Chikungunya - Définition

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La maladie

Le moustique est le vecteur de transmission locale du chikungunya. Quelques cas de contaminations sanguines existent toutefois dans la littérature médicale. Ils sont extrêmement rares et concernent du personnel soignant qui s’est involontairement inoculé le virus.

De la larve au moustique

L’œuf éclot, donnant une larve de premier stade. La larve connaît une évolution en quatre stades, avant de se transformer en nymphe. La phase nymphale dure 48 heures d'où émerge le stade adulte qui effectue un vol nuptial au-dessus du gîte larvaire. Tout ce cycle dure de six à dix jours, plutôt six jours quand humidité et chaleur sont idéales.

L’Aedes n’est pas très difficile sur la qualité et la taille de son lieu de ponte : une canette lui suffit pour peu qu’elle contienne un peu d’eau. En revanche, il ne pond que dans l’eau douce, stagnante, non croupie et à l’ombre (pneu usagé). De plus, l'œuf résiste à la dessiccation et survit en absence d'eau, n'éclosant qu'à la remise en eau de son lieu de ponte.

Il ne faut pas limiter la lutte anti-moustiques à la seule éradication des adultes. Il est beaucoup plus simple et efficace de s’attaquer à une flaque d’eau contenant des centaines de larves immobiles, que de courir derrière le même nombre de moustiques adultes et donc volants.

Cycle du virus

Comme chez toutes les espèces de moustiques, seule la femelle est hématophage (c'est-à-dire qu'elle doit se nourrir de sang pour assurer le développement de ses ovaires et de ses œufs) et donc capable de transmettre le chikungunya. La trompe de la femelle est munie de 2 tuyaux parallèles : l'un pour injecter la salive et le virus, l'autre pour pomper le sang après l'anesthésie locale par la salive. Les mâles étant des suceurs de sève d'herbacées ou de nectars de fruit, ils sont donc démunis de pièces buccales capables de transpercer la peau des vertébrés. Cette capacité « vectorielle » de la femelle Aedes s’explique par une faculté à dupliquer le virus (et non pas la quantité de sang absorbé, bien insuffisante). Et contrairement aux idées reçues, ce n’est pas en absorbant le sang mais juste avant, en injectant un peu de salive anticoagulante dans un vaisseau sanguin de sa victime, que le moustique infecte l'hôte. Un moustique s’infecte en effet en piquant (à proprement parler, il convient de parler de morsure et non de piqûres de moustiques) un humain ou un animal contaminé. Le sang traverse ensuite la frontière stomacale de l’animal pour passer dans ses glandes salivaires. La femelle devenue infectante le reste toute sa vie, soit environ un mois. Or, elle pique et pond tous les quatre jours environ. Sept à huit transmissions du virus par le moustique sont donc possibles avec contamination d'autant de personnes. Une femelle Aedes pond environ 300 œufs au cours de son existence. Les œufs peuvent persister plusieurs mois dans la nature en cas de conditions défavorables (sécheresse, avant de se transformer en larves puis en nymphes dès la mise en eau du site de ponte. L'adulte (imago) s'envole ensuite et s'accouple rapidement.

Il existe une transmission verticale, c’est-à-dire que les œufs pondus par une femelle infectée sont contaminés dans une très faible proportion (1 à 2 %), et donc sans répercussion réelle sur la transmission de la maladie.

Symptômes

L’incubation de la maladie dure de quatre à sept jours en moyenne. La virémie, c’est-à-dire la période de présence du virus dans le sang et donc de transmission possible, s’étale pendant cette période pendant laquelle le génome viral peut être mis en évidence dans l'organisme par RT-PCR. Les anticorps Immunoglobulines M (IgM) apparaissent vers le 5e jour de la maladie et persistent plusieurs mois. Les IgM sont assez peu spécifiques et des faux positifs sont dus à des mécanismes de stimulation polyclonale par d'autres maladies infectieuses. Puis, apparaissent les IgG à partir du 15e jour, qui durant plusieurs années, voire décennies, sont spécifiques du chikungunya (anticorps dirigés contre les protéines de la membrane du virus) et protecteurs. L’immunité est donc estimée acquise à vie, ce qui signifie en l'état actuel des connaissances qu'une personne ayant eu le chikungunya ne peut être atteinte une deuxième fois.

Les premiers symptômes peuvent faire penser à une crise de paludisme ou de grippe, ou de leptospirose, ou à une septicémie, une méningite etc. Selon l'OMS, le chikungunya est une maladie dite dengue-like, c’est-à-dire qu'elle ressemble beaucoup à la dengue (douleurs musculaires et articulaires, forte fièvre, éruption sur la peau...). La maladie se déclare généralement par une très forte fièvre, parfois au-delà des 40 °C, durant environ 3 jours. Cette fièvre est suivie d'un érythème (éruption de boutons) et de courbatures très douloureuses, ainsi que de vives douleurs des articulations clouant le malade au lit. Les enfants ne présentent que rarement ces douleurs articulaires. Chez eux le chikungunya se traduit comme une simple grippe. Toutefois, à La Réunion, deux enfants de 9 et 10 ans sont décédés dans des tableaux d'encéphalite et de myocardite (atteintes du cerveau et du cœur).

Les douleurs articulaires peuvent persister ou réapparaître pendant plusieurs mois, notamment aux articulations fragilisées (anciennes entorses ou fractures chez des sportifs par exemple). Une attention particulière doit toutefois être portée aux personnes fragiles : les nourrissons dont les douleurs peuvent bloquer la mâchoire et rendre impossible toute alimentation, les personnes âgées aux défaillances d'organes particulièrement sensibles aux effets de la fièvre (accélération de la fréquence cardiaque, déshydratation). Sont particulièrement exposées à ces risques secondaires à toute fièvre les personnes souffrant de diabète, insuffisance cardiaque, rénale, respiratoire... Les alcooliques atteints de chikungunya ont présenté des risques accrus d'hépatite mortelle.

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