Bertrand Piccard, né le 1er mars 1958 à Lausanne, est un psychiatre et aéronaute suisse, connu pour avoir réussi, avec le pilote britannique Brian Jones, à effectuer le premier tour du monde en ballon (du 1er au 21 mars 1999) à bord du ballon « Breitling Orbiter 3 ».
Dans les années 1960, il vit en Floride où son père travaille pour le groupe Grumman à la réalisation du module lunaire du programme Apollo. Wernher von Braun, grand admirateur de Auguste Piccard depuis son enfance et devenu ami de la famille Piccard, permet à Bertrand Piccard d'assister aux décollages des fusées Saturn V des missions Apollo 7 à 12.
En parallèle de ses études de médecine psychiatrique, il devient un pionnier du vol libre et ULM en Europe. Il s'essaie également au vol en parapente et en montgolfière. Il est sacré champion d'Europe de voltige en deltaplane (1985), et est vainqueur de la 1re course transatlantique en ballon (1992).
Marié et père de 3 enfants, il est fils de l'océanographe Jacques Piccard, recordman mondial de plongée en sous-marin, avec Don Walsh - officier de la marine américaine, océanographe et professeur d'université (University of Southern California)-, et petit-fils d'Auguste Piccard, premier à atteindre la stratosphère à bord d'un ballon. Il est, tout comme son père, Jacques Piccard, Docteur honoris causa de l'Université catholique de Louvain depuis le 1er février 2008.
En janvier 1997, Bertrand Piccard a tenté son premier tour du monde en ballon sans escale, à bord du Breitling Orbiter, une rozière comprenant une enveloppe d'air chaud entourant une autre poche de 15 000 m³ d'hélium, tentative qui se solda par un échec après 6 heures de vol seulement, suite à des fuites de kérosène dans la cabine. Cette fuite de carburant très incommodante contraint Piccard et son coéquipier Wim Verstraeten à laisser amerrir leur ballon en Méditerranée au large de Toulon, avec perte de l’enveloppe. Le décollage, déjà, avait failli mal se terminer, le ballon frôlant les peupliers près de la station-service de Château-d'Œx.
La deuxième tentative de Piccard a été réalisée à bord du Breitling Orbiter II. Piccard fait toujours équipe avec Wim Verstraeten mais s'adjoint les services d'un technicien du constructeur "Cameron Baloons" : Andy Elson. Totalement libre de repartir à zéro et riche de sa première expérience, l’équipe décide de construire l'Orbiter II, un ballon plus grand (16 500 m³ d'hélium pour 53 m), qui s’envole à nouveau de Château d’Oex (Préalpes suisses), le 28 janvier 1998. Après une fuite d'air à un hublot, acrobatiquement colmatée de l'extérieur par Andy Elson, et un test de pressurisation de la cabine en conditions réelles (11 000 m et –50 °C), ils poursuivent leur vol, mais le refus chinois d'autoriser la traversée du territoire sera finalement fatal aux espoirs des aéronautes.
Rabattus par un courant d’inversion, les aérostiers vont devoir contourner l'immense territoire chinois, par le sud et à très basse altitude, et à 25 km/h alors qu'un magnifique courant-jet soufflait à 270 km/h entre l’Iran et Pékin. À nouveau contraints de se poser, leur voyage s’est terminé après 10 jours par un atterrissage en pleine campagne birmane, au milieu des paysans ébahis. Le Breitling Orbiter II n'aura pas fait le tour du monde, mais le trio bat le record de durée d'un engin volant, avec 9 jours 17 heures et 55 minutes pour 8 700 km parcourus.
Bertrand Piccard et son équipe décident de faire une troisième tentative et pour cela construisent le Breitling Orbiter III, un ballon encore plus grand (18 500 m³ d'hélium, 55 m), apte à tenir l’air pendant 3 semaines. Piccard décide aussi de changer de coéquipiers : il engage tout d'abord Tony Brown, pilote de concorde chez British Airways, mais l'aspect relationnel étant très important, il propose finalement à un autre Anglais, Brian Jones, pilote à la Royal Air Force et aérostier accompli, de l’accompagner.
Pour cette ultime tentative, car il n'y en aurait pas eu d'autre, le lourd réservoir de kérosène est remplacé par 32 bouteilles de gaz propane (2,35 m de haut), plus aisées à manipuler. Décollage le 1er mars 1999 de Château-d'Oex (Suisse). Atterrissage le 21 mars en Égypte. Guidé par le météorologue Luc Trullemans, le tour du monde est finalement bouclé après avoir volé près de 20 jours (447 h et 47 min) et 40 805 km.