein de l'agence de Willliam LeBaron Jenney, et l'ingénieur Dankmar Adler (1844-1900), associé longtemps avec Louis Sullivan. Ils ont créé par leur œuvre et par leur influence un modèle de développement urbain qui a caractérisé toutes les villes américaines au XXe siècle
Cette école est apparentée à la Prairie School qui traite, elle, de l'architecture résidentielle, avec pour principale figure de proue Frank Lloyd Wright (1867-1959), ancien collaborateur de Louis Sullivan.
La Prairie School est un mouvement architectural de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle qui concerna surtout le Middle West des États-Unis. Le style est marqué par la présence de lignes horizontales, de toits plats, de larges avant-toits en saillie et d'une ornementation maîtrisée. Il se place en rupture avec les façons de construire du XIXe siècle. L'horizontalité devait rappeler le paysage plan des Grandes Plaines, et expliquer le nom de cette école. Le principal initiateur fut Louis Sullivan, mais d'autres architectes appartiennent à ce mouvement :
Comme dans les autres métropoles américaines, l'éclectisme marque l'architecture des bâtiments publics : le mouvement du City Beautiful utilisa les styles Beaux-Arts et Néoclassique (Muséum Field, Museum of Science and Industry, Chicago Cultural Center et Art Institute of Chicago en 1893). Les bâtiments du campus de l'université de Chicago, plusieurs églises (comme la Second Presbyterian Church) et la Tribune Tower sont de style néogothique. À la différence de New York, Chicago compte peu de bâtiments Art déco. Le Style international s'est surtout imposé après 1945 (Crown Hall). Enfin, les quartiers ethniques se distinguent par leurs styles architecturaux importés : Chinatown, églises orthodoxes à bulbes, etc.
Chicago possède de nombreuses maisons classées de styles divers. Les rowhouses sont typiques des villes américaines et souvent construites en briques. On en trouve dans presque tous les quartiers. Après le Grand Incendie de 1871, le style Second Empire connut un important succès dans les constructions civiles. La fin du XIXe siècle fut également marqué par l'architecture néocoloniale (quartiers de South Shore, Forest Glen et Beverly), néoroman (Palmer Mansion, 1885) et Queen Ann (quartiers de Hyde Park et Lakeview). L'école de la Prairie compte plusieurs maisons dans les quartiers de Rogers Park, Hyde Park et Beverly.
Immeubles de la Gold Coast | La Ida B. Wells-Barnett House, demeure de Ida B. Wells dans le quartier de Bronzeville | ||
Two-flat, quartier de Portage Park | Façade du Krause Music Store, Louis Sullivan |