Les chamois sont généralement considérés comme des animaux diurnes, mais on pense aujourd’hui qu’ils peuvent aussi être actifs de nuit. Il est malheureusement difficile de les observer dans l’obscurité ! Ils passent près de la moitié de leur temps à se nourrir. Un quart du temps est consacré au repos, durant lequel s’effectue la rumination. Ils consacrent également un certain temps aux déplacement. Le reste de la journée ils surveillent les environs et entretiennent les relations sociales, et les jeunes jouent. Leur journée consiste en une alternance de phase de d’activité et de repos, de durée variable. Les membres d’une harde ne s’adonnent que rarement tous en même temps à une activité, mais on peut observer une tendance sur la harde.
Les saisons influent sur ce rythme. En été et automne, les chamois ont tendance à s’alimenter en début et fin de journée, typiquement de 6 à 12 heures et de 14 à 18 heures, encadrant ainsi une phase de repos. C’est à cette période qu’ils passent le moins de temps à s’alimenter, et on pensent qu’ils se nourrissent aussi la nuit. En hiver, ils se nourrissent généralement trois fois. Au printemps, amaigris, ils se nourrissent presque tout le jour.
Ceci est valable pour les cabris, les éterles et les femelles et partiellement pour les éterlous. Les mâles adultes, au printemps et surtout en automne, lors du rut, passent énormément de temps dans les interactions sociales et l’observation, au détriment de l’alimentation.
Les chamois se regroupent par bandes appelées hardes. Une harde se compose du mâle appelé bouc, vivant en solitaire de juin à octobre. Durant la période des amours – le rut – dès le mois d’octobre, il se met dans tous ses états et devient très agressif envers les autres chamois. Il peut aller jusqu’à charger un homme en le confondant avec un chamois, l’évitant lorsqu’il se rend compte de sa méprise.
Dans le groupe, on trouve également la femelle, appelée chèvre. Au mois de juin, elle quitte la harde pour aller s’isoler sur d’étroites falaises herbeuses et mettre au monde un cabri qu’elle élèvera jusqu’à l’âge d’un an.
Le cabri est aussi appelé chevreau. Il ne quitte jamais sa mère et lorsque cela se produit, la chèvre le rappelle auprès d’elle par un bêlement sourd et rauque. Si c’est lui qui la perd, il émet un chuintement bêlé auquel elle répond. Les cabris sont très joueurs, ils se poursuivent, font des cabrioles, glissent sur les névés. Après 20 jours des bosses annoncent l’arrivée des cornes. Un cabri ne peut se passer de sa mère qu’après quatre mois, sinon il risque la mort, à moins de se faire adopter par une autre femelle. Mais, l’adoption est un phénomène très rare chez les chamois.
L’éterlou qui est un chevreau mâle d’une année vit encore avec sa mère, tout comme l’éterle, la femelle d’un an.
La dernière bête composant la harde est la bréhaigne, celle-ci est une vieille femelle stérile.
Elle peut être constituée d’une centaine de chamois mais également de quelques têtes. Sa composition ne change pas de juillet à octobre où l’on trouve des mères escortées de leur chevreau, leur éterle ou éterlou, ainsi que des femelles stériles, des jeunes boucs et parfois de vieux boucs. Les boucs adultes ont quitté la harde et vivent en solitaires ou par groupe de deux ou trois du printemps au mois d’octobre quand débute la saison des amours.
C’est la vieille femelle stérile, la bréhaigne, qui mène le groupe. Dans les couloirs d’avalanches ou les passages délicats, c’est elle qui passe la première et les autres suivent un par un. Étant stérile, la perte est moins grave en cas d’accident.
Lorsque la chèvre met bas, vers le premier juin, elle chasse l’éterlou qui l’accompagne depuis sa naissance et s’isole à son tour de la harde. L’été suivant, le petit est débrouillard mais il rejoindra tout de même à la harde avec sa mère.
La harde est très bien organisée, c’est pour cela que lors d’une attaque l’ordre est maintenu. Elle peut changer de direction avec la précision impeccable d’un escadron.