Les bacs de Seine désignent les bateaux chargés d'effectuer un service public de traversée de la Seine entre Rouen et Le Havre. Depuis des siècles, le franchissement du fleuve a toujours été d'une importance cruciale dans les relations entre les deux rives de la Basse Seine.
Les bacs ont longtemps été le seul moyen de franchir la Seine entre Rouen et l'estuaire. L'absence de pont sur le fleuve jusqu'en 1959 avec l'ouverture du Pont de Tancarville est due au fait que la Seine doit être navigable par les navires de haute mer se rendant jusqu'au port de rouen. Une hauteur libre sous les ponts d'au moins 50 mètres devant être disponible.
Longtemps assurée par le Port autonome de Rouen, l'exploitation des 8 passages d'eau de le Seine a été reprise depuis 1991 par le Service des Bacs du Département de Seine-Maritime. Aujourd'hui les bacs de seine assurent un service indispensable aussi bien pour la population locale, que pour les touristes visitant la vallée de la basse Seine. Chaque année, le service des bacs permet la traversée de 10 millions de passagers.
Comme tout cours d’eau, la Seine crée une discontinuité dans les échange entre les territoires avoisinants. En l’absence de gués ou de ponts, les embarcations sont le seul moyen de traverser le fleuve. Rapidement les autorités locales ont organisé le passage d’une rive à l’autre en mettant en place des services de passage d’eau.
Le passage d’eau désigne alors un service organisé de traversée du fleuve opéré par des personnes autorisées avec une embarcation prévue à cet effet. Ce service offert aux usagers, donne lieu à une redevance que doit s’acquitter chaque passager auprès du passeur.
A l’origine, les passages d’eau sont équipés de manière hétérogène d’embarcations manœuvrées à la rame ou à la voile. C’est à partir de la fin du XIXe siècle que les passages d’eau les plus importants se voient équipés de bacs à vapeur. Ainsi celui de Caudebec-en-Caux est le premier à être converti à la vapeur en 1868, vient par la suite Duclair en 1872 et Quillebeuf l’année suivante. Le passage de La Mailleraye passe à la vapeur en 1895.
Les autres bacs de moindre importance seront modernisés beaucoup plus tard, avec la traction d’un plateau par une vedette durant l’entre-deux guerres. En ce qui concerne les bachots, les vedettes destinées aux passagers uniquement seront motorisées après la seconde guerre mondiale.
Jusqu'en 1959, la Seine ne pouvait être franchie entre Rouen et la Manche qu'en empruntant un bac. La construction du pont de Tancarville permit alors de faciliter ce franchissement. Le bac du Hode devenu inutile fut alors supprimé.
Par la suite, la construction du pont de Brotonne - qui entraîna la suppression des bacs de Caudebec-en-Caux et de la Mailleraye-sur-Seine - puis du pont de Normandie, réussit à désenclaver Yvetot, le pays de Caux et Le Havre en les raccordant notamment à l'autoroute A13.
Suite au changement de majorité du Département de Seine-Maritime, la construction d'un nouveau bac fluvial, permettant par déclassement du bac 15 de disposer d'un bac de réserve, a été décidée. Ce bateau, construit par le chantier MIM de Dieppe a été baptisé bac 22 (sa marraine est Martine Blondel - conseillère générale du canton de Caudebec-en-Caux) et mis à l'eau le 16 juin 2006. Après de longs essais dus à une mise au point difficile du refroidissement des moteurs, il a été mis en service le 8 novembre 2006 à La Bouille puis transféré en décembre de la même année au passage d'eau de Val-de-la-Haye.
Le Département a, depuis lors, commandé un nouveau bac maritime destiné au passage d'eau de Duclair ou de Quillebeuf pour remplacer le bac 14 (le bac 13 devenant bac de réserve). Ce navire qui portera le nom de bac 23 a été construit par le chantier SOCARENAM à Boulogne-sur-Mer. Baptisé le 11 mai 2010 (sa marraine est Marie-Françoise Gaouyer - conseillère générale-Maire d'Eu), il devrait être mis en service au cours de l'été de la même année.