Cathédrale Notre-Dame de Constance - Définition

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Autres ornements

Plaques dorées

Christ Pantocrator
Aigle

Quatre plaques de cuivre dorées au mercure sont accrochées dans la crypte. Entre l'an 1300 au plus tard jusqu'en 1925, elles étaient placées sur le fronton oriental à l'extérieur du chœur, du côté du lac ; depuis 1973, des copies ont été placées à cet endroit. La plus grande plaque (diamètre 194,5 cm), qui est également la plus ancienne, est datée du XIe siècle ; cependant on ignore si elle fut réalisée avant les travaux de 1054 ou si elle existait déjà vers l'an Mil. Elle montre un Christ pantocrator flanqué de deux anges. Le Christ est imberbe, l'index et le majeur de sa main droite levés, il porte dans sa main gauche un livre ouvert avec la phrase : «  » (« Venez à moi, tous ceux qui peinent dans le travail, et je vous réconforterai », Évangile selon saint Matthieu 11, 28). Sa conception (la plaque est divisée en petites parties) suggère qu'elle était originellement placée à l'intérieur, peut-être au-dessus du maître-autel. Du point de vue du style, elle est apparentée aux enluminures et aux fresques de l'abbaye de Reichenau, de telle sorte qu'on suppose qu'elle en provient.

Les trois petites plaques (diamètre 94/90 cm) sont datées du XIIe ou du XIIIe siècle. Les différences de style suggèrent qu'elles furent réalisées par trois artistes différents. Au contraire de la grande plaque, elles sont sculptées en bas-relief. Deux plaques montrent chacune le buste d'un patron de la cathédrale et du diocèse, Conrad et Pélage. Conrad est reconnaissable à sa crosse épiscopale, Pélage à sa palme de martyr. Les dessins de l'intérieur des visages et des membres n'ont pas été conservés. La quatrième plaque représente un aigle semblant en sortir, le symbole de l'apôtre Jean. Il n'y a aucun indice de l'existence de plaques dédiées aux trois autres évangélistes.

Chaire

Abraham avec le bélier

La chaire de la cathédrale date de la période baroque, vers 1680, et est suspendue au nord-est de la nef principale. Réalisée par un sculpteur saint-gallois en noisetier, elle possède des éléments décoratifs en tilleul. Les parois latérales du pentagone que forme la chaire représentent des bustes des quatre évangélistes et du Docteur de l'Église Jérôme. L'abat-son est ceint d'une inscription «  » (« Leur son parcourt toute la terre », Livre des Psaumes 19, 5), et couronné d'une sculpture représentant saint Conrad, provenant de l'atelier de Christoph Daniel Schenck.

Une sculpture représentant le patriarche Abraham avec le bélier porte la chaire sur sa tête et semble la maintenir en équilibre avec ses mains. Abraham est ici le symbole de l'Ancien Testament, sur lequel repose l'enseignement du Nouveau Testament. Au XVIIIe siècle, les Constançois catholiques la considéraient pourtant par ignorance comme une représentation de Jean Hus (également souvent représenté avec une barbe), brûlé pour hérésie pendant le concile de Constance. À cause de cela, « la misérable statue de bois, si monstrueuse et informe » était rouée de coups, comme le rapporte en 1781 le professeur Heinrich Sander, de Karlsruhe :

« La populace cruelle et vulgaire voit dans ce portrait la figure de Hus, lui plante des clous en fer dans la tête, les yeux, le torse, et crache à son encontre des âneries avec un grand zèle. »

La croyance erronée dura jusqu'au XIXe siècle, alors que la chaire avait été réalisée pendant la Contre-Réforme catholique, lors de laquelle on n'aurait pas choisi un ennemi de l'Église pour supporter le lieu de prêche. Dans les années 1830, la sculpture fut reconnue comme étant celle d'Abraham, montrée dans une exposition portant sur le concile et oubliée dans un coin. C'est seulement en 1986 qu'elle revint à son emplacement d'origine, où les dégâts qu'elle a subis sont visibles.

Madone

Sur le pilier gauche du chœur se trouve une madone assise sur un corbeau. Elle a été sculptée vers 1260 par un artiste inconnu et fait partie des œuvres d'art les plus remarquables de la cathédrale. La madone porte l'enfant Jésus nu sur son genou droit et tient la main gauche de l'enfant dans sa main gauche. Tandis que l'enfant la contemple, la madone regarde vers les croyants, signe que le chemin vers le Christ passe par le culte de la Vierge. La sculpture est en bois de peuplier et habillée de lin rehaussé d'or. C'est au cours du Moyen Âge tardif que cette madone fut placée sur le pilier. Après sept décennies passées dans le Rosgartenmuseum (musée historique de Constance), elle est retournée en 1999 dans la cathédrale.

Stalles

Les stalles en bois de chêne, datant de 1467-1470 ont survécu à la Réforme et sont aujourd'hui placées dans la croisée. Elles furent réalisées par l'ébéniste Simon Haider et son gendre, le sculpteur Heinrich Yselin. Toutefois, le sculpteur Nikolaus Gerhaert a aussi participé à la confection, et il est difficile de savoir quels furent leurs apports respectifs.

Les stalles sont surmontées d'un baldaquin finement sculpté avec des figures de saints. Les jouées montrent des passages de l'histoire biblique, de telle sorte que les clercs prenaient place entre la Genèse et le Jugement Dernier. La paroi arrière montre des bustes des apôtres et des prophètes. Lors des travaux de l'époque classique vers 1775, le nombre des places des stalles fut réduit à 8. Trois rangs de sièges sur chaque côté offraient au départ 72 places, réduites à 64 lors de la première reconstruction.

Orgue

L'orgue et la chaire

L'orgue actuel provient de la manufacture d'orgues Klais, à Bonn. Il a été fait en 1954-1955 et est placé au-dessus du portail occidental, à l'intérieur de la nef. Il comprend 63 registres, 4 claviers et 4591 tuyaux avec une tessiture allant de do à sol3.

La présence d'un orgue dans la cathédrale est évoquée pour la première fois en 1130. Il a pu exister pendant tout le Moyen Âge tardif. Une commande pour un grand orgue fut passée en 1498 au facteur d'orgues Hans Tugi, de Bâle. Il fut endommagé en 1511 lors de l'incendie des tours, et ne fut réparé que provisoirement. En 1515, le chapitre décida de construire un nouvel orgue, plus grand que l'ancien. Les travaux durèrent plusieurs années et se terminèrent en 1523. Mais il tomba en ruine pendant la Réforme et ne fut restauré qu'en 1592. Michael Praetorius parle de 70 registres et de plus de 3000 tuyaux ; « le plus gros tuyau pèse plus de 3 Centner (150 kg) et est long de 24 pieds ». L'organiste le plus important fut Hans Buchner de Ravensbourg (1483-1538). Cet orgue de la Renaissance survécut avec plusieurs réparations jusqu'en 1858, lorsque, au cours de la restauration de la cathédrale, le facteur d'orgues Martin Braun de Spaichingen en construisit un nouveau. Les raisons de la restauration sont peu claires, mais elles furent ordonnées par Carl Ferdinand Schmalholz, l'inspecteur des orgues. Seul la partie centrale du buffet de l'orgue fut conservée, le reste (y compris toute la tuyauterie) ne fut pas réutilisé.

En plus de cela il y eut pendant un certain temps plusieurs petites orgues. Un orgue suspendu du côté nord de la nef devant la claire-voie fut installé en 1491. Un autre petit orgue existait en 1598 près du jubé devant la croisée ; en 1636, le jubé fut détruit, le vieil orgue du jubé vendu au cloître dominicain et un autre petit orgue acheté pour le chœur, et ce dernier fut muni en plus d'un orgue de décoration symétrique. L'orgue du chœur, bien que souvent utilisé, fut vendu en 1843 au cloître de Feldbach en Thurgovie, malgré les protestations des habitants de la ville.

Le buffet et la galerie occupent toute la partie du mur ouest situé au-dessus du portail. La galerie a été peinte en grande partie en 1518 par Matthäus Gutrecht. La balustrade de la galerie, fabriquée par Lorenz Reder, mélange des formes de sculpture du gothique et de la Renaissance. Sur l'arc situé sous la galerie se trouve la peinture épitaphe de l'évêque auxiliaire Georg Sigismund Miller (mort en 1686). Elle fut réalisée par Christoph Storer et est datée de 1659 — l'évêque choisissait alors encore de son vivant son épitaphe. Sur la partie droite, l'évêque prie à genoux à côté du Christ et de Marie. Une inscription mariologique sort de la bouche de l'évêque : «  » (« je m'approche de sa poitrine ») ; une autre sur la croix du Christ «  » (« je me repais de ses blessures ») ; une autre encore devant le Christ «  » (« Cette mère divine, O mes enfants, est l'échelle des pécheurs, elle est ma plus grande confiance : elle est la raison de mon espoir ») (Bernard de Clairvaux, In nativitate B. V. Mariae, 441B). Au sommet de l'arc, se trouve Dieu le Père avec deux anges, et tenant un volumen. La partie gauche montre une vanité : un squelette en costume d'évêque montre du doigt un chevalier en armure qui porte les armes de l'évêque auxiliaire. Sur l'écoinçon un piédestal avec un soleil assombri est sculpté, avec l'inscription «  » (« le soleil est obscurci »), et une autre en l'honneur de l'évêque. La taille impressionnante de la peinture et sa position dans la nef s'expliquent parce que la cathédrale est consacrée à Marie.

Cloches

La cloche Sancta Maria, située dans la tour centrale.

Dans les chambres de cloches de la cathédrale, une sonnerie de 19 cloches au total est installée. Avec 35 000 kg, il s'agit de la deuxième plus lourde sonnerie d'Allemagne, après celle de la cathédrale de Cologne.

Les trois cloches coulées par Löffler en 1584, ainsi que l'Ursulaglocke dans la tour sud comptent parmi les cloches les plus imposantes et les plus harmonieuses du XVIe siècle. Hanns Christoff Löffler et son fils Christoff d'Innsbruck reçurent une commande pour le coulage de cinq cloches, pour remplacer les cloches de Nicolaus Oberacer et de Jerg de Strasbourg. Deux de ses cloches (fa♯1 et si1) n'existent plus.

Le Land de Bade-Wurtemberg fit une donation d'un nouvel ensemble de 12 cloches pour l'anniversaire des 550 ans du concile en 1966. Leurs noms proviennent de l'histoire de la cathédrale et de la ville, ainsi que des saints patrons des églises de Constance. Elles furent fondues par Friedrich Wilhelm Schilling à Heidelberg et sont situées dans la chambre des cloches intermédiaire, ainsi que dans la flèche au-dessus de la croisée. Lors de cet ajout, le ton nominal de certaines cloches historiques fut augmenté, pour des raisons inconnues. Les cloches historiques (sauf Ursula), ainsi que les cloches de la flèche ne font pas partie de la sonnerie principale.

Les cloches sont accordées avec les sonneries des églises voisines : la Christkirche (sol♯1–la♯1–do♯2), la Lutherkirche (fa1–la♭1) et la Stephanskirche ré♭1–mi♭1–fa1–la♭1).

Lors des jours fériés majeurs, les sonneries principale et auxiliaire sonnent ensemble ; le dimanche, plusieurs combinaisons de la sonnerie principale et les autres jours des cloches seules et des combinaisons de la sonnerie auxiliaire. Les cloches de la flèche sont inutilisées à cause des travaux de réfection.

Toutes les cloches se balancent suivant un axe nord-sud.

Ursulaglocke
Sancta Maria

Sonnerie principale

Nom
(Fonction)
Année de fonte Fondeur,
Lieu
Diamètre
(mm)
Poids
(kg)
Ton nominal
(16e)
Clocher
(étage)
1 Sancta Maria 1966 Friedrich Wilhelm Schilling,
Heidelberg
2270 8349 sol♯0 –7 Centre (1)
2 Ursulaglocke 1584 Hanns Christoff et Christoff Löffler,
Constance
2065 ~6900 si0 –6 Sud
3 Conradusglocke 1966 Friedrich Wilhelm Schilling,
Heidelberg
1656 3450 do♯1 –7 Centre (1)
4 Gebhardusglocke 1455 2260 ré♯1 –7
5 Pelagiusglocke 1330 1856 mi♯1 –6 Centre (2)
6 Henricus-Suso-Glocke 1189 1293 sol♯1 –7
7 Pius-X.-Glocke 1052 892 la♯1 –7
8 Johannes Baptista 984 734 si1 –6 Centre (3)
9 Paulusglocke 872 507 do♯2 –7
10 Peter- und Paulsglocke 768 339 ré♯2 –7

Sonnerie auxiliaire

Nom
(Fonction)
Année de fonte Fondeur,
Lieu
Diamètre
(mm)
Poids
(kg)
Ton nominal
(16e)
Clocher
(étage)
11 Apostelglocke
(heures)
1584 Hanns Christoff et Christoff Löffler,
Constance
1681 ~3500 do♯1 –3 Nord (1)
12 Marien- und Angelusglocke
(quart d'heure)
1417 ~2350 ré♯1 ±0 Nord (2)
13 Konradsglocke ou Bertglocke 1628 Valentin Algeyer,
Constance
1229 ~1400 fa♯1 –12
14 Beatrixglocke 1512 Nicolaus Oberacer 1003 ~780 la♯1 –6 Nord (3)
15 Osanna ou Paternosterglocke ~850 ~300 do♯2 –12
16 Totenglöckchen
(Cloche en pain de sucre)
um 1200 inconnu ~550 ~150 do♯3 –8 Centre (3)

Sonnerie de la flèche de croisée

Nom
(Fonction)
Année de fonte Fondeur,
Lieu
Diamètre
(mm)
Poids
(kg)
Ton nominal
(16e)
17 Johannes-Nepomuk-Glocke 1966 Friedrich Wilhelm Schilling,
Heidelberg
651 201 fa♯2 –6
18 Silvesterglocke 573 137 sol♯2 –7
19 Nikolausglocke 544 134 si2 –6
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