Avion ravitailleur - Définition

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Le ravitaillement aujourd'hui

Le ravitaillement en vol est une nécessité pour les vols très longs liés à certaines missions :

  • l'augmentation du rayon d'action, par exemple pour permettre :
    • à des avions de chasse de rejoindre un théâtre d'opération à grande distance
    • à des bombardiers stratégiques d'atteindre leur cible.
  • le maintien en vol de certains avions au-dessus de territoires hostiles (patrouille ou missions d'intelligence électronique par exemple).
  • le convoyage d'un continent à l'autre.

Techniques du ravitaillement

HH-60 Pave Hawk en approche d'un HC-130

Deux systèmes concurrents existent pour l'avion ravitailleur, qui possède :

  • une perche rigide rétractable commandée par un opérateur (boom and receptacle) venant s'encastrer dans un raccord femelle de l'appareil ravitaillé. Ce système est en vigueur dans l'armée de l'air américaine et dans l'armée de l'air française.
  • Le même système , se terminant par un tuyau souple (hose) et un panier (Drogue) en forme d'entonnoir dans lequel l'avion ravitaillé vient placer sa propre perche de ravitaillement escamotable, utilisé entre autres par l'Armée de l'Air française.
  • un ou plusieurs tuyaux souples (enroulés dans une nacelle au repos) terminés par une sorte d'entonnoir stabilisé aérodynamiquement dans lequel l'avion ravitaillé vient placer sa propre perche de ravitaillement escamotable. Ce système (appelé tuyau et panier ou probe and drogue) est utilisé entre autres par l'Armée de l'Air française.

Les hélicoptères peuvent également être ravitaillés en vol, certains modèles disposent à cet effet d'une longue perche située au bas du fuselage et allant suffisamment loin devant l'appareil pour éviter que les pales du rotor principal n'interfèrent avec la tuyauterie du ravitailleur.

Taille et type d'avions ravitailleurs

A-6 Intruder ravitaillant 2 Super Etendard à l'aide d'un tuyau souple

Le ravitailleur reste un avion des "arrières", auquel on ne demande pas de savoir opérer sur des terrains rustiques. Ils peuvent donc être dérivés d'avions de lignes civils, c'est la grande majorité des ravitailleurs moyens ou lourds.

Les avions ravitailleurs peuvent être de taille très différentes :

  • gros-porteurs, cas le plus courant, puisqu'ils doivent pouvoir emporter un grand volume de carburant sur une grande distance, et dérivés :
    • d'avions civils (Boeing 707 ou 767, Airbus A310 ou A330-200, Il-76)
    • de bombardiers ou d'avions de transport militaires.
  • avions plus légers, de type chasseur-bombardier en général, équipés de réservoirs supplémentaires et d'un système de ravitaillement.

Cette dernière possibilité est en fait la seule solution pour les avions embarqués à bord de porte-avions et opérant en pleine mer, hors de portée des ravitailleurs basés à terre. Des exemples de ce type sont le Grumman A-6 Intruder (dont une version spécialisée dans ce rôle a été construite, mais dont la version de base est déjà capable) ou le F-18 Super Hornet.

On parle de buddy refuelling quand l'avion ravitailleur et l'avion ravitaillé sont de même type.

Le marché actuel

Boeing

Boeing s'appuie sur son importante expérience dans le domaine (le KC-135 est généralement considéré comme le ravitailleur le plus réussi jamais produit).

  • Son principal produit actuel est une version du 767. Il s'agit d'un remplaçant honnête pour les KC-135 (qui ont plus de 40 ans). Le contrat connaît de nombreuses péripéties (annulé par le Congrès, car jugé bien trop favorable au constructeur), il a été finalement refusé par l'US Air Force. Il a déjà été vendu au Japon et à l'Italie.
  • Un ravitailleur basé sur 777 est envisagé comme solution alternative, beaucoup plus lourde.

Airbus

Airbus est parvenu récemment à s'imposer comme une alternative crédible. Son produit phare s'appelle le MRTT : MultiRole Tanker Transporter.

Il s'agit d'une modification d'Airbus à large fuselage (A310 ou A330). L'avion se veut polyvalent : plutôt que d'acheter des ravitailleurs purs, qui servent très peu lorsqu'aucune opération militaire n'est en cours, la plupart des armées de l'air préfèrent des avions pouvant aussi servir au transport stratégique, aux voyages officiels, à l'évacuation sanitaire (rapatrier des blessés après un accident ou un attentat à l'étranger), etc.

Le Boeing 767 possède une telle polyvalence, mais les Airbus ont l'avantage d'un fuselage plus large.

  • L'Airbus A310 MRTT, réalisé à partir de cellules d'occasion, offre une solution bon marché, bien dimensionnée pour remplacer les 707 servant dans nombre de pays. Il a été vendu au Canada et à l'Allemagne.
  • L'Airbus A330 MRTT est un avion plus grand, avec une capacité supérieure, mais beaucoup plus coûteux. Le Royaume-Uni, l'Arabie saoudite et l'Australie l'ont choisi. Les États-Unis l'ont adopté en 2008 pour remplacer les Boeing KC-135 à partir de 2013. À terme, la France devrait en avoir une quinzaine.

Le 29 février 2008 EADS était parvenu à imposer son A330 MRTT aux Américains qui l'avaient adopté aux dépens de Boeing pour remplacer la flotte des KC-135 à partir de 2013. Le Sénat des États-Unis a cependant suspendu cette décision et les négociations sont toujours en cours.

Iliouchine

Iliouchine produit une version ravitailleurs de l'Il-76, le Il-78. Bien que la conception de la cellule soit ancienne, cet avion est maintenant disponible avec des moteurs modernes et a des performances honorables.

L'Algérie, l'Inde et la Chine en utilisent et ont récemment acquis de nouveaux exemplaires.

Une alternative : recycler et convertir des avions civils

Des pays pourraient choisir de ne s'adresser à aucun de ces constructeurs, et plutôt de faire transformer des avions de lignes d'occasion par de tierces compagnies.

Bien des gros porteurs de première génération (Tristar, DC-10, A300, voire 747-100) sont maintenant retirés des lignes aériennes et disponibles sur le marché de l'occasion à bon prix. Des compagnies de sous-traitances aéronautiques peuvent les convertir en ravitailleurs.

Les inconvénients de cette solution sont que les avions ont déjà beaucoup d'heures de vol, et ne serviront donc pas aussi longtemps, et qu'ils consomment plus de carburant que les nouveaux appareils.

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