Charles-Nicolas-Sigisbert Sonnini de Manoncourt est un naturaliste français, né le 1er février 1751 à Lunéville et mort le 9 mai 1812 à Paris.
Il est le fils de Nicolas-Charles-Philippe Sonnini, d’origine des États Pontificaux, installé dans le Duché de Lorraine et conseiller du roi de Pologne, duc viager de Lorraine et de Bar, Stanislas Leszczynski ; receveur particulier des finances et seigneur du fief de Manoncourt-en-Vermois, anobli en 1756 .
Charles- Nicolas-Sigisbert Sonnini de Manoncourt fait ses études à l’université de Pont-à-Mousson, au pensionnat des Jésuites, et il est élevé au grade de docteur en philosophie le 21 juillet 1766, à 15 ans et demi (La Lorraine et le Barrois sont alors devenus Français à la mort du roi Stanislas en février de la même année).
Charles-Nicolas de Manoncourt étudie le droit à Strasbourg, est reçu avocat à la cour souveraine de Nancy, le 14 novembre 1768.
Pour assouvir sa passion des voyages, il entre dans la carrière des armes et entre au service de la marine à 18 ans, partant pour Cayenne (Guyane) en 1772, en tant que cadet à l’aiguillette.
Il passe six mois à Montbard, à la demande de Buffon, qui le charge de la rédaction de tous les articles d’ornithologie étrangère. Il est nommé ingénieur et correspondant du Cabinet d'histoire naturelle.
Il visite la Guyane et l’île de Cayenne, et poursuit des excursions topographiques dans des terres inconnues, passant le Rio Negro, à la frontière entre Guyane et Pérou. Il trouve une route vers la montagne, ‘la Gabrielle’, et on construit un canal qui porte son nom sur ce parcours (il a alors 23 ans), rendant ainsi de grands services au commerce de la France.
Pendant son séjour, il fait d’importantes observations d’histoire naturelle, qu’il donne à son retour au Museum,
Il connaît des soucis familiaux à son retour, à cause d’une absence trop prolongée qui a fait naître des spéculations à son encontre ; il doit tout quitter, mais obtient gain de cause au parlement de Nancy contre ses détracteurs.
Le repos ne lui convient pas, il en perd même de son tempérament, de sa fougue. Il récupère tout de même une petite ferme à Manoncourt, et se bâtit un manoir avec 60 000 francs qui avaient été placés par son père. Il cultive lui-même ses terres, et son exemple a beaucoup contribué à l’amélioration de la culture dans les départements de la Meurthe, des Vosges, de l’Aisne.
On lui doit l’importante acquisition du chou-navet de Laponie ou rutabaga, la culture de la grande vesce ou lentille du Canada (qui réussit dans les terrains les plus maigres, fournit trois coupes abondantes d’un fourrage succulent, recherché des chevaux, des bœufs, des vaches et des moutons), le fenugrec (excellent fourrage, légume agréable), la julienne (plante oléifère). Après le 13 juillet 1788, alors qu’une grande tempête de grêle éclate sur une grande partie de la France, il publie le Vœu d’un agriculteur, où il donne quelques moyens de remédier aux ravages de cette catastrophe et de la disette des grains.
Le 26 avril 1777, il embarque sur l’Atalante, à destination de l’Égypte, où il arrive le 20 juin. Il propose au gouvernement français de conduire une expédition pour traverser l'Afrique du nord au sud, mais sa demande reste lettre morte.
Il parcourt le pays, donne de bonnes descriptions de certaines régions, et deux de ses routes sont tracées (dont la route du voyageur Sonnini en 1778). Le 17 octobre 1778, il part pour la Turquie, visite la Grèce, en regardant plus particulièrement les îles de la mer Égée.
Il fait ensuite une campagne de guerre sur la Mignone, avec le chevalier d’Entrecasteaux (dans les combats le 27 mai 1780), et il rentre à Toulon le 18 octobre. Il rapporte quelques espèces végétales dont il propose la mise en culture en France. Ainsi il présente le 25 août 1787 un Mémoire sur la culture et les avantages du chou-navet de Laponie à l'Académie royale des sciences, arts et belles-lettres de Nancy.
Il fait paraître en 1798 le compte-rendu de son périple sous le titre de Voyage dans la haute et basse Égypte, fait par ordre de l'ancien gouvernement, et contenant des observations de tous genres (illustré par J.-B.-P. Tardieu) et en 1801-1802 Voyage en Grèce et en Turquie.